Quelques petits rappels sur Vigipirate
Le plan Vigipirate, qui a été conçu en 1978 sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, a pour but de prévenir les menaces ou de réagir face aux actions terroristes. Il a été actualisé une première fois en juin 1995, puis de nouveau en juin 2000.
Ce plan comporte deux phases : Vigipirate "simple" (phase 1) et Vigipirate "renforcé" (phase 2).
La seconde phase consiste au renforcement des actions menées dans le cadre du plan Vigipirate simple. Elle associe l'armée, qui, en temps normal, n'a pas à gérer la sécurité des personnes et des biens sur le territoire.
C'est la quatrième fois que le plan Vigipirate est appliqué dans sa version renforcée. Il a été déclenché pour la première fois en janvier 1991, lors de la guerre du Golfe, puis réactivé durant l'été 1995, à la suite d'attentats meurtriers survenus à Paris, et en décembre 1996, après celui commis à la station RER Port-Royal.
Les principales dispositions
Le renforcement du plan Vigipirate se caractérise par un ensemble de mesures plus ou moins visibles :
Mise en alerte des services de police, de gendarmerie, des douanes et de la sécurité civile.
Intensification des patrouilles et surveillance, par la police, la gendarmerie et l'armée, des lieux ouverts au public (aéroports, gares, transports en commun, etc.) et des bâtiments sensibles.
Accroissement des mesures de sécurité sur les points et réseaux sensibles (interdiction de circuler sur certaines voies).
Contrôle des entrées et sorties des établissements très fréquentés mais n'étant pas classés comme sensibles.
Concrètement, vous ne pouvez plus, désormais, stationner devant les sites considérés comme à risque, c'est-à-dire les écoles, les lieux officiels et toutes les ambassades ou consulats des pays étrangers.
Finie donc la période où, pour amener votre enfant à l'école, vous vous gariez juste devant ! Maintenant, il faut faire de la marche à pied.
Notez toutefois que ces mobilisations exceptionnelles ne concernent que les unités mobiles de CRS et de la gendarmerie, ainsi que les militaires. Les radars seront donc toujours aussi présents sur les bords des axes.
Pas de changements au niveau des frontières à l'intérieur de l'Union européenne, et plus précisément des pays signataires des accords de Schengen, qui restent toujours ouvertes. En revanche, les contrôles entre la zone Schengen et l'extérieur sont renforcés et amplifiés. Si vous êtes en vacances au Maghreb, vous avez donc 95 % de chance de voir votre voiture fouillée.
Néanmoins, sachez qu'il n'est pas impossible que la France, ou l'un des pays membres, puisse fermer ses frontières. Les rétablissements de contrôles aux limites du territoire peuvent s'effectuer grâce à l'article 2.2 de ces accords.
Enfin, dernièrement, Lionel Jospin a proposé un ensemble de mesures législatives qui doivent s'ajouter au plan Vigipirate. Parmi elles, l'autorisation de fouiller tout véhicule suspect, sur simple réquisition du parquet. Cette disposition marquerait un grand changement car la police n'a, pour l'instant, pas le droit de contrôler un véhicule, qui est assimilé à un domicile privé.
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