Essai - Mazda CX-30 e-Skyactiv X 186ch BVA - Efficient, mais pas enthousiasmant
Le SUV japonais revoit sa copie. Son moteur essence 180 ch est amélioré : il gagne 6 ch, et 16Nm de couple tout en perdant 8 grammes de C02. Si le résultat en termes de consommation est plutôt réjouissant, notamment grâce à la BVA à convertisseur, son agrément n'est pas vraiment concluant.
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Note
de la rédaction
13,3/20
En bref :
SUV compact
À partir de 34 000 €
Neutre au malus
Avec son CX-30, qui a débarqué en 2019, Mazda a réussi un exploit : celui de réconcilier les pros et les anti SUV. Du haut de ses 1,54 m, il ne dépasse guère certaines berlines, et grâce à sa ligne effilée, cette impression de voiture basse est encore renforcée. Elle persiste même lorsque l'on est au volant, dans une position qui n'a rien de celle du camionneur. Néanmoins, le sentiment de dominer la route, spécialité des SUV, reste présent, tout comme l'accès à bord facilité. Il offrirait donc le beurre et l'argent du beurre ? Presque. Car du côté de l'habitabilité, c'est une tout autre histoire. À mi-chemin entre le grand crossover maison CX-5, et le petit CX-3, ce CX-30 ne soigne pas vraiment les passagers arrière, ni leurs bagages, avec un coffre qui ne dépasse pas 430 litres.
Mais une Mazda est avant tout une machine à rouler et la place à bord des autos de la marque est parfois en option, comme elle l'a pu être chez BMW en d'autres temps. Un type de machine qui propose toujours des moteurs particuliers qui font un pied de nez à tous les concurrents et c'est le cas de ce e-Skyactiv. Aujourd'hui, les motoristes n'ont plus qu'un seul mot à la bouche : downsizing. L'heure est aux trois cylindres turbo, les trois premiers permettant de grappiller des grammes de C02, le second de récupérer la puissance perdue. Mais chez Mazda, cette mode, c'est niet. Le Skyactiv est bel et bien un quatre cylindres, de 2L qui plus est, sans turbo. Une cylindrée oubliée depuis dix ans, sauf à Hiroshima. Son truc ? le SPCCI (Spark Controlled Compression Ignition). Pour la faire courte, il s'agit d'un système qui alterne les technologies de combustion d'un moteur essence avec celui d'un diesel. Il est, de plus, assorti d'une béquille électrique, une hybridation légère avec un alterno-démarreur et une batterie de 10 kW.
Un moteur revu et corrigé
Ce moteur, qui existe depuis 2 ans sous le capot du CX-30, vient d'être amélioré et la nouvelle formule sera disponible dans un petit mois. L'amélioration dont il est question n'est pas renversante, mais elle a au moins le mérite de faire progresser le bloc sur tous les points. La puissance d'abord : elle progresse de 6 petits chevaux et atteint 186 ch. Le couple lui aussi s'offre une légère progression de 16 Nm pour culminer à 240 Nm. Évidemment, le but de cette manœuvre est de réduire les émissions de C02, histoire d'être dans les clous du bonus-malus. Et c'est le cas, puisqu'il passe de 146 à 138 g de rejets au km.
Voilà donc un bloc malin et frugal. Est-il réjouissant pour autant ? Pas vraiment, du moins lorsqu'on lui accole la boîte auto à convertisseur de notre essai. Et si ce type de transmission a fait quelques progrès chez Toyota, ou elle équipe notamment la Corolla, celle de ce CX-30 semble tout droit sortie des Prius des années 2000. Inutile de tenter un burn au feu rouge, ou même une accélération franche : elle déteste ce type de conduite et se met à hurler de douleur. Le conducteur est donc prié d'accélérer avec une plume sous le pied.
Une ode au confort
Pour autant, même dans ces conditions, l'auto parvient à réaliser un joli score, avec un 0/100 km loin d'être honteux puisqu'il s'établit à 8,7s ne concédant qu'un dixième de seconde à la boîte manuelle. Alors on cruise tranquillement pour ne pas fâcher la boîte et on profite du confort de l'auto, par ailleurs remarquable. Au point que des suspensions pilotées sembleraient superflues sur ce CX-30 dont, d'ailleurs, il ne dispose pas. Certes, le SUV a une légère tendance au roulis. Mais le tout est plutôt bien contenu, et on est très loin des gros et lourds bestiaux se dodelinant d'un bord à l'autre de la chaussée. Dans ces conditions, et aux vitesses légales, on ne dépasse pas 6,6L/100 km ce qui pour une telle puissance et un poids de près de 1,4 tonne, et tout à fait honorable. Le tout dans un appréciable silence de fonctionnement comme de roulement.
Ce silence, en dehors des hostilités déclenchées par le convertisseur, permet de goûter aux qualités de l'habitacle de ce CX-30. Les matériaux et l'assemblage de la planche sont réellement premium et les sièges en cuir règlables électriquement sur le niveau "Exclusive" sont d'un excellent maintien. De plus, le dessin de la planche comme des contre-portes, apporte une touche de zenitude et d'harmonie à l'ensemble. Une harmonie que l'on pourrait perdre en découvrant que l'écran central n'est toujours pas tactile, et qu'il faut et une molette pour en commander les fonctions. Un système comme on n'en fait plus depuis des lustres chez les constructeurs généralistes ni premium.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,39 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,54 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 422 l / 1398 l
- Boite de vitesse : Auto. à 6 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 118 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Novembre 2020
* pour la version 2.0 E-SKYACTIV X M HYBRID 186 EXCLUSIVE BVA6.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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