2. Sur la route : impériale

Tous les modèles AMG possèdent une signature sonore unique. Un bruit facilement reconnaissable qui est sans aucun doute possible l’un des plus beaux de la production actuelle. Bien sûr cette Classe E AMG ne déroge pas à la règle et le râle si caractéristique est toujours bien là. Même si elle reste fidèle à l’appellation 63 AMG, il ne s’agit plus du tout du même bloc. Fini donc le 6.2 atmo remplacé par un 5.5 biturbo qui développe 557 ch sur la version standard et même 585 ch sur la version S qui succède au pack performance. Mais rassurez-vous, cette forme de downsizing n’a aucune conséquence sur les performances, bien au contraire.

Cette Classe E dans sa version S AMG s’impose comme LA berline la plus puissante des routières sportives avec un 0 à 100 km/h abattu en 3,6 s et une Vmax bridée à 250 km/h. En termes d’accélérations, c’est nettement mieux qu’une BMW M5 (4,3 s) par exemple, mais également que la toute dernière Audi RS6 Avant qui est donnée pour 3,9 s. Comble de la performance, cette berline de « père de famille » fait mieux qu’une Porsche 997 Turbo. Franchement, tout fout le camp ! Son V8 est couplé pour l’occasion à une boîte automatique à 7 rapports Speedshift MCT qui équipe tous les modèles hautes performances de Mercedes. Capable de supporter des valeurs de couple élevées, elle propose quatre modes d'entraînement : " C " (Confort), " S " (Sport), " S+ " (Sport plus) et " M. " (Manuelle). À l’usage, elle se montre particulièrement réactive et rapide lors des changements de rapports, permet des rétrogradages à la chaîne et dispose en plus d’une fonction Launch Control dénommée Race Start qui vous colle radicalement à votre siège.

Dès que le contact est mis, le rugissement se fait entendre et on sent que la bête regorge de puissance mais aussi de couple car avec ses 800 Nm (contre 720 Nm pour la 63 AMG classique, 680 Nm pour la M5 et 700 Nm pour la nouvelle RS6 Avant), l’accélérateur répond à la moindre sollicitation. Sensations garanties et les virages vous sautent au visage en quelques secondes. La présence d’une telle valeur de couple peut laisser craindre le pire en termes de motricité ,or il n’en est rien. Mercedes donne la possibilité – c’est une première - d’opter pour la transmission intégrale 4Matic sur cette déclinaison AMG. Cela sécurise et accroît les performances, et ce d’autant plus que cette Classe E est aussi équipée d’un différentiel arrière autobloquant – un accessoire facturé 3 000 € sur les versions classiques de la E 63. Toutefois, rassurez-vous, cette Classe E conserve tout de même une répartition du couple typée propulsion avec 67 % sur l’AR et 33 % sur l’AV ; une répartition, qui évolue suivant les conditions d’adhérence et peut atteindre 70 % sur l’avant. De façon certaine, cela augmente la sportivité même si le poids croît. L’autre inconvénient de cette transmission intégrale est la disparition du côté joueur de la propulsion, qui fera dire aux puristes que cette E63 S AMG est plus sage qu’une E AMG basique. La tenue de route est excellente et on prend conscience de tout le travail effectué par les ingénieurs de la marque. Ici, contrairement à la berline qui souffre d’une certaine lourdeur en conduite dynamique, c’est presque un sans-faute. Bien évidemment, cette Classe E manque un peu d’agilité mais son comportement est toutefois celui d’une vraie sportive. Pas de roulis à signaler, un excellent confort grâce à la suspension pneumatique aux trois modes (Confort, Sport et Sport +), qui permet de voyager sur de longs trajets sereinement mais également de chasser les chronos. La direction, désormais électrique et plus directe de 20 % que sur les autres Classe E, autorise des trajectoires particulièrement précises en offrant une très bonne consistance. Le freinage, confié à d'énormes disques ventilés et perforés est puissant mais l’option carbone-céramique facturée 11 000 € est vivement conseillée car l’endurance peut laisser à désirer en usage sportif. Il ne faut pas oublier que cette Classe E S-AMG pèse tout de même près de 1 900 kg sur la balance.