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Citroën Xantia V6 (1997 – 2001), hi-tech, musicale et rapide, dès 5 000 €

Dans Rétro / Youngtimer

Stéphane Schlesinger

Dotée d’un gros V6, relativement légère et armée d’un châssis de premier ordre, cette Xantia peut défier des rivales bien plus réputées qu’elle, en toute discrétion. Luxueuse en finition Exclusive, elle symbolise cette époque où les françaises réussissaient à monter en gamme...

Citroën Xantia V6 (1997 – 2001), hi-tech, musicale et rapide, dès 5 000 €

Enorme succès de Citroën, la BX était pourtant décriée sur certains points. L’esthétique trop clivante et la finition par exemple. Le constructeur s’est donc attaché à remédier à ces deux défauts sur sa remplaçante. Après avoir mis en concurrence son bureau de design (ainsi que celui de Peugeot !) avec Bertone, Citroën choisit la proposition, élégante et consensuelle de ce dernier.

Techniquement, on récupère l’essieu autodirectionnel de la ZX qu’on associe à la toute dernière évolution de la suspension hydropneumatique maison. Mieux, la plateforme est inédite, et servira plus tard pour la 406, à l’image de la BX qui avait inauguré celle de la 405. De plus, une grande importance est accordée à la qualité de fabrication, surtout après l’échec de la XM sur ce point. Soigneusement conçue durant cinq ans, la Xantia est présentée en décembre 1992.

En décembre 1992, la Citroën Xantia est dévoilée. Les premiers exemplaires arborent le double chevron sur le capot. Le style, dû à Bertone, rappelle la XM et la... Daewoo Espero, lancée en 1990, elle aussi dessinée par la maison italienne.
En décembre 1992, la Citroën Xantia est dévoilée. Les premiers exemplaires arborent le double chevron sur le capot. Le style, dû à Bertone, rappelle la XM et la... Daewoo Espero, lancée en 1990, elle aussi dessinée par la maison italienne.

Discrète et bien finie, c’est l’antithèse de la BX ! Elle est aussi plus lourde et chère, donc ne peut rééditer les mêmes chiffres de vente. Néanmoins, elle bénéficie d’un excellent accueil et s’écoule plus que correctement. En haut de gamme, la version VSX adopte la suspension Hydractive II, plus moderne que celle de la XM : la Xantia est certainement la voiture la plus technologique de sa catégorie. Et encore ! Il n’est pas encore question de l’incroyable système Activa révélé en 1994, sur lequel nous ne nous appesantirons pas ici, pour mieux le faire plus tard dans un article dédié.

En V6, la Citroën Xantia non Activa se décline exclusivement en finition top niveau Exclusive. Ici, en 1997.
En V6, la Citroën Xantia non Activa se décline exclusivement en finition top niveau Exclusive. Ici, en 1997.

Le 20 janvier 1997, la Xantia entre dans une autre dimension en recevant un moteur presque surdimensionné : le tout nouveau V6 ES9 J4. D’une cylindrée de 3,0 l, il développe 194 ch et fait merveille dans la Citroën, qui pointe à 230 km/h. Outre l’Activa, il s’associe à la finition huppée Exclusive, ce qui impose la boîte automatique, une ZF à quatre rapports et gestion électronique raffinée. L’équipement est riche : sellerie mixte cuir-Alcantara à réglages électriques, clim régulée, airbag, sono, quatre vitres et rétros électriques, ABS, jantes alliage… Les sièges entièrement en cuir sont en option gratuite. Le prix s’en ressent : 216 500 F, soit 45 300 € actuels selon l’Insee. La clientèle préférera l’Activa, vendue 10 000 F moins cher !

Ces feux arrière fumés sur leur partie haute n'équiperont la Xantia V6 que durant quelques mois, entre janvier et décembre 1997.
Ces feux arrière fumés sur leur partie haute n'équiperont la Xantia V6 que durant quelques mois, entre janvier et décembre 1997.

