Essai - Peugeot 508 BlueHDi 130 EAT 8: le bon accord
Après les diesels 160 et 180 ch, Caradisiac essaie maintenant la 508 animée par le bloc HDi 130 ch qui devrait assurer la plus grande part de ses ventes. Allez hop, c’est parti pour 1 200 km.
Sommaire
Note
de la rédaction
15,5/20
Note
des propriétaires
EN BREF
- Moteur diesel d'entrée de gamme
- 130 ch, 98 g de CO2/km
- A partir de 34 100 € avec la boîte EAT8
Qui a dit que les Français ne s’intéressaient plus qu’aux SUV ? Même si cette catégorie d’engins représente plus du tiers des immatriculations de voitures neuves, la bonne vieille berline a encore bien des arguments à faire valoir. En ce mois de juillet ensoleillé, votre serviteur a pu le constater au fil d’un parcours d’essai de 1 200 kilomètres au volant de la Peugeot 508 qui fait l’objet de cet essai, lequel fait suite à ceux des versions 160 et 180 ch.
Entre les automobilistes et motards qui se dévissent les cervicales en roulant à la hauteur de l’auto et les piétons qui prennent parfois plusieurs minutes pour l’ausculter quand elle est garée dans la rue, la nouvelle sochalienne se taille un succès d’estime qui a toutes les chances de se muer en réussite commerciale.
Il se passe clairement quelque chose avec cette familiale aux lignes acérées et au profil de coupé, dévoilée en mars dernier au salon de Genève et essayée par Caradisiac pour la première fois au mois de juin. Au moment de rédiger cet article, me revient d’ailleurs en mémoire la précédente génération de 508, essayée dans des conditions similaires à l’époque de son lancement, et à laquelle personne n’avait alors prêté la moindre attention… Peugeot s’est souvenu qu’il employait des designers de talent, et a été bien inspiré de leur lâcher la bride.
Pas morte, la berline !
La première réussite de cette 508 est donc d’ordre stylistique : avec ses porte-à-faux réduits, sa ligne de toit plongeante et sa partie arrière effilée, l’auto respire le dynamisme. Mais son point fort se situe probablement au niveau de sa proue, qui ne ressemble à rien de ce que l’on a pu voir par le passé chez Peugeot ou chez un autre constructeur. Les feux avant, comme enchâssés entre le capot et le bouclier, lui confèrent ainsi une forte personnalité, critère d’importance quand la concurrence prend la forme des Renault Talisman et Volkswagen Arteon, berlines pour le moins racées.
Satisfaction aussi à l’intérieur, avec un habitacle parmi les plus modernes de la production automobile actuelle. Celui-ci s’organise autour du dispositif i-Cockpit, lequel regroupe notamment les fonctions de radio, navigation ou ventilation, avec des données qui peuvent aussi bien s’afficher sur l’écran central tactile que sur le combiné d’instrumentation face au conducteur. A partir du niveau de finition Allure (le deuxième de la gamme), apparaît également la fonction Mirror screen permettant de dupliquer les principales fonctionnalités de votre smartphone, ce qui s’avère fort pratique à l’usage.
Très complet, l’i-Cockpit a pour principal avantage d’alléger la planche de bord de très nombreux boutons, ce qui profite tant au style qu’à l’ergonomie. On apprécie particulièrement les Toggle switches, en l’occurrence sept touches type « piano » implantées sous l’écran central et constituant autant de raccourcis vers les différentes fonctionnalités offertes. Les explorer toutes prendra du temps, mais un rapide délai d’adaptation suffira pour en comprendre les principales subtilités. On mesure les progrès réalisés par rapport au système équipant la 208, par exemple.
Les quatre portières sans encadrement, apanage des coupés, ouvrent sur un habitacle dont la qualité de finition et de présentation n’a quasiment rien à envier aux acteurs les plus huppés du secteur. Plastiques moussés, alignements sans défauts et joints de portière à l’épaisseur XXL constituent l’autre bonne surprise de la 508. Vous pourrez nous objecter qu’avec sa sellerie cuir optionnelle, notre modèle d’essai se montrait particulièrement valorisant. Et vous n’aurez pas tout à fait tort même si, là encore, la qualité des peaux utilisées et le moelleux des sièges participent d’une louable montée en gamme.
C’est le moment de préciser que si les passagers installés à l’arrière jouissent d’une largeur aux coudes et d’un espace aux jambes suffisants, des adultes pourront être gênés par une garde au toit assez basse, rançon d’un pavillon au profil plongeant.
De même, les pater familias pesteront contre les contorsions nécessaires au moment de caler les enfants dans leurs sièges spécifiques. Cette berline ne leur facilite pas la tâche, et c’est dommage car dans le même temps, ils apprécieront la présence d’un hayon si pratique quand il s’agit de charger des objets encombrants, comme par exemple une poussette. On relève au passage que c'est la première fois qu'une berline familiale Peugeot adopte une cinquième porte, alors que dans le même temps, Renault a abandonné sur sa Talisman cette caractéristique qu’il avait contribué à populariser dès 1965 avec la R16. La Renault prend toutefois l'avantage en termes de volume de chargement : 608 litres, contre 487 pour la Peugeot (et 1 537 litres une fois la banquette rabattue).
…et pas mort, le diesel !
Notre modèle d’essai était animé par le bloc 1.5 HDi 130, lequel bénéficie des évolutions les plus récentes en matière de dépollution, accouplé ici à une boîte automatique à 8 rapports (et pour laquelle est réclamé un supplément de 1 800 €). L’accord entre les deux représente un summum d’élasticité, de douceur et de silence de fonctionnement. La boîte est rapide, réactive, tandis que le moteur, fort d’un couple de 300 Nm dès 1 750 tr/mn, fait preuve d’une souplesse et d’une bonne volonté exemplaires dès les plus bas régimes. Il sait aussi répondre présent quand le pied droit s’alourdit, et les dépassements, s’ils n’ont rien de décoiffant, s’opèrent dans la sérénité.
En cette époque « 80 kilomètres-heurisée », les performances se montrent donc amplement suffisantes. Et si malgré tout il vous en fallait un peu plus, notez que le bloc 2.0 HDi 160 ch (couple de 400 Nm) s'affiche à 1 900 € de plus à équipement équivalent.
Ces bonnes dispositions s’accompagnent d’un appétit d’oiseau : sur notre trajet mêlant essentiellement route et autoroute, soit les terrains de jeu favoris de cette familiale, la consommation moyenne s’est établie à 4,8 l/100 km, ce qui signifie qu’on peut parcourir plus de 1 000 km entre deux pleins du réservoir de 55 litres. Si elle n’a plus vraiment le vent en poupe, la technologie diesel démontre ici qu’elle conserve un très fort potentiel de séduction, à plus forte raison sur une routière de ce calibre.
Même si la direction et le train avant n’offrent pas le caractère incisif de ceux d’une BMW Série 3, laquelle fait toujours référence en la matière malgré ses sept ans d’âge, les trains roulants assurent un confort et un guidage de premier plan. Mais on n’en attendait pas moins de la maison Peugeot.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,75 m
- Largeur : 1,85 m
- Hauteur : 1,40 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 487 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : 98 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Avril 2018
* pour la version II 1.5 BLUEHDI 130 S&S ALLURE EAT8.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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