2. Essai 125 CRM : Hors et à travers la campagne
Une japonaise à l'accent italien, vous y croyez ? La Honda 125 CRM a un petit côté rital avec des freins Grimeca, une fourche Marzocchi ou encore un carburateur Dell'Orto. Pour le reste on retrouve beaucoup d'innovations venues du CR avec notamment un bras oscillant en alu, une exception dans cette catégorie de moto. De plus ce bras est équipé d'un véritable guide chaine, indispensable en tout-terrain, preuve que le CRM a un lien de parenté avec le CR. Les jantes alu reflètent toute la finition accordée à ce modèle alors que le refroidissement est assuré par un radiateur à gauche. Le côté droit du réservoir fait office de réservoir d'huile pour le mélange. Du côté de la position de pilotage, on retrouve les réflexes « cross », selle haute et fine, leviers à portée de main, guidon légèrement haut, tout est parfait. Pour cet essai, nous avons opté pour un modèle « récent » puisqu'il date de 1997. Avec seulement 5000km au compteur, le CRM n'est pas usé…en route.
Sur la route
Avant toute chose, oublions tout ce qui peut exister aujourd'hui, pour ne pas comparer avec ce qui n'est pas comparable. Ceci bien clair, il faut se familiariser à la conduite d'un 125 trail 2 temps et revenir quinze ans en arrière. Au premier contact, on entend l'aller-retour de la valve, « bzit-bzit ». Starter sur le carburateur et coup de kick, ça ronronne déjà à 2500 trs/mn. Sur ce moteur 2-temps, sa plage de régime utile est plutôt entre 7 000 et 10 000 avec un régime maxi placé à 11 000 trs/min. On laisse chauffer pour partir tranquille direction les petites routes de campagne, cette catégorie de moto n'est en effet pas la reine des voies rapides. Si on est habitué aux moteurs à soupapes, on oublie et on met des tours. Dès les premiers kilomètres de mise en jambe, la bonne impression est la position très plaisante, on confirme une position très « cross » qui « incite » à l'attaque avec les commandes qui tombent très bien. Les 6 vitesses passent facilement, on comprend de suite que pour avancer, le petit 2 temps demande à être cravacher, on s'efforce donc à garder le moteur à un régime assez élevé. De fait, en dessous de 7000 tours, pas grand-chose ne se passe et très vite on se prend à garder le moteur au-delà de ce régime.
Cela bien acquit, une autre bonne impression sera le très bon confort, les aspérités du goudron sont effacées, les bosses et trous sont lissés, un passage à niveau peu régalant sur une routière est avalé sans appréhension. Après quelques enchainements de virages, en pneu d'origine, on constate l'excellente tenue de route. (pour cette catégorie soyons clair), c'est un régal de se balancer d'un coté à l'autre avec beaucoup de légèreté. La prise d'angle est même importante, on peut y aller sans appréhension.
Sans être une foudre de guerre, on oublie les 400 DR ou autre 650 Dominator, on avance et la vitesse légale est vite atteinte. On se prend à jouer de la boite de vitesse d'un petit virage au suivant, de 8 000 à 11 000 trs, c'est carrément fun, le moteur hurle et semble parfaitement s'en s'accommoder mais la transmission finale est trop longue sur les routes de campagne. Reste qu'à ce rythme cela devient vite fatigant mais quel régal. Si le moteur refuse de reprendre sous 7000 tours sur les rapports supérieurs, il accepte néanmoins de vous emmener en 6ème, à 6000-6500 trs sans baisser de régime mais sans en prendre. Si le duo est possible toujours dans un bon confort, un passager (ère) limite grandement les reprises, mais n'empêche pas une balade bucolique.
Dans les chemins
On ne s'éternise pas sur le goudron, on prend les chemins et de suite les suspensions font leur boulot. Ca amorti, ça enfonce sans trop rebondir mais "ça pompe un peu", pour avancer dans les chemins, tenir le moteur dans les hauts régimes demande de l'attention quand on en a plus l'habitude. Toujours les mêmes réflexes, garder les 7-8000 trs bien acquit, on s'aperçoit qu'on avance pas si mal, en plus on rigole et les kilomètres s'enchainent. On a l'impression de se battre à chaque virage contre la machine et le régime moteur accentue ce phénomène.
Comme tout petit trail, si le terrain se défonce, on arrive vite aux limites des suspensions. Si la fourche ne dénote pas de défaut particulier, on tape rapidement l'avant en butée. Un modèle à cartouche provenant d'un XR (250 voir 600) aurait été beaucoup mieux, un peu plus couteux, dommage. Par contre, si les chemins sont « propres » et roulants et en plus mouillés, la 125 CRM est facile, plutôt joueuse et pas vicieuse. Avec un pneu avant adapté, voilà qui transfigure totalement le guidage bien évidement.
Certains la jugeraient encombrante pour une 125, un peu lourde de l'avant, c'est surement vrai, voir un peu pataude. En position debout, fréquente en tout-terrain, le kick est génant, (sur notre modèle) un déplacement d'une cannelure vers l'avant et on n'en parle plus. La transmission finale en utilisation off-road est vraiment trop longue, on peut enlever une dent devant pour commencer. Les freins sont bien sûr à la hauteur. Dans cette utilisation à hurler à 8-9000 trs, le petit 125 n'est pas très sobre, mais on a bien une bonne centaine de kilomètres devant soi avant de ravitailler le réservoir de prêt de 10L.
Photos (4)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération