Ca s'annonce comme la polémique de cette trêve estivale du Moto GP : la réglementation sur les pneumatiques. Et le débat ne semble pas s'engager sur le thème de la limitation en vigueur, mais plus fondamentalement sur celui de la concurrence entre divers manufacturiers.
André Lecondé
Lui écrireLe Superbike a quitté depuis belle lurette son étiquette de greffon évoluant à l'ombre d'un Moto GP omnipotent. Cette discipline, qui s'enorgueillit de faire courir des machines sportives disponibles au public, a acquis ses lettres de noblesse, son public, ses investisseurs et entre véritablement en ligne de compte dans les stratégies commerciales des grands constructeurs.
Présent sur le bord de la piste de Laguna Seca, Giacomo Agostini, ci-devant quinze fois Champion du Monde et encore détenteur du plus grand nombre de victoires en catégorie reine, a porté son œil d'expert de la haute compétition sur le déroulé de ce Grand Prix des Etats-Unis.
Impressionnant, Stoner a été tout simplement impressionnant. Il quitte Laguna Seca invaincu dans tous les compartiments de terrain. Toutes les séances d'essai ont été sienne, le record du tour est sa propriété et la victoire a été acquise après une domination écrasante. Qu'espérer de plus ?
Auteur de la pole l'an passé Chris Vermeulen avait ensuite raté le podium du Grand Prix des Etats Unis de peu, suite à des soucis techniques. Cette fois, rien n'a perturbé son tableau de marche et l'Australien, qui venait de signer le renouvellement de son contrat, a conquis de belle manière la seconde position.
Aux Etats-Unis, Marco Melandri a décroché son second podium de la saison, après celui conquis en France. Une troisième place acquise dans la douleur et qui lui permet d'entrer dans le staff Ducati pour l'année 2008. A l'arrivée, c'était le soulagement pour l'Italien : « Après tant de difficultés, c'est l'un des plus beaux jours de ma vie.
Après un Grand Prix d'Allemagne frustrant, Sylvain Guintoli n'attendait pas de miracles pour le rendez-vous américain, sur un tracé atypique qu'il découvrait. Seulement voilà, il ne s'attendait pas non plus à y connaître une telle déconvenue.
Randy De Puniet ne s'en sort pas mal de ce Grand Prix des Etats Unis qui se présentait pourtant sous les pires auspices. Car en plus de ne pas décoller sur la feuille des temps, il n'était plus le meilleur performer des verts sur la grille de départ, devancé par le véloce débutant Anthony West.
Les mines étaient allongées dans le clan du HRC au soir de ce Grand Prix des Etats-Unis. Alors que la Germanie était apparue comme la terre de la rédemption, l'Amérique a fait redescendre sur terre le team officiel Honda. Et la réception a été rude.
Après un week-end passé idyllique qui avait été interprété par beaucoup de partenaires du Bibendum comme un retour au sommet définitif dans cette saison folle, le rendez-vous américain a laissé comme un goût de cendre dans la gorge des fidèles au blason Michelin. Car la prestation du concurrent nippon a tourné à la démonstration.