La présence d’un 4x4 parmi un comparatif d’automobiles de plus de 400ch aurait fait rire il y a de ça 10 ans, tout comme d’ailleurs un tout terrain venant de Zuffenhausen.
Mais les temps changent, et aujourd’hui Porsche propose à son catalogue le Cayenne, déjà dans sa phase 2. Mais bien évidemment, portant un tel blason, les performances prennent le pas sur les qualités de baroudeur, surtout dans la version Turbo de notre essai, dont les aptitudes sur le goudron n’ont rien à envier aux autres sportives de ce comparatif. Extérieurement, seul un œil d’expert arrivera à reconnaître du premier coup un Cayenne Turbo des autres versions du modèle si ce n’est la présence de 4 sorties d’échappement mais ce critère est partagé par le GTS. L’habitacle est traditionnel pour un Cayenne et on retrouve avec plaisir la qualité de fabrication du constructeur avec une omniprésence de cuir et d’alcantara.
Caractère et comportement
Avec presque 2,4 tonnes sur la balance, le Cayenne Turbo partait avec une forte pénalité. Un défaut que les ingénieurs de Porsche ont habilement su compenser par une mécanique musclée : sous le capot se cache un V8 4,8l biturbo développant 500ch et 700Nm, des valeurs qui lui octroient d’entrée la première place en terme de puissance et de couple. Ainsi équipée, le Porsche Cayenne Turbo fait jeu égal au 0 à 100 avec la BMW M3, avec 5,1s, et se permet même d’être devant la Jaguar XKR.
Mais le Cayenne ne brille pas non plus que dans la ligne droite, et là réside probablement le plus grand tour de force de Porsche. A son bord, on tombe rapidement sur un bouton frappé d’un énigmatique S réglant le fameux PDCC (Porsche Dynamic Chassis Control). Un réglage sportif dans un 4x4 ? Normalement, cela équivaut à offrir une paire de baskets à sa grand-mère, mais ce n’est pas un 4x4 comme les autres. Une fois enclenché, la hauteur de caisse diminue, les suspensions deviennent plus fermes et il suffit d’abandonner l’autoroute monotone pour la nationale tortueuse pour en sentir les effets. Alors qu’on s’attendait à ce que l’énorme masse transforme toute tentative de changement brusque de trajectoire en une débauche de sous virage aussi spectaculaire qu’inefficace, le Cayenne Turbo reste invariablement sur ses rails et semble se jouer de la gravité. Un tel camion n’a tout simplement pas le droit de se déplacer avec cette agilité…
Mais il n’y a bien sûr pas que dans ce domaine que le Cayenne défie la nature. Poids énorme, puissance délirante, tout porte à croire que nous avons là la matérialisation du pire cauchemar de tous les écologistes de la planète. Sur la fiche technique, les mentions 358g/CO2 par km et 14,9l/100km de consommation moyenne ne feront rien pour les rassurer. Pourtant, Porsche a fait des efforts non négligeables dans ce domaine, puisque l’ancien modèle de Cayenne Turbo émettait 378g/CO2 par km et brûlait 15.7l de carburant tous les 100km, avec pourtant 50 chevaux de moins.
A 110 171€, il se place exactement en milieu de peloton et il gagnerait haut la main la palme de la polyvalence de ce comparatif en conjuguant son prix avec son espace intérieur et ses performances hors du commun. Malheureusement, on compte parmi les autres protagonistes la Mercedes C63 AMG Break. Aussi confortable et bien finie, bien plus rapide, dotée d’un bruit totalement envoûtant et d’une ligne bien plus fluide pour 25 000€ de moins, opter ensuite pour le Cayenne requiert d’avoir un besoin impératif des quatre roues motrices pour aller à Courchevel ou escalader les trottoirs de la rue de Rivoli.
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