2. Essai Kymco MyRoad 700i ABS: paré pour les balades

Si dés mi-octobre uniquement 70 concessions auront droit au 700i, il faudra attendre janvier 2013 pour voir débouler le gros de la production dans le réseau. Mais avant d'en arriver-là Kymco (comprenez Kwang Yang Motor Co) nous invite à faire quelques tours de roues sur sa nouveauté.

Si la bouille du MyRoad a droit à un coup de crayon dynamique et actuel, l'arrière paraît un peu épais et quelque peu ancré dans le passé à la mode d'un Burgman. La fin du XCiting 500 (pour retrouver son essai, c'est ici) est annoncée mais le 700 n'a pas pour vocation son remplacement, plutôt un élargissement de la gamme avec une progression constante en cylindrée.

MASSIF

L'esthétique est avant tout une histoire de goût ! Si les courbes du GT ont subi une influence indiscutable du marché européen force est de constater un manque d'équilibre entre l'avant et l'arrière du deux-roues.

Un peu à la mode Peugeot avec sa 206+, le 700 manque à mon goût (et encore une fois c'est affaire de ressenti) d'équilibre avec un avant aux arrêtes saillantes et une partie arrière corpulente. Trop ?

Visuellement parlant, je trouve. Confortablement parlant, aucunement. Comme tout GT qui se respecte le MyRoad à droit à une selle confortable qui n'oublie pas d'être accueillante.

Suffisamment rembourrée pour votre arrière train ainsi que pour celui de votre passager la selle à double étage cache un coffre spacieux qui enfermera deux intégraux si toutefois ces derniers ne sont pas trop volumineux ni équipés de spoiler.

Une fois en selle après avoir déployé les repose-pieds arrière via une commande prévue à cet effet, le passager pourra se tenir aux généreuses poignées bigrement efficaces. Les petits gabarits critiqueront la largeur problématique de l'assise pour poser pied à terre tandis que les plus grands n'y trouveront que des points positifs…

On regrettera un guidon un peu haut habillé d'un plastique faisant un peu toc encore une fois mastoc. En toc.

Après avoir réglé à sa main les leviers de frein (4 positions proposées) ainsi que la dureté des suspensions (modulable, même en dynamique vous aurez droit à 3 positions commandées électroniquement au guidon qui vous feront passer de Soft à Médium pour conclure sur la position Hard, la plus dure) il est temps de mettre en action le MyRoad.

UN 700 QUI A DU SOUFFLE

Comparer ce Kymco à un concurrent à l'ADN sportif serait une erreur, le créneau est tout autre. Lui son truc c'est la balade sans pour autant jouer les asthmatiques ni s'essouffler lorsque le rythme s'accélère.

Propulsé par un bicylindre en ligne doté d'injection, le taïwanais n'est pas en reste quelle que soit votre demande. En bonne santé, les 58,8 chevaux répondent présent sans aucune difficulté. Sans être un champion à la recherche du moindre centième il sait convaincre tout en douceur. Agréable en ville le bicylindre reprend sans cogner pour tenir le cap jusqu'en dehors de nos cités, le tout avec une onctuosité séduisante. Avec un centre de gravité placé assez bas et un rayon de braquage correct les pièges urbains passeront sans encombre, lui conférant même des prédispositions citadines qu'on ne lui soupçonnait pas en vue de ses rondeurs.

Sur le papier les 281 kilos de la bête peuvent faire peur, le ressenti du poids sait se faire oublier une fois les roues en mouvement et on pourra uniquement les critiquer lors de la mise sur béquille centrale… et si c'est trop pour vous il vous reste la latérale !

La balade ne lui fait non plus peur. Suffisamment vigoureux pour ne pas avoir à rougir face aux virages et autres routes escarpées sudistes le moulin n'a jamais été en reste durant la totalité de notre essai. Seul point d'interrogation la vitesse maxi annoncée par la marque à 170 km/h qui n'a pu être vérifiée lors de notre prise de contact.

UNE PARTIE CYCLE DANS LA LIGNÉE

Le châssis n'est pas en reste avec une bonne tenue de cap quelle que soit la vitesse à laquelle vous abordez les virages. Après avoir retenu la rigidité la plus ferme pour les suspensions (H) vous pourrez essorer la poignée droite sans peur de dérobade ni prestations hasardeuses.

La fourche fera parfaitement son office sans sourciller tout comme l'amortisseur arrière qui feront tout deux fi des mauvais revêtements ou des raccordements de bitume grossiers. Capables de passer d'un mode à un autre en roulant, les suspensions pilotées savent répondre aux demandes du relief et du pilotage, il faudra simplement veiller à être sur le bon mode, évitant ainsi de jouer au cheval à bascule en conduite, comment dire… musclée. Kymco a bien bossé sur sa garde au sol par rapport au 500, offrant désormais une agréable prise d'angle sans voir tout frotter, même si la béquille centrale touche quelque peu sur lors des prises d'angle excessives.

Convainquant, le freinage, confié à un double disque avant de 280 mm et simple à l'arrière de 240 mm, prendra son rôle au sérieux. Trop peut-être en vue du déclenchement zélé de l'ABS Bosch que l'on aurait aimé plus discret, mais rien de rédhibitoire… La critique vient plutôt des pneumatiques Maxxis qui nous laisseront sur notre faim. Heureusement nous avons pu tester une version chaussée de Michelin nous donnant toute satisfaction !

AU QUOTIDIEN

Le bon côté des rondeurs arrière est le généreux coffre sous la selle capable de transporter plus que le nécessaire, ce qui sera un atout pour tout scootériste. Le généreux bouclier avant tout comme le pare-brise (à position fixe) feront parti des points forts offrant une bonne protection contre les éléments confirmant de plus belle sa vocation GT.

Les plastiques noirs dans leur globalité seront montrés du doigt avec une finition cheap décevante, et la prise d'air inférieure ou les différents vide-poches (à gauche sur le tableau de bord et sur la selle) n'y changeront rien… d'autant plus que ces derniers n'auront pas droit à une serrure mais plutôt à des charnières pas de très bonne facture laissant planer un doute sur leur durée de vie. On regrettera enfin un frein parking pas très facile à manipuler. Peut-on lui en tenir compte vu son prix inférieur à 8 200 euros ?

Quoiqu'il en soit le MyRoad se rattrapera par son instrumentation complète (mixant digital et analogique lisible et clair)…