En laissant sous entendre que les contacts avec Bridgestone étaient toujours d'actualité dans la perspective de la saison 2008, Valentino Rossi a jeté un sacré pavé dans la mare, au moment où on aurait pu penser que le débat sur les gommes était en voie d'apaisement.
André Lecondé
Lui écrirePlus que dominateur dans ce Grand Prix d'Australie 250 au cours duquel il a quasiment humilié le reste du plateau, le futur pilote Yamaha de Moto GP était plus qu'heureux une fois la ligne d'arrivée franchie.
Après avoir signé sa neuvième pole de la saison, Jorge Lorenzo a remporté sa huitième victoire de l'année avec près de vingt secondes sur ses poursuivants. Au simple énoncé de ce bilan, on se rend compte à quel point l'Espagnol à l'Aprilia domine son sujet.
Superbe course 125 sur un tracé de Phillip Island que pas moins de neuf pilotes étaient en mesure de conquérir jusqu'au dernier tour. Une vraie baston, virile mais correcte, dont Lukas Pesek est sorti vainqueur avec sa Derbi.
Neuvième victoire de la saison pour le déjà Champion du Monde Casey Stoner, qui ne s'est pas fait prier pour remporter son Grand Prix national, à la plus grande joie du public. Car les « Aussies » n'avaient plus vu l'un des leurs remporter la course de Phillip Island depuis 1998 avec Doohan.
Sébastien Charpentier s'est exprimé sur les raisons de sa décision d'arrêter de courir en mondial Supersport, et prendre par là même sa retraite sportive. Une décision qu'il précise comme irrévocable et qui lui est bien personnelle, une alternative chez Althea Megabike lui ayant été offerte après son annonce de départ de chez Ten Kate.
C'est à croire qu'il y a comme une malédiction. Mais il faut bien reconnaître que dès que Suzuki pose sa GSV-R cuvée 2007 sur le tracé de Phillip Island, cette dernière n'arrive plus à avancer. Déjà, durant les derniers essais hivernaux d'avant saison, la visite s'était soldée par un coup d'arrêt des performances affichées jusque là.
Ce Grand Prix d'Australie à Phillip Island semble s'inscrire sur le thème du changement de décoration en tous genres. Après la GSV-R peinte à des couleurs faisant appel à la nostalgie de l'époque Sheene, après la M. 1 décorée en l'honneur du scorpion d'Abarth, voici les heaumes spécialement colorés pour l'occasion.
C'est à croire qu'il ne veut pas en démordre. Reconnu comme étant l'inspirateur d'un Carmelo Ezpeleta qui s'était découvert au Japon une vocation pour le manufacturier unique, avant de revenir à de meilleurs sentiments, Valentino Rossi paraît toujours déterminé à ne pas refaire une saison avec Michelin.
Qu'on se le dise, la renaissance de l'industrie moto européenne n'est plus une utopie. Elle est un fait à présent bien concret et qui n'a pas fini de bouleverser des valeurs imposées par des marques venues du Japon, et qui pensaient bien les avoir établies pour elles seules de manière ferme et définitive.