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Chronique du confiné – semaine 1. Quand tu te souviens d’un essai des temps anciens

Dans Rétro / Autres actu rétro

Michel Holtz

Quand on est reclus à la maison, on prend le temps de se souvenir du temps d’avant ou l’on était libre comme l’air. Une occasion de se rappeler d’un temps de belles rencontres et de son premier essai de voiture. Et pas n'importe laquelle : l'Opel Calibra.

Chronique du confiné – semaine 1. Quand tu te souviens d’un essai des temps anciens

Il y a les confinés Monte-Cristo qui ne songent qu’à l’évasion, les confinés maîtres d’école qui font la dictée à leurs rejetons et les confinés télétravailleurs qui enchaînent de virtuelles réunions. Mais quand les rejetons ont du poil au menton et refusent tout soutien scolaire parental, et que les seules réunions possibles impliquent un chat qui s’obstine à s’allonger sur le clavier pour écrire d’improbables « mlyfmkzerckjhfrtyukùto », le confiné préfère se réfugier dans ses pensées. Et elles l’emmènent forcément aux temps anciens ou il pouvait s’égayer au bon air sans attestation de sortie éphémère.

Essayer une nouvelle voiture ? Suffit de répondre par fax

C’était pourtant il n’y a pas longtemps, il y a quatre jours, il y a un siècle. Au siècle dernier d’ailleurs, en 1990 exactement, le confiné travaillait alors dans un tout petit journal qui n’employait que des débutants comme lui. Il était en charge d’une rubrique auto faite de bric, de broc et d’essais de voitures empruntés aux voisins, à la famille et aux amis. Jusqu’à ce jour où il ouvre un courrier siglé GM. « Nous vous invitons aux essais de notre tout nouveau coupé Opel Calibra ». Fichtre, voilà Milou convié comme les Tintin, les grands du métier. Un formulaire de réponse à remplir au stylo, « évidemment, j’en suis, je viens, j’accours », un fax à retourner fissa, « bzzzzzziiiii» et le tour est joué. Dans l’agenda Quo Vadis en vrai papier, la date est notée.

L'intérieur de l'Opel Calibra : il est identique à celui de la berline Vectra.
L'intérieur de l'Opel Calibra : il est identique à celui de la berline Vectra.

Le jour J, le voilà parti. Le train Corail part de St Lazare et 2 h 30 plus tard voilà la fine fleur de la presse automobile nationale sur un quai normand. Devant la gare de Deauville, vingt Opel Calibra attendent les essayeurs du jour. L’attaché de presse se renseigne. « Dites-nous s’il vous faut des tirages photo couleur ou noir et blanc. Nous avons également des diapositives et des K7 vidéo. Et, grande première, le dossier de presse est disponible sur une disquette ». Conscient d’avoir mis un pied au cœur des nouvelles technologies, le testeur néophyte pose son séant derrière le volant de la nouvelle allemande. Sous son capot, un 2L fort de 115ch au prix de 132 000 francs. Un rendement que le débutant jugera appétissant et qui le mènera à 205 km/h sans qu’aucun radar automatique ne vienne perturber sa virée sur l’A13 pas très loin. Autre décor pour tester la maniabilité : les ruelles de Deauville. Elles s’abordent tranquille, grâce à la direction assistée de série. Il fait un peu chaud en ce début d’automne ? Il suffit d’ouvrir la fenêtre grâce à un astucieux bouton placé sur la contre-porte. Mais l’ébouriffé bluffé attend surtout le Graal, la version la plus puissante : le 2,0 l 16V qui dégage, pardon du peu, pas moins de 150ch, mais plus de 150 000 francs.

Erhard Schnell : le papa de la Calibra

Mais en attendant demain et le rêve automobile, les cadres de General Motors tiennent une conférence de presse. Tous ont une cravate, en cuir pour les plus dynamiques, en laine pour les plus vénérables. Tous, sauf un. C’est le designer. L’homme de l’art a toujours une liberté vestimentaire. Celui-ci s’appelle Erhard Schnell et c’est lui qui a dessiné la Calibra. « L’Opel GT, c’est lui aussi, comme la Manta. C’est un très grand bonhomme » me glisse mon voisin, essayeur à l’Action Auto-Moto. Le grand bonhomme sourit, répond aux questions que toute la presse lui pose, prend son temps. Et même lorsque le débutant s’approche de lui, en lui demandant combien de temps il lui a fallu entre les premières esquisses et le gel définitif du design de la Calibra, il a la réponse modeste. « Si on additionne le temps que chaque dessinateur lui a consacré, au moins dix ans. Car nous étions 30 sur ce projet ».

Un CX 0,26 seulement et un dessin bluffant.
Un CX 0,26 seulement et un dessin bluffant.

Le lendemain, l’apprenti journaliste est plus heureux que jamais. Il a non seulement croisé un grand homme charmant, qui a réussi un grand coupé, mais, de plus, il dispose de l’Opel Calibra 2.0L 16V pour plusieurs jours. Il peut rentrer à Paris à son volant et aux yeux de sa famille, il va passer du stade de journaliste soutier à celui de grand essayeur reconnu, par la seule grâce d’un coupé allemand rouge.

Trente ans plus tard, Erhard Schnell n’est plus. Son coupé Calibra et son étonnant CX de 0,26 sont devenus culte et si Milou n’est pas forcément devenu Tintin, il se souvient de quelques bons moments, de quelques belles autos et surtout de quelques belles rencontres. De quoi affronter sereinement un long confinement.

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