Christian Peugeot, le directeur de la Communication et de la Stratégie d’ Automobiles Peugeot, a expliqué pourquoi Peugeot était devenu le mécène du projet de puits de carbone forestier en Amazonie et a mentionné le contexte historique de cette action.
Le constructeur français a pris conscience de la menace que représentaient les changements climatiques et des réponses qu’il fallait y apporter pour permettre aux générations futures de vivre sur une planète accueillante. Le traité de Kyoto à peine signé a fait l’objet d’intenses discussions et nombre de pays importants ont refusé de le ratifier, tant et si bien qu’il a fallu attendre de nombreuses années avant qu’il rentre en application, avec une majorité qualifiée de pays signataires représentant une partie importante des émissions de CO2 de source anthropique dans le monde.
Le GIEC, Groupement International des Experts sur le Climat qui conseille les gouvernements et les parties prenantes sur les décisions à prendre à la lumière de travaux scientifiques menés par plus mille chercheurs de pointe, a théorisé très tôt une position simple et claire : "Pour lutter efficacement contre l’effet de serre additionnel de source humaine, il faut prioritairement agir à la source sur les technologies pour découpler croissance économique et consommation énergétique carbonée et, en parallèle, activer tous les puits de carbone possibles".
Le puits de carbone est ici compris comme tout système naturel ou physique qui absorbe nominalement plus de carbone qu’il n’en émet. A cette condition seulement, l’humanité pourrait freiner un phénomène de grande ampleur dont les conséquences prévisibles sur l’ensemble du "système terre" sont considérées par les membres du GIEC comme potentiellement très importantes. Peugeot a très tôt compris le sens de cette affirmation, sa portée et la nécessité de contribuer pleinement, à son échelle, à la recherche de solutions.
C’est en ce sens et uniquement comme cela qu’il faut interpréter l’action de Peugeot dans le domaine de la maîtrise des gaz à effet de serre : agir prioritairement en amont, sur son cœur de métier qu'est l’automobile, et proposer une contribution en aval en finançant et en suivant de prêt la réalisation d’un puits de carbone forestier en Amazonie. C’est de cette démarche qu’est née le projet Peugeot-ONF, conçu comme un prototype vivant, visant à établir sur le long terme la relation qui existerait entre reforestation, séquestration du carbone atmosphérique et régulation des climats.
Christian Peugeot a souligné que l’honnêteté intellectuelle commandait de reconnaître que l’automobile a une part de responsabilité dans l’effet de serre additionnel, même si cette part de responsabilité à l’échelle mondiale est bien moindre que celle qui lui est régulièrement attribuée, à tort. Le WRI (World Ressources Institute, basé à Washington) attribue à l’ensemble des transports (terrestres, maritimes, aérien...) 12 % des émissions de CO2. L’automobile particulière, dominante dans ce domaine, représenterait environ 9 % des émissions. A titre de comparaison, l’industrie dans son ensemble représente 25 % et les changements de nature d’utilisation des sols, dont la déforestation, représentent 18 % des émissions additionnelles de CO2, soit deux fois la contribution de l’automobile.
Si ces chiffres ne dédouanent en rien Peugeot de ses responsabilités qu'il entend exercer, ils ont au moins le mérite de replacer le débat dans son juste contexte. D'après lui, pour traiter d’une question cruciale, il vaut mieux en connaître les contours en détail.
Zoom sur les projets de recherche et développement (R&D) de Peugeot
Qu’a-t-il fait pendant dix ans sur son cœur de métier ? Ses efforts ont porté principalement sur la rénovation totale de ses gammes de moteur Diesel et sur une rénovation de ses moteurs essence du flux majeur. L’investissement consenti par le Groupe PSA sur la période à dépasser 2,8 milliards d’euros, ce qui équivaut à peu près à trois lancements de familles automobiles complètes. Ces travaux ont été menés avec une double ambition : réduire les consommations et donc les émissions de CO2, tout en améliorant l’agrément de conduite de ses voitures.
Les moteurs HDi common rail Diesel de haute technologie, présentés en 1998, ont rencontré le succès et sont devenu un référent technologique : ce sont les moteurs Diesel de haute technologie les plus produits au monde pour plus de 12 millions de moteurs fabriqués. Les nouveaux moteurs essences dotés de technologies comme la levée de soupapes variable ou l’injection directe et la turbo compression ont permis un saut significatif en consommations et en émissions de CO2. Ces moteurs sont produits pour leur majorité dans ses deux centres industriels de Tremery et de Douvrin, en France.
Peugeot a aussi en parallèle travaillé sur la question de la qualité de l’air, avec le Filtre à particules, dont il a été le pionnier dès l’année 2000. Il a donc investi massivement et très tôt dans des technologies qui lui permettent aujourd’hui d’être un leader des véhicules basses consommations et basses émissions de CO2. En 2007, Peugeot en Europe aura vendu 1 véhicule neuf sur 6 "très faibles consommations", émettant moins de 120 g CO2/km, soit 16 % de part de marché. Cette part de marché représente plus de deux fois celle qu’à Peugeot sur tous les segments du marché européen.
Et PSA dont Peugeot est la marque leader, a été identifié en 2006 et en 2007 par l’ONG T&E (Transport & Energy) comme le leader européen (et donc mondial) en matière de maîtrise des émissions de CO2 liées aux ventes de véhicules neufs. Ce leadership sera renforcé par une politique d’hybridation massive et étagée de ses gammes de voitures au début de la prochaine décennie.
Christian Peugeot a souligné que tous ces efforts donnaient un sens et une pertinence à l’action qu'il mène avec l’ONF en Amazonie. Il a compris qu’ils travaillaient pour les générations futures, puisque l’unité de mesure habituelle du forestier est plutôt le siècle que l’année, s’agissant de la croissance ou du plan d’aménagement d’une forêt. Cette action pérenne au service d’une mobilité durable se fait avec une recherche permanente d’une moindre empreinte environnementale, un outil industriel ISO 14001 dans le monde entier, et une recherche pour l’avenir matérialisée par la Peugeot Prologue HYbrid 4 et la RC HYbrid 4 qu'il a montrées au Mondial de l’automobile de Paris 2008.
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