Comparatif vidéo - Renault Austral VS Citroën C5 Aircross : le Losange joue gros
Avec le Kadjar, Renault n’a pas réussi à séduire massivement les familles européennes, pourtant fort friandes de SUV compacts. Il est vrai que, dans cette catégorie, la concurrence est particulièrement relevée. Le Peugeot 3008 et le Volkswagen Tiguan règnent, en effet, presque sans partage sur ce marché particulièrement juteux. Pour y reprendre pied, le Losange fait table rase du passé et propose désormais l’Austral. Cette nouvelle offre a-t-elle les atouts pour faire de Renault un poids lourd des SUV compacts ? Pour le savoir, nous l’avons opposé à son rival tricolore le plus récent, le Citroën C5 Aircross restylé.
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Du côté de Boulogne-Billancourt, on est capable du meilleur comme du moins bon. Le Kadjar, apparu en 2015, a fait une brillante démonstration de ce second point. Développé à la hâte sur la base de ce qui était alors l’un des best-sellers européens, le Nissan Qashqai, ce modèle inédit a repris les atouts et les imperfections de son cousin. Dans la première catégorie, on trouve la possibilité, alors plutôt rare dans ce segment, de disposer d’une transmission intégrale et un confort soigné. Dans la deuxième, une qualité de fabrication alors très en deçà de ce que propose, notamment, la concurrence d’Outre-Rhin et une présentation intérieure désuète.
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Si les premiers mois de commercialisation sont encourageants, l’arrivée, un an plus tard, de la deuxième génération de Peugeot 3008, plus sexy et au contenu technologique plus fort, va brutalement faire chuter les ventes. Ajouter à cela de graves problèmes de fiabilité, qui ont principalement touché le 1.2 TCe, et vous comprendrez pourquoi le Kadjar n’a connu qu’une carrière en demi-teinte.
Pour son successeur, les équipes du Technocentre sont donc reparties d’une feuille blanche. Si la plateforme est toujours partagée avec le Nissan Qashqai, renouvelé entre-temps, elle est toutefois entièrement nouvelle et permet l’installation de mécaniques électrifiées. S’il n’est nullement question d’une version zéro émission de l’Austral, ce dernier impose toutefois l’hybridation, qu’elle soit légère ou complète, tout en renonçant au diesel.
Sur le plan du design, Renault a voulu marquer les esprits avec une face avant très personnelle, dotée de projecteurs au dessin complexe, d’une large calandre et d’un très imposant Losange. Sur la poupe, on retrouve les larges feux en forme de C, désormais présents sur une large partie de la gamme Renault. Les volumes généraux, quant à eux, ne sont pas sans évoquer les principaux rivaux, notamment les allemands. Plutôt jugées réussies, les lignes demeurent toutefois passe-partout et l’Austral ne fait pas se tourner les têtes dans la rue.
De son côté, le C5 Aircross a également marqué un tournant pour Citroën. Après deux générations de SUV compacts, les C-Crosser et C4 Aircross, qui n’étaient que des Mitsubishi rebadgées, il s’agit du premier modèle du genre 100 % double chevron. Commercialisé depuis 2018, il est désormais largement présent dans le paysage automobile français. Bien qu’assez original, il n’interpelle donc plus les passants.
Sa carrière étant déjà bien avancée, le C5 Aircross a déjà profité d’un restylage plutôt important. Ainsi, sa face avant a totalement été redessinée avec l’abandon de la calandre et de l’éclairage répartis sur deux niveaux. En revanche, les projecteurs sont plus agressifs et la partie basse du bouclier reçoit désormais un ersatz de ski de protection peint couleur aluminium, censé accentuer son côté baroudeur. À l’arrière, les feux ont pris du relief, là encore dans le but de donner une allure plus robuste à ce modèle.
Si le C5 Aircross n’a pas abandonné le diesel, il met désormais davantage l’accent sur sa variante hybride rechargeable, désormais disponible en deux niveaux de puissance. Le best-seller de la gamme demeure toutefois le 3 cylindres 1.2 PureTech, fort ici de 130 ch. C’est celui-ci que nous avons opposé ici à l’Austral, dont la version d’entrée de gamme compte également 130 équidés.
Aspects pratiques : C5 Aircross, le SUV ascendant monospace
Depuis l’avènement de la Mégane E-Tech, Renault s’attelle à proposer des planches de bord spectaculaires sur toutes ses nouveautés. On retrouve donc, à bord de l’Austral, l’imposante console centrale en forme de L avec son écran tactile de 12" n’étonnera personne. Précisons tout de même que celle-ci n’apparaît qu’à partir du deuxième niveau d’équipement, baptisé Techno. Sur la finition Equilibre, il faut se satisfaire d’un écran de 9" privé de la navigation.
