Airbus de la batterie: Mercedes arrive, et c'est une excellente nouvelle
Le projet d'"Airbus de la batterie" prend une bonne tournure avec l'intégration de Mercedes au consortium, officialisée ce matin. Le géant allemand du premium devient co-actionnaire à parts égales de ce projet, aux côtés de Stellantis et TotalEnergies (via sa filiale Saft). Renault, un temps annoncé comme partenaire, continue pour le moment son cavalier seul...
C’est la surprise du jour ! Dans un communiqué commun, les groupes Stellantis et TotalEnergies annoncent l’arrivée de Mercedes-Benz comme actionnaire à parts égales dans le capital d’Automotive Cells Company (ACC), la co-entreprise lancée en 2020 pour créer une véritable filière européenne de la production de batteries électriques.
« Ce nouveau partenariat nous permet de sécuriser notre approvisionnement, de tirer parti d’économies d’échelle et de fournir à nos clients une technologie de batterie supérieure. De plus, nous pouvons ainsi faire en sorte que l’Europe reste un haut lieu de l’industrie automobile, y compris à l’ère de la mobilité électrique », commente Ola Källenius, président de Daimler AG et de Mercedes-Benz AG. « Avec Mercedes-Benz comme nouveau partenaire, ACC vise à plus que doubler la capacité de ses sites européens afin de soutenir la compétitivité industrielle de l’Europe dans la conception et la fabrication de cellules de batteries. » Précisons au passage que Mercedes affiche son ambition de devenir un constructeur 100% électrique en 2030 au plus tard.
« Nous souhaitons la bienvenue à Mercedes-Benz, partenaire stratégique, qui partage notre volonté de renforcer et développer le leadership d’ACC », se félicite Carlos Tavares, patron de Stellantis.
ACC affiche clairement l’ambition de de devenir le leader européen du marché des batteries, et assure au passage que « le centre de R&D et les installations d’essai en Nouvelle-Aquitaine ne sont qu’un début. »
On ne peut que se réjouir de cette bonne nouvelle, tout en s’interrogeant sur la non-participation de Renault, pourtant longtemps annoncée, et qui aurait tout son sens.
Mais le Losange a pour le moment d’autres priorités, comme celle de créer sa propre usine de batteries dans le nord de la France, démarche qui s’inscrit dans le processus de relance vers le 100% électrique de son site de Douai (59), ainsi que l’avait détaillé Jean-Dominique Sénard en début d’année. "J'ai toujours dit qu'on pouvait y être (dans ACC, NDLR). Mais la condition importante, c'est que nous soyons traités à parité avec les parties actuelles. En tant que président de Renault, je dois veiller à l'intérêt social de l'entreprise, c'est mon rôle."
Renault vise la production de 400 000 voitures par an en Europe, et doute de l'intérêt de s'associer ici à son grand rival Stellantis, malgré les pressions en ce sens exercées par le gouvernement.
Chaque entreprise doit bien sûr agir en fonction de ses impératifs, de ses besoins et de ses moyens. C’est ainsi que Mercedes-Benz, allié à Renault dans les utilitaires, a préféré se rapprocher de Stellantis pour ses batteries. Tout va bien, c’est juste le grand chambardement de l’industrie automobile qui se poursuit.
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