La Xantia V6 phase 1 aura une vie courte puisque dès décembre 1997, elle bénéficie d’un restylage assez léger. Projecteurs légèrement modifiés, feux arrière blancs dans leur partie supérieure, tableau redessiné côté passager pour intégrer un airbag ou une 2 boîte à gants, équipement renforcé. Les prix sont revus à la baisse (- 20 000 F) et le V6 peut s’associer à la carrosserie break, en finition Exclusive. Selon une logique comprise seulement par les gens du marketing Citroën, le break V6 a droit à la boîte manuelle interdite à la berline non Activa ! En 2000, la fin se précise pour la Xantia, sa remplaçante C5 étant présentée au Mondial de Paris et commercialisée en 2001. Celle-ci se signalera par une qualité et une fiabilité en nette baisse...

 

En décembre 1997, la Citroën Xantia est restylée. Notez les nouveaux projecteurs, désormais séparés de la calandre.
En décembre 1997, la Citroën Xantia est restylée. Notez les nouveaux projecteurs, désormais séparés de la calandre.

Combien ça coûte ?

Affublée d’une image de voiture de papy, la Xantia commence néanmoins à voir sa valeur grimper. Toutefois, si cela semble bien parti pour l’Activa, la V6 Exclusive met un peu plus de temps, malgré sa rareté. Ainsi, un bel exemplaire se dégotte dès 5 000 €, en affichant plus de 200 000 km. A 150 000 km, comptez aisément 6 500 €, et déjà 8 000 € pour une auto de moins de 100 000 km… extrêmement difficile à trouver ! Les breaks ne semblent pas plus chers.

A l'arrière, la Citroën Xantia restylée signale par ses hauts de feux blancs et non plus fumés.
A l'arrière, la Citroën Xantia restylée signale par ses hauts de feux blancs et non plus fumés.

 

Quelle version choisir ?

Comme il n’y en a qu’une, optez d’abord et avant tout pour une auto totalement fonctionnelle, à l’entretien suivi, avant de considérer le kilométrage.

 

A l'occasion du restylage de décembre 1997, la Citroën Xantia V6 accueille une version break qui, elle, a droit à une boîte manuelle. Allez comprendre...
A l'occasion du restylage de décembre 1997, la Citroën Xantia V6 accueille une version break qui, elle, a droit à une boîte manuelle. Allez comprendre...

Les versions collector

Vu leur rareté, toutes les Xantia V6 sont collector, si elles sont en parfait état. Un faible kilométrage sera, bien sûr, un plus. Un break en boîte manuelle en vue ? Foncez, il sort peut-être de la 4e dimension !

 

Si le 3,0 l de la Xantia V6 se montre extrêmement endurant, la suspension est sujette à de nombreuses fuites pas toujours aisées à endiguer.
Si le 3,0 l de la Xantia V6 se montre extrêmement endurant, la suspension est sujette à de nombreuses fuites pas toujours aisées à endiguer.

Que surveiller ?

Sérieusement fabriquée, la Xantia vieillit lentement. Le V6, bien conçu, passe aisément les 300 000 km, moyennant un entretien sérieux, qui passe par un changement régulier (tous les 120 000 km) de la courroie de distribution. Une opération hélas chère (1 500 €) vu le manque de place. Les bougies côté habitacle ne sont accessibles qu’en déposant les pipes d’admission, ce qui prend un peu de temps. Autre inconvénient, le vase d’expansion trop fragile, à remplacer impérativement pour qu’il n’engendre pas de surchauffe.

La boîte manuelle ne pose pas de souci, non plus que l’automatique, si on la vidange avant 100 000 km, alors que Citroën ne recommande qu’une vérification du niveau tous les 60 000 km…

Les vrais ennuis se trouvent du côté de la suspension. Outre le LHM à purger régulièrement et les bras arrière qui prennent du jeu à fort kilométrage, les fuites se multiplient passé 100 000 km. Certaines sont pénibles à résoudre, surtout que les durits ne sont souvent plus disponibles chez Citroën, à l’instar de la pompe haute pression (mais des spécialistes peuvent s’en occuper). Les sphères de suspension se changent aisément et ne coûtent pas très cher. On relève aussi des avaries de boîtier électronique (souvent réparable), alors que la durit de direction assistée, mal protégée, finit par se dessertir à cause de la rouille. Problème, elle est très peu accessible…

Dans l’habitacle, résistant bien au temps, attention à l’état du radiateur de chauffage, fuyard et très pénible à remplacer, et au ciel de toit, qui finit par tomber.

