Le 1.9 JTD Multijet 150 chevaux n’est plus tout jeune, mais ne se fait pas vraiment distancer par des Diesels plus récents de puissance équivalente, en performances, consommation, ou agrément. Sur ce dernier point, on peut toutefois reprocher un niveau sonore à froid et en accélérations supérieurs aux autres 140/150 chevaux à rampe commune. Son couple maxi de 305 Nm disponible à 2000 tr/min n’arrive pas trop brutalement. Le moteur garde suffisamment de ressources sous ce régime pour rester agréable en circulation urbaine, même si certains 2 litres font aujourd’hui mieux dans les basses rotations. Reprises et accélérations sont de bonne facture, même si les 8,8 secondes sur le 0 à 100 km/h et 30 secondes pour le 1000 m départ arrêté annoncés par Alfa n’ont pu être reproduit chrono en mains (9,3 et 30,8 secondes mesurées), même avec le différentiel magique.
Pour ceux qui trouvent ces performances trop timorées, Alfa proposera à partir de mai/juin 2008 une série limitée de 147 1.9 JTD équipée de série du différentiel Q2 dénommée Ducati Corse (à 250 exemplaires pour la France), forte de 170 chevaux grâce à une pression de suralimentation du turbo à géométrie variable augmentée (et non par l’installation d’un turbo à double étage comme sur la Saab 9-3 180 ch). La boite mécanique à 6 rapports, malgré des verrouillages trop fermes se montre assez plaisante. Le 6e rapport convient plutôt à un usage autoroutier et permet de rester sous 8 litres sans trop bafouer la limitation de vitesse.
La consommation sur route sinueuse dépasse rapidement les 9 litres dès que le conducteur tente de mettre en exergue les qualités du différentiel Q2 et peut atteindre 11 litres en conduite réellement sportive. A rythme raisonnable, on arrive à rester sous les 7 litres. Consommation globalement raisonnable ave une moyenne de 7,9 l/100 sur notre bref essai. En dehors des qualités du moteur et de celles des trains roulants qui font assez bien leur travail, la 147 nous a finalement un brin déçu.
Elle veut tellement afficher son caractère sportif que s’en devient caricatural sur plusieurs points comme la sécheresse des suspensions, la direction non linéaire pour faire croire à un train avant plus incisif qu’il n’est, des sièges en cuir (sur notre TI d’essai) au bon maintien mais qui ne conviendront pas aux personnes un peu trop enrobés, etc. Bref, elle en fait trop côté fibre sportive, sans se montrer plus agréable et efficace que la plupart des compactes Diesel de constructeurs généralistes équipés d’un Diesel de puissance similaire. Sans compter l’habitabilité, le coffre, le manque de petits rangements ou la sécurité passive en retrait qui trahissent une conception qui commence à dater pour la doyenne de la catégorie. Il faudra attendre le dernier quadrimestre 2009 pour apercevoir sa remplaçante (en 5 portes uniquement), sans doute sous le matricule 149. Un bail !
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