Ducati aurait bien voulu Barros en Superbike comme il aurait bien aimé recruter Melandri en Moto GP. Après que le nom de Biaggi ait effleuré un instant les hommes de Borgo Panigale. Seulement voilà, lorsqu'il y a déjà un coq dans la basse-cour, il est difficile d'en faire entrer un deuxième.
A Magny Cours, ce week-end, Ducati est allé cueillir son quatorzième titre mondial des constructeurs, en quelques dix neuf ans d'existence seulement du Superbike. Une belle statistique qui s'accompagne cette année du titre pilote pour Bayliss. Un score qui a été ouvert en 1991 avec l'Américain Doug Polen.
A Magny Cours, c'est une aventure de cinq ans qui a pris fin. Un beau défi qui consistait, avec des fonds privés venus d'une Nation émergente, à défier les plus grandes usines moto avec une machine créée de toutes pièces. C'est Petronas qui a fourni les fonds et la technologie, le tout orchestré par une figure emblématique du milieu du Superbike, Carl Fogarty.
Voici comment perdre un titre en trois temps. L'Australien Kevin Curtain est arrivé à Magny Cours avec toutes les meilleures cartes en main pour rafler un titre de Champion du Monde au goût de consécration d'une carrière opiniâtre. A quarante ans, l'Australien n'a qu'à terminer au pire huitième pour cueillir les lauriers du succès suprême.
Le plateau du mondial Supersport se dessine et il apparaît déjà que les couleurs françaises y seront particulièrement bien représentées. Avec Charpentier en Champion du Monde qui remettra son titre en jeu toujours avec Ten Kate, avec un retour de Foret, champion en 2002 de la catégorie, qui retentera l'aventure avec Kawasaki, et après l'officialisation de Tiberio sur une Honda CBR 600 RR, voici que Sébastien Gimbert débarque à son tour.
Ten Kate a la main mise depuis plusieurs saisons sur le mondial Supersport. Exploitant comme jamais une CBR 600 RR, ayant les faveurs d'une usine Honda, qui, pourtant un instant, avait pensé se passer de ces Australiens à l'approche de la compétition jugée par trop familiale pour Tokyo, les Ten Kate sont vite revenus en grâce, les gens du blason ailé étant avant tout des pragmatiques.
Il a été une des révélations de la saison et l'autre satisfaction tricolore d'un championnat qui a les faveurs de nos couleurs, le mondial Supersport. Yoann Tiberio compte cette saison une victoire, à Monza, soit le fief de son écurie actuelle, le team transalpin Megabike.
Il n'avait jamais mis les roues à Magny Cours et, en première manche, il avait dû se contenter de la quatrième position, après une course épique. Pour la deuxième manche, le nouveau Champion du Monde de la catégorie connaissait cette fois les limites de sa 999F06 et de ses pneus sur ce tracé nivernais.
Pour que Charpentier scinde, pour une seconde fois consécutive, les lauriers du Champion du Monde, il fallait non seulement qu'il remporte, à Magny Cours, sa sixième victoire de la saison, mais qu'en plus, Curtain termine au-delà de la huitième position. Un scénario qui relavait du miracle.
C'est à croire que pour cette dernière manche de la saison de Superbike, les pilotes ont décidé d'offrir un véritable bouquet final. Car cette première course dominicale a été tout simplement somptueuse et peut être classée parmi la plus belle de l'année.
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