Plus de six mois avant sa commercialisation, la nouvelle génération de Mazda 5 se découvre dans Caradisiac. Style, modularité, technique: premier tour d’horizon, avec en prime un court galop d’essai.
En cinq ans d’existence, la première génération de Mazda 5 s’est écoulée à 500 000 exemplaires, dont 176 000 en Europe. Ce qui n’en fait certes pas une actrice de premier plan parmi les monospaces compacts, mais il faut rappeler que l’auto affronte une concurrence redoutable. La marque a ainsi identifié quelques dix-huit rivales directes à la 5, parmi lesquelles on relève plusieurs modèles d’importance dans la catégorie des « 7 places ». Rien qu’en France, il lui faut ainsi affronter les Renault Grand Scénic, Citroën Grand C4 Picasso et autres Peugeot 5008. Poids lourds auxquels s’ajoutent notamment les Volkswagen Touran, tout récemment renouvelé, et autres Ford Grand C-Max, modèle inédit annoncé pour l’automne.
Dans ces conditions, la nippone a fort à faire pour tenter de tirer son épingle du jeu. Quand on est méconnu, il s’agit de commencer par occuper le terrain. Ou de créer le buzz, si l’on préfère. A cette fin, la marque a donc invité une petite poignée de journalistes à découvrir en avant-première son nouveau modèle, lequel ne sera commercialisé qu’en début d’année prochaine. En attendant l’essai complet d’une version définitive, en voici une première approche.
Style
Les contraintes d’habitabilité et de praticité qui pèsent sur les monospaces compacts rendent les exercices de style pour le moins délicats. Avec son avant plongeant et son profil cubique, la 5 offre d’ailleurs des proportions parfaitement classiques. Quant aux rails dans lesquels coulissent les portes arrières, ils apportent une connotation « utilitaire » pas forcément valorisante. Cependant, malgré ces (légers) handicaps, l’auto parvient à conserver un certain dynamisme que traduit son Cx de 0,30. L’on pourra ainsi apprécier la fluidité du dessin de la partie avant, dans la veine des berlines 3 et 6, ou le « camouflage » du montant des portières. Mais l’élément de design le plus fort est bien sûr cette nervure latérales dont les lignes obliques courent le long de la carrosserie, et que la marque présente comme les traces que laisse le vent courant sur l’eau. C’est plutôt réussi, et confère une personnalité certaine à l’ensemble. On retiendra au passage que la 5 sera la dernière représentante du style Nagare (fluidité) qui est la patte du designer Laurens van den Acker, récemment parti chez Renault.
A l’intérieur, l’auto souffre en revanche d’un total manque de fantaisie. La planche de bord se montre fonctionnelle et son ergonomie satisfait, mais on aurait apprécié plus de recherche dans le dessin des éléments : l’affichage digital de la radio ou de l’indicateur du changement de vitesse nous ramène quinze ans en arrière, tandis que certains gros boutons rectangulaires (déconnection ESP, par exemple) évoquent le glorieux temps des Mazda 929… Dommage, surtout si l’on songe aux efforts déployés par certains concurrents sur le design de l’habitacle et la qualité des matériaux utilisés. Ici, l’emploi de trop nombreux plastiques durs donne une connotation un peu « cheap » à un ensemble par ailleurs plutôt bien fini.
Aspects pratiques et modularité
Longue de 4,59 m (+8 cm par rapport à l’actuelle) et large de 1,75 m, la nouvelle 5 respecte les canons en vigueur dans la catégorie. Elle rend toutefois 10 cm en largeur à la Renault Scénic 7 places, au détriment des côtes d’habitabilité. L’on ne trouve ainsi qu’un strapontin en guise de siège du milieu à l’arrière, que l’on réservera donc à de petits gabarits ou a des dépannages. Tout comme les deux sièges du fond, qui offrent un espace au jambe très limité et réduisent le coffre au format « boîte à gants ». Sur ce point, les rivales ne s'avèrent cependant guère mieux loties.
En configuration cinq places, le volume de chargement varie de 538 à 1597 litres une fois les sièges rabattus. A (ne pas) comparer aux 576/1951 litres offerts par une Citroën C4 Grand Picasso, ni aux 564/2063 litres d’une Renault Grand Scénic, exemples pris au hasard…ou presque.
En termes de modularité, l’auto n’innove guère mais maîtrise plutôt bien ses classiques. Les sièges de la rangée du milieu coulissent et se rabattent, formant un plancher plat bien pratique. Et l’on saluera également la très grande facilité de déploiement du strapontin évoqué plus haut, qui se niche dans l’assise d’un siège arrière. La 5 répond donc plutôt bien au cahier des charges de la catégorie, même si elle souffre d’un volume de chargement inférieur à celui d’autres concurrentes et manque de petits espaces de rangement.
Mécanique
Pour l’instant, seule l’offre de motorisations essence a été dévoilée par Mazda. Au menu, deux 4 cylindres développant respectivement 115 ch pour le 1.8 et 150 ch pour le 2.0, tous deux accouplés à une boîte manuelle à six rapports.
Le 2.0 reçoit une injection directe et se voit doté d’un système Stop & start qui coupe le moteur à l’arrêt, au bénéfice des consommations, en baisse de 13% par rapport à l’ancien 2 litres, et des émissions de CO2. Celles-ci s’élèvent à 159g/km, limitant le « malus écolo » de l’auto à 200 €... au tarif 2010, mais 750 € en 2011 quand l’auto sera commercialisée. Avec ses 168 g de CO2/km, le 1.8 évoluera dans les mêmes eaux.
Au volant
La planche de bord « orientée » vers le conducteur donne le ton : bien qu’appartenant à la catégorie des monospaces, la 5 ne néglige pas l’agrément ressenti au volant. Difficile toutefois de s’appesantir sur ce point au terme de notre (trop) court galop d’essai, mais les quelques kilomètres parcourus nous ont permis de constater la grande linéarité de fonctionnement de l’ensemble, laquelle est clairement revendiquée par les responsables de Mazda. Leur idée était de concevoir un véhicule offrant un comportement aussi doux et neutre que possible, tant en ce qui concerne la tenue en virage que le ressenti des commandes, du volant à la pédale de frein. Silencieuse et plutôt confortable pour le peu que nous avons pu en constater, cette 5 se présente une sorte de cocon zen pour avaler les kilomètres en famille. Nous aurons prochainement l’occasion d’y revenir.
Bilan
Niveaux d’équipement et tarifs restant à déterminer, difficile de comparer cette Mazda à ses concurrentes. Mais l’on peut raisonnablement s’attendre à une offre particulièrement ciblée, seul moyen de s’imposer sur un créneau aussi encombré. A ces atouts présumés s’ajoutera celui d’une garantie optionnelle de 6 ans kilométrage illimité, gage de sérénité à l’usage et en cas de revente.
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