2. Essai nouveauté 2011 - Aprilia Dorsoduro 1200: Un squelette ambulant
L'élément nouveau de cette Dorsoduro est le moteur, et il revient donc de lui accorder le premier rôle. Consensuel en dessous des 2 500 tr/mn il démontre au-delà un caractère enjoué tandis que sa sonorité est sympathique. Rien à voir avec la mitrailleuse de campagne de la 750, cette fois, on a droit au canon de la DCA, et ce n'est pas pour nous déplaire.
On peut changer son caractère d'une simple pression du pouce en sélectionnant un des trois modes mis à disposition et à présent bien connus et maitrisés chez Aprilia. Un T pour Tourisme, et vous aurez de quoi évoluer au quotidien de manière dynamique, un S pour Sport et vous serez le tourbillon de la circulation et un R pour Rain, afin de vous jouer des éléments. Un régime qui nous avait bien aidé du côté de Nice, lors d'une présentation de la Factory 750 particulièrement arrosée.
Le modèle mis à disposition bénéficiait aussi de l'ABS et de l'ATC, soit le contrôle de traction. Les deux éléments se sont révélés particulièrement efficaces et réactifs. La RSV4 nous l'avait démontré, cette Dorsoduro nous en a convaincu, on sait dresser les puces savantes du côté de Noale. On a trouvé là-bas la recette de l'électronique au service de la performance. Non, le progrès n'est pas castrateur et pour le coup, c'est un bienfaiteur. Ceci dit, si vous êtes sceptique, vous pourrez choisir en concession un modèle sans aides, un soupçon moins cher. Mais au regard de ce qui va suivre, j'aurais plutôt tendance à vous le déconseiller.
Menée grand train sur des routes à donner le tournis particulièrement vallonnées, la Dorsoduro 1200 a été sommée de nous livrer toute l'étendue de ses compétences à encaisser, à absorber, à se discipliner lorsque tout autour tout n'est qu'inégalités et bosses. Avec la 750, moins puissante et de fait aux fondamentaux linéaires, progressifs, nous avions ressenti une certaine homogénéité dans le domaine des suspensions. Là, puisque le rythme s'est élevé, on ne joue plus dans la même cours et on se retrouve plus sur la défensive. Il arrive que la 1200 ait tendance à réagir sur certaines aspérités.
L'interrogation vient des suspensions et elle prend une tournure de question existentielle. Car les apparences sont trompeuses. La moto est haute mais au roulage, on constate un débattement limité et le relief du sol est systématiquement remonté. La Supermotard de Noale ne fait pas dans le compromis et il vaut mieux exceller dans le négoce en virage pour jouir de tout le potentiel d'un engin qui ne vous pardonnera pas grand chose. Le moindre égarement se paie cash.
Cette Dorsoduro demande du doigté et du courage de même qu'un squelette de Terminator. 187 kms parcourus à bon train ont puni mon séant et réveillé des zones jusque là inconnues de mon corps. Heureusement, l'autonomie est limitée, ce qui permet de faire des pauses. Car un long trajet avec elle, c'est Dorso, duro, bobo.
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