Essai Beringer disque fonte "Classic": les mamies peuvent elles aussi être des freineuses!
Inévitable en Supermotard (ici en test), omniprésent en Endurance, Beringer s'attaque désormais aux Classiques en promettant aux Youngtimers un freinage d'aujourd'hui. C'est ce que nous allons voir dans cet essai qui, une fois n'est pas coutume, se fera en deux parties.
Beringer met (depuis le dernier salon de Milan) à son catalogue une gamme complète capable de préserver l'esprit vintage tout en faisant la promesse d'un freinage digne des motos actuelles.
Du maitre cylindre axial à technologie Aerotec en passant par l'étrier aux pistons rectifiés et le disque fonte aux propriétés thermiques indiscutables, le fabricant français emploie son savoir-faire pour l'imposer à cette gamme « oldies » avec en prime un look à tomber. L'essai d'aujourd'hui nous emmène vers les disques avec, s'il vous plait, une piste en fonte taillée dans la masse (retrouvez ici la visite d'usine Beringer).
CLASSIQUE SEULEMENT POUR LE LOOK?
Même si la version d'origine arbore des éléments pleins finement rainurés, la proposition du fabricant rouge affiche des disques perforés à l'image des Gex 86, 87, 88, 89 et autres Yamaha pour ne nommer qu'eux. Mais quel intérêt ont donc ces p'tits trous ?
Outre le look pour coller à l'image voulue, le fait de perforer les disques n'a que peu d'avantages comme l'explique Étienne Bocard, directeur Beringer. « Les trous étaient appréciables pour les plaquettes organiques racing qui se comportent assez mal à la pression. Certains teams dans les années 80 jouaient d'ailleurs sur l'agressivité des disques par le nombre de trous : plus ils étaient nombreux plus l'agressivité était grande.
Aujourd'hui avec les plaquettes de type Sinter en métal fritté il n'y a plus besoin de trous d'autant plus que l'allègement est mineur.
Il y a cependant un inconvénient lorsque les disques chauffent énormément comme on peut le voir en Endurance, des points chauds arrivent au niveau des perforations avec un phénomène de « faïençage » et de fissure. On préconise donc en compétition de changer en préventif les disques tous les 5 à 6 saisons, ce qui pour un usage normal n'est pas le cas. »
Pour ne pas tomber dans l'ostentatoire, Beringer revient donc sur du classique, ça tombe bien, uniquement pour le design… mais l'efficacité sera impressionnante avec le résultat de ce qui se fait aujourd'hui.
QUALITATIF
Les disques flottants en fonte d'une épaisseur de 6 mm ont droit à tous les égards avec découpe laser, frette en aluminium de qualité aéronautique, anodisation maison et tout le toutim. Sur la balance la version adaptable affiche à l'unité 1971 grammes (vérifiés) contre 1664 pour la version d'origine proposée par Suzuki. Ces 307 grammes supplémentaires ne feront pas les affaires de l'énergie cinétique avec pour effet direct une moto moins vive qu'il faudra plus emmener en courbe.
Si l'effet se sent au guidon il sera beaucoup moins dérangeant ici du fait même de la moto. Remettons les choses à leur place nous ne sommes pas sur les dernières générations de sportives !
CHAUD DEVANT
Une petite différence est à noter entre le fait que le disque soit froid ou chaud. Mais après 2 ou 3 freinages la fonte monte (et reste) en température et offre un niveau d'excellence impressionnant pour un freinage immuable durant la totalité de votre balade ou excursion pistarde. La qualité du freinage n'a rien à voir avec l'origine, une seule prise de frein est nécessaire n'obligeant pas d'y revenir.
Avec un feeling bonifié on retrouve un freinage digne de ce nom… digne de ce qui se fait actuellement voire mieux sur certaines sportives de la production actuelle. Plus la peine de s'acharner sur le maitre-cylindre… ça freine… fort, tout simplement !
On tombera sous le charme tant de la puissance que de la constance de freinage qui est tout simplement d'une efficacité bluffante.
BILAN POSITIF
Avec une fonte qui semble sublimer les caractéristiques des plaquettes, un disque qui garde sa chaleur pour offrir un bon rendement et une excellente constance, un freinage plus puissant qui demande moins d'effort sur la poignée, les disques Classic en fonte de chez Beringer sont une véritable réussite.
Pouvant être modulé en fonction de ce que vous aurez besoin le freinage est un véritable bonheur. Aucun point faible alors ? Outre un poids pas spécialement problématique sur ce type de moto et que la fonte n'aime pas être stockée sous l'eau (rouille), je ne vois pas.
Alors qu'apporte le complément maitre-cylindre/ étriers? C'est ce que nous verrons dans le second opus de cet essai Beringer à la sauce oldies...
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