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Audi, vainqueur et "pionnier" au Dakar, s'est fait très peur

Dans Sport Auto / Rallye raid

Cédric Pinatel

Audi a finalement réussi à remporter le Dakar et y imposer pour la première fois un véhicule hybride, mais avec beaucoup de difficulté. Cette technologie était-elle vraiment adaptée au célèbre rallye-raid ? Le constructeur allemand ne prendra en tout cas pas le risque de se faire battre par Dacia l'année prochaine.

Audi, vainqueur et "pionnier" au Dakar, s'est fait très peur

Quand Audi s’engage au plus haut niveau du sport automobile, c’est souvent avec une technologie qu’elle veut faire connaître et valoriser sur le plan de l’image par la victoire en compétition. Sa transmission intégrale dans les années 80 par exemple, qu’elle a réussi à rendre incontournable dans la discipline en conduisant à une grosse course à la puissance et aux performances contre Lancia et Peugeot, avant de venir aux 24 Heures du Mans à la fin des années 90 d’abord pour faire de la pub à ses moteurs essence « FSI » puis ses TDI diesels. Avec à chaque fois, un succès sportif servant parfaitement les objectifs marketing de la marque aux anneaux.

Lorsqu’Audi a annoncé son engagement au Dakar à partir de l’édition 2022, c’était officiellement avec une variante hybride de sa technologie « e-tron » équipant ses modèles électriques de série. S’il reste actuellement impossible d’engager une auto 100% électrique dans le Dakar pour d’évidentes raisons d’autonomie maximale, le constructeur allemand mettait le paquet sur les éléments marketing puisque le RSQ e-tron embarque deux moteurs électriques repris de ses monoplaces de Formula E, connectés à des batteries de 52 kWh dont l’énergie provient d’un quatre cylindres turbo essence issu des Audi du DTM, alimenté lui par un énorme réservoir de 300 litres de carburant. La marque d’Ingostadt voulait ainsi devenir la première à faire gagner une voiture électrifiée au célèbre rallye-raid.

Beaucoup plus difficile que prévu

Si les dernières campagnes aux 24 Heures du Mans avaient vite été couronnées de succès, celle d’Audi au Dakar a été beaucoup plus difficile que prévu. Touchés par de nombreux problèmes mécaniques lors de la première édition au Dakar 2022, les protos allemands ont une nouvelle fois failli l’année dernière à causes de nombreuses casses et autres soucis liés à leur architecture mécanique. Embarquant des batteries de près de 400 kg en plus de leur moteur thermique, ces engins semblaient assez mal résister aux conditions très particulières et exigeantes du Dakar. Au point de pousser les observateurs et les concurrents à se demander, peu avant l’édition 2024, si cette technologie était vraiment compatible avec le Dakar et capable de l’emporter. Comme le rappellent les journalistes d’Auto Hebdo, le rival et spécialiste de l’épreuve Nasser Al-Attiyah imaginait l’armada d’Audi « repartir chez elle après trois jours d’épreuve ». Même Stéphane Peterhansel, l’un des pilotes d’Audi lui aussi grand expert du Dakar, semblait douter au début de l’épreuve et s’inquiétait de la fiabilité de ces Audi.

Alors que les Toyota officielles ont toutes été effacées de la compétition par des problèmes, le proto de l’équipe Prodrive aux ressources plus modestes semblait d’ailleurs en mesure d’inquiéter sérieusement Audi pour la victoire grâce à un Sébastien Loeb très en forme. Mais alors qu’il était revenu sur la seule Audi rescapée à trois épreuves de la fin, il a lui aussi subi un gros problème mécanique ce qui a laissé le champ libre à l’Audi de Carlos Sainz. Audi célébrait enfin sa victoire après trois éditions particulièrement éprouvantes pour ses troupes.

Audi ne se risquera pas à défendre son titre face à Dacia

Le programme d’Audi au Dakar ne devait durer que trois ans donc c’était vraiment cette année où jamais. Les très sophistiqués protos hybrides de la marque aux anneaux ne reviendront plus dans les dunes, nous privant d’un duel intéressant entre la marque premium et le roi du low-cost Dacia qui visera la victoire dès l’année prochaine avec Sébastien Loeb et Nasser Al-Attiyah (sans hybridation mais avec du carburant synthétique). Prendre le risque de se faire battre par une marque au positionnement si antagoniste avec celui d’Audi ne faisait sans doute pas partie des options possibles et de toute façon, les Allemands doivent désormais mobiliser tous les moyens en Formule 1 pour préparer leur arrivée dans la discipline dès 2026.

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