En matière de qualité intérieure, l’Austral semble tout miser, ou presque, sur ce système multimédia à la présentation ultra-valorisante. En effet, on trouve, par ailleurs, des matériaux certes de bonne facture, mais qui sont loin d’égaler ceux des références de la catégorie. Heureusement, les assemblages sont, pour leur part, irréprochables. Et si l’atmosphère à bord, faite d’un camaïeu de noir et de gris foncé, est plutôt triste, elle peut être égayée grâce à l’éclairage d’ambiance ne proposant pas moins que 48 coloris. Une possibilité, là encore, interdite à l’entrée de gamme Equilibre.
En comparaison, l’habitacle du C5 Aircross paraît plus classique, voire quelque peu daté. Si le dessin général intérieur n’a pas évolué depuis la première présentation de ce modèle, en 2018, il profite tout de même, depuis le restylage de l’été 2022, de nouveaux plastiques, plus valorisants. Le coup de jeune se perçoit également à la nouvelle tablette tactile de 10", plus réactive et offrant de meilleures définitions d’image. Mais, chez Citroën comme chez Renault, pour profiter de ce nouvel équipement, il faut forcément opter pour le GPS. Une fonctionnalité en série à partir de la version C-Series seulement et carrément indisponible sur les trois premiers niveaux de finition. Bien que légèrement amélioré, les assemblages du mobilier de bord du C5 Aircross respirent toujours l’économie et l’on détecte, par endroits, des défauts d’alignement. Sur ce point, le double chevron est très en deçà des normes de la catégorie.
Aux places avant, nos deux rivaux offrent un espace généreux. Dans les deux cas, les réglages des sièges et du volant sont suffisamment amples pour que tout un chacun se sente à l’aise. Selon les versions et les options choisies, Austral comme C5 Aircross proposent des réglages électriques du siège conducteur. Mais Citroën a fait le choix d’une position plus verticale pour le conducteur, là où l’Austral donne plus l’impression d’être installé dans une berline. Une volonté délibérée de la part du C5 Aircross, qui n’a jamais caché sa volonté de séduire la clientèle du désormais défunt C4 Picasso. Avec son choix quasiment opposé, l’Austral pourra décevoir ceux pour qui SUV rime forcément avec la sensation de se placer au-dessus de la circulation.
Passons aux places arrière, où l’un comme l’autre offre des côtes, que ce soit pour les jambes des passagers, leurs coudes et même leur tête, plus qu’honorables. L’Austral a fait le choix, classique, d’une banquette rabattable selon le schéma 1/3-2/3. Hormis sur la finition Equilibre, elle est toutefois coulissante, ce qui permet d’agrandir le volume de coffre. Toujours dans la volonté de séduire des possesseurs de monospace, le C5 Aircross a fait le choix de proposer trois sièges indépendants au second rang et, ce, quelle que soit la version choisie. Le confort y gagne grandement, avec des assises plus moelleuses et un meilleur maintien, tout comme la modularité. En effet, chacun de ses sièges est coulissant indépendamment des autres. Contrairement à ce que propose le Renault, il ne faudra donc pas choisir ici entre passagers et chargement encombrant. Les parents d’enfants sensibles au mal des transports apprécieront également que les places arrière soient installées suffisamment en hauteur, de façon que leurs chères têtes blondes parviendront à garder un œil sur la route.
Qui dit famille dit forcément bagages à transporter. Avec 487 l sous le cache bagages, l’Austral embarque déjà pas mal de valises. Mais les formes irrégulières de sa malle, et notamment les imposants passages de roues, compliqueront les opérations de chargement. Un écueil que le C5 Aircross évite avec ses parois presque planes. Il enfonce le clou en offrant quasiment 100 l de chargement supplémentaires en configuration 5 places.
Lorsqu’il s’agit de transporter des objets plus encombrants, notre duo permet d’obtenir un volume de chargement presque plat grâce à un double plancher de coffre. Passer de 5 à 2 places sera plus rapide dans l’Austral, puisqu’il suffit de rabattre les deux parties du dossier de la banquette. Avec ses sièges indépendants, le C5 Aircross contraint à réaliser cette opération trois fois. Mais son volume de chargement maximal, qui atteint 1 630 l, surclasse, là encore, celui du Renault d’une centaine de litres.
