On saura vous pardonner si vous ne voyez pas vraiment à quoi ressemble une Toyota Starlet EP70 : produite entre 1985 et 1990, il est très rare aujourd'hui d'en croiser une dans nos rues. Ne parlons même pas des versions sportives, destinées exclusivement au marché japonais. Ces dernières, baptisées sobrement Turbo R et Turbo S, étaient pourtant équipées de 4 cylindres 1,3l turbo 2E-TE de 100ch puis 2E-TELU de 110ch qui auraient été d'excellentes alternatives à la Renault Super 5 GT Turbo.

Près de 25 ans plus tard, on trouve cependant encore quelques fanatiques de ce modèle même sur notre continent, comme Sotiris, qui, comme son nom le laisse deviner, est grec et qui, comme son nom l'indique moins, tient un garage, Stroked-Up, spécialisé dans la préparation. Sotiris a deux Starlet EP70 visuellement identiques mais à la mécanique bien différente.

L'une est équipée par ses bons soins d'un 4 cylindres 1,6l à compresseur 4A-GZE qu'on pouvait trouver sous le capot des Corolla AE92 et AE101 et des MR2 AW11, mais celui-ci subit au passage une cure de vitamines, voire même d'amphétamines : pistons CP, bielles Pauter, arbres à came CAT, ressorts de soupapes Toda, deux pompes à essence Bosch 044, huit injecteurs, quatre de 850 cm3 et 4 de 300 cm3, turbo Garrett GT35 à 1,8 bar, soupape de décharge externe Turbonetics, dump valve Blitz et gestion électronique Link. Le résultat d'une telle recette ? 599 ch mesurés aux roues avant, autant dire que l'embrayage OS Giken et les Falken en 205 de large ont des durées de vie limitées : impossible de trouver de l'adhérence avant le passage de la quatrième. Cela explique évidemment les 5,75s nécessaires pour effectuer le 0 à 100 km/h ou les 13,08s pour abattre le 400m DA, similaires ou à peine meilleurs qu'une Ford Focus RS500 d'origine. Un engin complètement inutilisable donc, à moins de vouloir se spécialiser en peinture au pneu sur goudron, mais c'est en fait au delà des 150 km/h que cette Starlet a trouvé sa vocation : il ne lui faut que 4,35s et un conducteur courageux pour passer de 160 à 210 km/h...

La seconde est plus raisonnable. Enfin, ce n'est peut-être pas le mot, disons plutôt efficace. Cette fois-ci, la minuscule baie moteur reçoit un 4 cylindres 2,0l turbo 3S-GTE subtilisé à une Celica T200 ST205 et bodybuildé généreusement : pistons et bielles CP, arbres à came et ressorts de soupapes CAT, pompe à essence Bosch 044, quatre injecteurs de 1 200 cm3, turbo Garrett GT30 à 1,8 bar, soupape de décharge externe Turbosmart, dump valve Tial et gestion électronique Link G4. Mais ça n'est pas tout, puisque la Celica fournit aussi l'ensemble de sa transmission intégrale, ce qui permet de canaliser aux quatre coins les 427ch mesurés aux roues délivrés par cette usine à gaz. Les temps mesurés sont là plus flatteurs quel que soit l'exercice choisi : 0 à 100 km/h en 3,63s, 0 à 160 km/h en 6,95s, et 400m DA en 11,94s à 200 km/h. Des performances proches de celles d'une Lamborghini Gallardo LP570-4 Superleggera, dans une citadine des années 80 à la carrosserie en fer blanc.

Cela vous fait rêver ? Vous voudriez la même voiture ? Cela tombe bien, Satiris vous propose de vous refaire exactement la même Starlet contre 12 000€ pour la version traction et 14 000€ pour la version à quatre roues motrices, sans compter le prix d'achat de la voiture elle-même, mais une poignée de pièces en cuivre devrait suffire.

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