2. Essai Honda MSX 125 cm3 : pour la ville et les virées en bord de mer
Quel motif peut pousser Honda à revenir sur le segment des véhicules loisirs ? la nostalgie ? le fait de proposer un véhicule ludique destiné aussi bien à une clientèle jeune que pour les quadragénaires prêts à retourner en enfance ? Produite en Thailande (au même titre que le Forza, le PCX ou encore les CB), la MSX dégage une aura digne des grosses cylindrées tout en exibant des mensurations compactes et craquantes. Longue d'1m76 soit légèrement plus grande que votre serviteur, le charme opère dès le premier regard et l'envie de prendre les commandes devient instantanée. La qualité de fabrication reste d'une grande sobriété et le mariage des écopes s'effectue sans la moindre faute de goût. L'imposante tête de fourche supplante un tableau de bord entièrement digital : on retrouve donc l'essentiel car ici le superflu n'est pas à sa place (compte-tours de type bar graph, compteur de vitesse, totalisateur kilométrique, deux totalisateurs journaliers, une horloge et une jauge à essence à segmentation). Les clignotants oranges permanents gomment l'absence de warning mais cette petite touche assure surtout une sécurité accrue afin d'être mieux identifié dans le flot de circulation. La dotation en matière d'équipement s'arrête là, toutefois, si vous souhaitez emporter un bagage en lieu et place d'un passager, l'espace de selle arrière pourra accueillir un sac maintenu par des tendeurs que l'on accrochera sur les points d'ancrage à côté des repose-pieds
bienvenue à bord
Autant le dire de suite, l'installation à bord ne demande pas de mode d'emploi, la selle culminant à 760 mm, les petits gabarits comme votre serviteur trouveront rapidement leur repère. Il semblerait que cette MSX soit moulée pour les pilotes d'1m70, en effet, les jambes repliées tombent parfaitement sous les échancrures du réservoir tout en ayant le fessier sur la partie réservée au pilote (un véritable privilège). Les utilisateurs au dessus d'1m75 devront mordre sur l'espace réservé au passager. Bien entendu, la MSX autorise le duo puisqu'elle reçoit l'homologation deux places, cependant, les balades à deux seront limitées à des courtes distances et surtout aux gabarits des usagers, les grandes distances à deux seront à proscrire. La position de conduite donne lieu à un buste bien droit, une posture peu compatible avec ce genre de machine, et l'on se prend à courber instinctivement le dos. Les amateurs de grand confort passeront leur chemin, la selle , bien que large, n'épargnera pas le fessier, seulement une vingtaine de kilomètres suffisent à ressentir une petite gène. La partie cycle s'appuie sur du matériel rigide : les jantes 10 bâtons 12 pouces composent avec une fourche inversée ø 31 mm et un mono amortisseur. En ville, la MSX devient l'arme absolue grâce à une réactivité et une vivacité déconcertante. Chaussée de pneus Vee Rubber en 120 à l'avant et 130 à l'arrière, la machine offre un grip rassurant sur sol sec, en revanche (et nous n'allons pas nous en plaindre), nous ne pouvons pas juger de leurs performances sur l'asphalte mouillée (notre prise de contact s'étant déroulée par temps sec). Grâce à un rayon de braquage minimaliste (1m90) et un poids frôlant les 102 kilos tous pleins faits, la circulation en ville s'avère être d'une pure partie de plaisir, et se jouer des bouchons au guidon de la MSX peut s'apparenter à un jeu vidéo. En matière de freinage, le disque ø 220 mm diffuse une puissance satisfaisante, à contrario, le disque arrière ø 190 mm ne donne pas entière satisfaction, difficile à doser, il nécessite une pression appuyée du pied pour parvenir à un ralentissement.
En route, la MSX s'autorise quelques fantaisies : descente d'escaliers, figures de style (Stoppies) au feu rouge, nid de poule, rien ne semble pouvoir lui faire peur. La fourche peut encaisser toutes sortes de conduite même les plus exigeantes. Toutefois, un usage plutôt sage et respectueux s'impose sur nos routes et la MSX sera l'outil idéal sur votre lieu de vacance. Sa compacité permettra de l'emmener derrière un camping car ou arrimée sur une petite remorque.
moteur de l'Innova
Cette petite et séduisante MSX hérite d'une motorisation connue puisqu'il s'agit du bloc 4 temps 2 soupapes que l'on retrouve sur l'Innova 125. Ce monocylindre incliné de 80 ° à la verticale est connu pour sa fiabilité et son faible appétit en carburant. Néanmoins, le propulseur issu de la MSX affiche une puissance de 9,8 chevaux ce qui représente un gain de 0,2 Kw par rapport à l'Innova. L'autre particularité concerne l'adjonction d'un embrayage classique par câble (boite semi automatique sur l'Innova) couplé à une boite à quatre rapports. Une boite qui se montre quelque peu récalcitrante lors des passages des rapports surtout au moment de trouver le point mort. Honda fixe l'intervalle des entretiens à 4000 km pour une vidange d'huile moteur, 8000 km pour une bougie et 16000 km pour le changement du filtre à air. Dès sollicitation des gaz, la MSX réagit promptement dans un bruit métallique si caractéristique accentué par le pot catalytique. La puissance arrive de manière linéaire et le couple de 10,9 Nm à 5500 tr/mn (une valeur intéressante pour ce type de véhicule) demeure disponible à mi-régime. Au feu rouge, l'engin accélère franchement et un embrayage un peu trop rapidement lâché peut vous faire décoller la roue avant. La mécanique reprend bien même si vous vous trouvez en quatrième. En revanche, les vibrations arrivent rapidement confortant à un usage exclusivement urbain et pourquoi pas péri-urbain. Car une fois sorti des agglomérations, la MSX montre ses limites avec une vitesse de pointe de l'ordre de 110 km/h compteur, une performance n'appelant pas à de longs trajets sur les voies rapides. Nous n'avons pas pu effectuer de relevé de consommation mais le réservoir de 5,5 litres pourra vous emmener au delà des 200 km d'autonomie avant le ravitaillement à la pompe.
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