Figure incontournable du monde de la cuisine, Marc Veyrat est le chef le plus étoilé de France, avec 3 étoiles au Guide Michelin pour ses deux restaurants (Annecy et Megève). Passionné de sa région et de la nature, il affiche des opinions très tranchées en matière d'automobile et de protection de l'environnement.
Caradisiac : Quelle a été votre première voiture ?
Marc Veyrat : C'était une Volkswagen Coccinelle. J'en ai gardé un super souvenir car je l'avais achetée d'occasion, avec plus de 120 000 km au compteur, et je l'ai conservée pendant cinq ans. Ensuite, j'ai eu une Citroën 2 CV, que j'ai gardée trois ans.
Caradisiac : Vous avez donc souvent craqué pour des véhicules ayant un fort caractère ?
Marc Veyrat : En effet, c'étaient des voitures populaires, qui étaient très personnalisées et qui avaient ce côté marginal qui existe moins aujourd'hui. Ensuite, j'ai foncé dans le 4X4, avec notamment le Toyota BJ 40, car j'habite en montagne. J'en ai d'ailleurs usé une bonne dizaine.
Caradisiac : Actuellement, quelle est votre voiture ?
Marc Veyrat : Je roule en Lexus RX 300. C'est une voiture performante sur la neige et qui est en plus très confortable. Bref, elle est merveilleuse.
Caradisiac : Que recherchez-vous dans une voiture ?
Marc Veyrat : Avant tout, je ne veux pas être pénalisé sur la neige, il me faut donc absolument une 4 roues motrices. C'est primordial pour moi, car j'ai un chalet à la Croix-Fry, à 1 800 mètres. Par ailleurs, je monte très souvent à Megève et je me rends régulièrement à Lyon. Sur l'autoroute, j'aime bien le confort et une bonne sonorisation. Je n'ai plus envie d'être fatigué en descendant de voiture et c'est encore plus vrai quand on a dépassé quarante ans, car on a une autre vision de l'automobile.
Caradisiac : Quelle est la voiture qui vous fait rêver ?
Marc Veyrat : Si j'avais vraiment les moyens, mon rêve serait le 4X4 Dodge américain 4 places, mais franchement, c'est trop cher pour moi car il coûte environ 91 500 euros. C'est un engin exceptionnel, qui allie la sécurité et le franchissement car on peut aller sur tous les terrains.
Dans une voiture, je souhaite trouver un côté urbain, mais aussi semi-urbain, rural. Je veux des autos passe-partout qui me permettent notamment de ne pas être ennuyé par la neige. Enfin, j'apprécie les voitures qui ont de la reprise. Quand je double, je veux que ça accélère très fort. C'est pour moi une question de sécurité, comme le freinage par exemple.
Caradisiac : Quel type de conducteur êtes-vous ?
Marc Veyrat : Je suis plutôt un conducteur incisif, mais je suis assez respectueux des limitations de vitesse. Dans mes années folles, je roulais très vite car j'avais la chance de conduire des M5, des Ferrari. J'étais même un furieux et le fait de conduire à présent des voitures semi-puissantes me sécurise.
Caradisiac : Quels sont vos rapports avec la maréchaussée ?
Marc Veyrat : Dans la maréchaussée, il y a deux types d'individus. Il y a ceux qui nous font un signe de la main et qui nous laissent tranquilles pour les petites bêtises. Il y a aussi ceux qui voient en nous de bons lièvres car ils pensent que l'on se permet tout, du fait de notre notoriété. Moi, j'ai de très bons rapports avec la maréchaussée car je respecte le code de la route. J'estime que c'est un engagement collectif. Vis-à-vis des gens qui m'entourent, je dois donner l'exemple, ne serait-ce que par rapport à mes enfants qui viennent de passer leur permis. Les limitations de vitesse et le code de la route sont des choses très importantes pour moi. Mon seul souci, ce sont les contraventions que j'attrape à Annecy, lorsque je suis mal garé durant mes courses. J'estime que je ne dois pas bénéficier de passe-droits et c'est pour cela que je les paye comme tout le monde.
Caradisiac : Avez-vous une anecdote à nous raconter en rapport avec l'automobile ?
Marc Veyrat : Quand j'habitais encore dans la ferme de mon père, j'avais été impressionné, à l'époque, par le rallye des Alpes, et plus particulièrement par Bernard Darniche qui conduisait une BMW. Il a encore aujourd'hui, il me semble, le record de la montée du col des Aravis, vingt-cinq ans après ! Vous imaginez ? C'était incroyable, l'allure à laquelle ils passaient. Ils avaient des cylindrées explosives, d'ailleurs, il y a eu tellement d'accidents que les autorités ont décidé de réduire la puissance de ces bolides. Mais j'ai un souvenir inoubliable de cette BMW qui traversait la nuit… C'était beau et terrifiant à la fois. On imaginait à chaque fois le pire car les pilotes passaient au ras des précipices.
Caradisiac : Vous êtes un fervent défenseur de la nature et de tous les produits naturels. Quelle est votre opinion sur l'utilisation de la voiture ?
Marc Veyrat : Je crois qu'il faut vivre en démocratie. J'ai envie de dire halte à la voiture car j'habite un pays merveilleux, où je ramasse mes plantes afin de faire une cuisine moderne qui présente un peu la nature dans l'assiette. Néanmoins, je suis obligé re reconnaître que la voiture a marqué le XXe siècle. L'arrivée de la voiture a été quelque chose de fabuleux. Je me rappelle la fois où mon père a eu la sienne, c'était magique. On était en 1957, j'avais sept ans, et c'était l'un des premiers véhicules de la commune car il y en avait que quatre à l'époque. Cela a changé notre vie. Avant, on allait faire les courses à cheval. L’auto est un moyen de transport formidable, mais il nécessite des garde-fous. Plus le nombre de véhicules est important, plus il doit y avoir de rigueur car les autoroutes et routes ne progressent pas dans la même proportion.
Je fais partie d'une association pour la protection de la nature, donc mon rêve, ce sont les voitures électriques, car la pollution représente un grave problème pour l'avenir.
Caradisiac : Depuis la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc, la circulation est déviée dans certaines vallées. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Marc Veyrat : Moi, le tunnel du Mont-Blanc, je dis oui pour les voitures et non pour les poids lourds ! Pourquoi ne met-on pas en place, au XXIe siècle, un système ferroviaire de transport des camions ? C'est complètement fou ! Quand on voit les dégâts que cela cause sur la nature ou sur le glacier des Bossons, on se dit qu'il faut réagir. C'est encore plus vrai pour la sécurité, car les marchandises doivent passer autrement afin de sécuriser les familles qui empruntent ce tunnel.
Pour connaître les différentes adresses des restaurants de Marc Veyrat et leurs menus, rendez-vous sur le site Internet :
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