Pratique | Renault Austral 1.2 Mild Hybrid Advanced 130 ch Techno | Citroën C5 Aircross 1.2 PureTech 130 ch C-Series |
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Qualité de la finition | ||
Rangements | ||
Modularité | ||
Coffre (volume, seuil, facilité de chargement) | ||
Longueur maxi de chargement | ||
Places AR : longueur aux jambes | ||
Places AR : largeur aux coudes | ||
Places AR : garde au toit | ||
Plancher plat | ||
Note : | 14,9 /20 | 15,1 /20 |
Budget : politiques distinctes
Au sein de la gamme Austral, le 1.2 Mild Hybrid Advanced de 130 ch présente une particularité : il s’agit de la seule motorisation à proposer une boîte manuelle. Un attelage sur lequel Renault semble assez peu miser puisqu’il n’est disponible qu’avec les deux niveaux d’équipements d’entrée de gamme, Equilibre et Techno. Un choix qui permet à cette variante du Renault de proposer des tarifs plutôt doux. Il est ainsi possible de s’offrir un Austral dès 34 000 €, tandis que passer au niveau Techno impose un effort de 2 500 € supplémentaires.
À l’opposé, le 1.2 PureTech 130 ch se décline largement au sein de l’offre du C5 Aircross, puisqu’il peut recevoir les six niveaux de finitions que compte la gamme. Toutefois, sur les haut de gamme Shine et Shine Pack, ce trois cylindres est forcément couplé à la boîte automatique, alors qu’il s’agit d’une option à 3 000 € sur toutes les autres (hormis sur l’entrée de gamme Live, où elle est indisponible). Ainsi motorisé, le SUV compact de Citroën s’affiche dès 30 650 €. Comptez ensuite, par exemple, 33 150 € pour la Feel, 35 150 € pour la série spéciale C-Series et 41 200 € pour le Shine Pack.
Dépourvu de toute forme d’hybridation, le 1.2 PureTech fait preuve d’un peu de gourmandise, avec une moyenne relevée, lors de notre essai, de 8 l/100 km. Bien aidé par son alterno-démarreur, le Renault s’avère plus frugal, puisqu’il permet d’économiser jusqu’à 2 litres de sans-plomb tous les 100 km.
Budget | Renault Austral 1.2 Mild Hybrid Advanced 130 ch Techno | Citroën C5 Aircross 1.2 PureTech 130 ch C-Series |
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Coût d'achat | ||
Bonus/malus | ||
Consommation : données constructeur | ||
Consommation : relevés Caradisiac | ||
Courroie de distribution/chaîne | ||
Cote attendue | ||
Durée de la garantie | ||
Fiabilité attendue/coût de réparations | ||
Note : | 11,8 /20 | 12 /20 |
Équipement : trop de restrictions sur l’Austral
Pour afficher un prix d’appel à peine supérieur à 30 000 €, le C5 Aircross embarque le strict minimum. À bord de la finition Live, on ne trouve que le radar de recul, les jantes alliage de 17" et les essuie-glaces automatiques. Pour les plus sensibles au confort, relevons toutefois que les suspensions Advanced Comfort sont déjà de la partie. Pour justifier ses plus de 3 000 € supplémentaires, l’Austral Equilibre complète cette dotation de l’air conditionné automatique, de la carte mains libres, du combiné d’instrumentations numériques et du système audio Arkamys. Un bel effort, mais cela ne suffit pas à compenser le surcoût à l’achat.
La version la plus vendue du nouveau SUV Renault devrait, de toute façon, être la Techno. À 36 500 €, on gagne des jantes alliage de 19", la banquette coulissante, le système de navigation, les vitres arrière surteintées, la caméra de recul, les radars de stationnement avant et latéraux, ainsi que les projecteurs LED adaptatifs. Pour s’offrir un C5 Aircross à la dotation équivalente, il faut s’orienter vers le C-Series. Là encore, le prix est, à 35 150 €, nettement inférieur à celui de son concurrent. Plus surprenant, l’Austral ne profite pas de sa conception plus récente pour proposer, du moins sur les deux niveaux de finition associables au moteur de 130 ch, d’équipements plus sophistiqués dans la liste de ses options. En effet, pour s’offrir les phares matriciels ou l’affichage tête haute, il faudra au moins passer sur la version Iconic de 160 ch. Un parti pris regrettable de la part du Losange.
D’autant que le Citroën ne se refuse (presque) rien. Au gré des finitions et des options, on peut ainsi, notamment, opter pour des selleries en Alcantara ou en cuir.
Rapport prix/équipements | Renault Austral 1.2 Mild Hybrid Advanced 130 ch Techno | Citroën C5 Aircross 1.2 PureTech 130 ch C-Series |
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Aides à la conduite | ||
Conduite (liaisons au sol) | ||
Confort | ||
Multimédia | ||
Style intérieur | ||
Style extérieur | ||
Note : | 13,3 /20 | 13,7 /20 |
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