Le Musée Malartre, du nom de son fondateur, figure parmi les premières collections automobiles françaises. C'est certainement l'une des plus anciennes. Le musée automobile, situé dans un merveilleux château dominant la Saône, vaut le détour.
Si, d'aventure, vous passez par Lyon, faites un tour jusqu'à Rochetaillée-sur-Saône, vous y découvrirez la collection Henri Malartre. Une collection qui est l'œuvre d'un homme passionné par l’automobile, mais aussi par toutes les mécaniques.
Un coup de foudre qui naît en 1912, lorsque le jeune Henri Malartre découvre, à l'âge de 7 ans sa première voiture. À l'époque, observer de près de tels engins est encore rare. Pourtant, il va consacrer sa vie à… les détruire ! En effet, il crée, à la fin des années 20, une entreprise de démolition d'automobiles. Outre la récupération de métaux, il va organiser très tôt un inventaire des pièces détachées, afin de revendre les pièces d'occasion ainsi récupérées.
33 voitures antérieurs à 1914
Comme il l'avoue lui-même dans son ouvrage, Coup d'œil dans mon rétroviseur : "J'ai anéanti dans ma vie beaucoup plus de voitures que je n'en ai sauvé." Mais le déclic intervient en 1931, sur une Rochet-Schneider, marque de renom d'origine lyonnaise. Datant de 1898, elle sera la première voiture de sa future collection.
Ces autos antérieures à 1914, que l'on classe parmi les "ancêtres", sont au nombre de 33 dans la collection du musée et constituent un des thèmes majeurs du fonds. En effet, Henri Malartre, comme tout collectionneur, va devoir restreindre ses choix. Il s'appliquera surtout à rechercher des autos appartenant aux temps héroïques, ou bien des voitures de course (en souvenir des Grands Prix de l'ACF qui se sont déroulés à Lyon), voire des voitures ayant appartenu à des personnalités.
La Packard d’Edith Piaf
Cela explique la présence de pièces telles que la Simca Gordini de Jean Behra ou la Talbot de Louis Rosier (dernière victoire française au Mans avant celle de... Jean Rondeau !). Côté personnalités, on peut y découvrir la Packard d'Édith Piaf, la Renault Reinastella des frères Lumière ou encore la sombre Mercedes-Benz blindée de Hitler.
Mais les automobiles n'ont pas l'exclusivité, et ce musée présente l'originalité d'être aussi très largement ouvert aux motocyclettes et aux vélos. Un témoignage aujourd'hui précieux, qui est l'occasion d'une journée spéciale réservée aux deux-roues une fois par an.
Un cadre extraordinaire
Mais tout cela ne serait rien sans le cadre extraordinaire du château de Rochetaillée, qui donne un aspect éminemment romantique au lieu. Toutefois, y exposer les voitures ne fut pas une mince affaire, et les fondateurs du musée ont dû démonter chacune d'elles avant de les exposer dans les différentes salles ! Encore plus extraordinaire : toutes les "pionnières" sont en état de marche. À ce jour, ce sont près de 80% des automobiles qui sont à même de rouler. À ce sujet, la collection compte 150 autos, 50 motos et autant de cycles.
Depuis une dizaine d'années, le musée est dirigé par un conservateur passionné, Bernard Vaireaux. Celui-ci a développé de nombreux liens avec différents clubs et collectionneurs. Une démarche qui fait du site, un endroit incontournable pour tous les amateurs d'automobiles de la région. C'est ainsi que le quatrième dimanche de chaque mois, le parc est ouvert aux amateurs d'automobiles anciennes. De plus, le musée a entrepris la restauration de certaines pièces exceptionnelles, comme le révolutionnaire prototype dû au pilote Jean-Pierre Wimille.
Mais les restaurations se font rares, tant pour des raisons de temps que de budget. Un souci d'autant plus présent que la Ville de Lyon, qui a acheté le fonds en 1972, cherche aujourd'hui à s'en séparer. Contre vents et marées, la collection continue toutefois de s'enrichir. Prochainement, une découvrable Salmson S4D de 1950 et une berline Unic U6 de 1936 feront leur entrée, preuve que la collection est toujours bien présente et vivante.
Musée automobile Henri-Malartre ;
tél. : 04 78 22 18 80.
Ouvert tous les jours, sauf le lundi, à Noël et le jour de l'an.
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