Enfin, l’âge jouant, la Xantia peut rouiller : inspectez les passages de roue, bas de caisse et planchers. Beaucoup de points à vérifier mais rien de dramatique : on trouve des autos de plus de 300 000 km en belle santé.

 

Sur route, la Xantia V6 Exclusive régale par sa douceur, ses performances, son confort et sa tenue de route. Mais elle est gourmande.
Sur route, la Xantia V6 Exclusive régale par sa douceur, ses performances, son confort et sa tenue de route. Mais elle est gourmande.

 

Au volant

On est assis un peu haut dans la Xantia, mais très confortablement. Le volant ne se règle qu’en hauteur, ce qui ne gêne toutefois pas. Dès la mise en route, le feulement du V6 transfigure l’ambiance à bord. Souple, ce bloc vaut bien mieux que ce qu’on en dit : il pousse de façon non pas linéaire mais progressive, connaissant un regain de punch à 4 000 tr/mn. Et il aime prendre des tours ! Surtout, il confère à la Citroën des performances insoupçonnées, même si la boîte à 4 rapports seulement ne permet pas d’en tirer le meilleur. Heureusement, elle se montre très douce à l’usage, assez vive (surtout en programme Sport) et permet de rouler à 130 km/h à moins de 3 500 tr/mn.

La Citroën Xantia V6 Exclusive, ici en 1998, se signale par un bel équipement et une finition soignée. Le cuir était une option gratuite. La boîte auto dispose de trois programmes.
La Citroën Xantia V6 Exclusive, ici en 1998, se signale par un bel équipement et une finition soignée. Le cuir était une option gratuite. La boîte auto dispose de trois programmes.

Tant mieux car le V6 est plutôt sonore. Le confort de suspension ? Il est excellent, même si la filtration est meilleure sur les Xantia non Hydractive. La V6 compense par des mouvements de caisse bien mieux contenus, et passe très vite en courbe, quelles que soient la surface de la route et la météo. Elle se montre même agile pour une auto de cet âge ! On prend plaisir à rouler vite, sans arrière-pensée, la Xantia se montrant par ailleurs précise et équilibrée. Impressionnant. En somme, nous avons là une familiale dynamique et mélodieuse, confortable et sûre, dont le  principal défaut sera d’avaler 10,5 l/100 km en moyenne basse…

 

L’alternative youngtimer

Citroën BX GTI 16S/16 Soupapes (1987 – 1992)

 

Allure décriée mais belles performances pour la Citroën BX 16 soupapes, ici en 1991
Allure décriée mais belles performances pour la Citroën BX 16 soupapes, ici en 1991

Lancée en 1982, la BX entre dans une autre dimension en 1987 en adoptant le 1,9 l à soupapes de PSA. Développant 160 ch, ce bloc emmène la Citroën à près de 220 km/h, et lui fait passer les 100 km/h en 7,8 s : une vraie sportive ! Efficace et confortable, la BX GTI 16S reste pourtant dans l’ombre des Peugeot 405 Mi16 et Renault 21 Turbo, plus récentes. En 1990, la Citroën est restylée légèrement, bénéficiant d’un kit carrosserie un peu épais, puis fin 1992, le catalyseur fait chuter la puissance à 150 ch. En 1993, la BX est remplacée par la Xantia. Environ 15 000 exemplaires équipés du bloc à 16 soupapes ont été produits. A partir de 6 000 €.

 

Citroën Xantia V6 Exclusive (1997), la fiche technique

  •     Moteur : 6 cylindres en V, 2 946 cm3
  •     Alimentation : injection
  •     Suspension : jambes McPherson, système Hydractive II, triangles, barre antiroulis (AV) ; bras tirés, système Hydractive II, barre antiroulis (AR)
  •     Transmission : boîte 4 automatique, traction
  •     Puissance : 194 ch à 5 500 tr/min
  •     Couple : 272 Nm à 4 000 tr/min
  •     Poids : 1 460 kg
  •     Vitesse maxi : 225 km/h (donnée constructeur)
  •     0 à 100 km/h : 8,9 s (donnée constructeur)

 

 Pour trouver des annonces de Citroën Xantia, rendez-vous sur le site de La Centrale.

 

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