Essai vidéo Virée - Lamborghini Nova Gallardo LP560-4 : la sursitaire

Il y a de grandes chances pour que les responsables de Lamborghini soient contraints de composer avec un planning qu’ils ne maîtrisent pas totalement. Petite marque d’un groupe gigantesque qui contribue pour une partie infinitésimale des ventes de la constellation VW, Stephan Winkelmann, le patron de Lamborghini, n’a certainement pas le ‘cut’ final lorsqu’il s’agit d’investir les sommes nécessaires au développement d’un nouveau modèle. Il doit également composer avec la politique de groupe et accepter de partager des composants avec d’autres autos ainsi que se conformer à un planning de sorties étudié pour éviter les clashs frontaux (avec la R8 par exemple). Bref, on peut penser que la R8 phase 2 venant de sortir, il était devenu impératif de laisser la remplaçante de la Gallardo au fond du corral pour quelques mois de plus. Du coup, la Gallardo est en sursis pour 2 années supplémentaires, d’où probablement l’idée de ce nouveau dépoussiérage inattendu.

La Nova Gallardo n’est toutefois pas une généralité au catalogue. En effet, si comme moi, vous n’étiez pas fan de ce restylage, sachez que l’ancien dessin est toujours proposé sur les coupés et spyders LP570-4 Edizione Tecnica et LP550-2 à 2 roues motrices. Le terme « Nova » ne concerne donc que les Gallardo LP560-4 coupés et spyder qui, hormis les boucliers avant et arrière, ne changent pas. Oui, à ce moment précis, vous êtes probablement en train de vous dire que nous avons fait plusieurs centaines de kilomètres pour venir juger de l’incidence de l’introduction d’un nouveau dessin de faces avant et arrière sur une auto à la mécanique inchangée. Je ne peux pas évidemment pas vous contredire, juste vous rappeler que c’est tout de même une Lamborghini Gallardo et qu’après un essai de Fiat 500L, il est toujours bon de se ressourcer ! Certes, comme la neige tombe aussi en flocon de 10 kg, on peut se demander s’il est bien raisonnable d’aller écumer les petites routes autour de Sant’Agata Bolognese avec une auto dont le V10 5.2l envoie 560 ch et 540 Nm de couple à la route. Je n’ai pas réfléchi longtemps d'autant plus que les gens de Lamborghini sont vraiment prévenants. Alors qu’ils me tendent les clés de cette Nova Gallardo d’un jaune pétant tandis que 20 cm de neige recouvrent les allées de l’usine et que les flocons sont de retour, on me prévient tout sourire que l’on a installé des pneus hiver (Pirelli SottoZero) et que tout va bien aller puisque c’est une 4 roues motrices et qu’elle a un ESP ! Je les aime beaucoup.

Devant cette Nova Gallardo qui ne va pas rester longtemps immaculée, je ne ressens plus la déception du Mondial de l’auto. On a eu 4 mois pour s’habituer à ce nouveau dessin fait de triangles et de trapèzes (les nouvelles jantes 19'' toujours trop exposées aux trottoirs sont très bien) mais j’ai encore un petit faible pour l’ancien look que je trouve plus simple et plus agressif, plus en phase avec l’idée qu’on se fait d’une Lamborghini. M’enfin, il n’y a pas là de quoi rebuter un client potentiel, la Gallardo, c’est avant tout une silhouette et une mécanique qui, pour le coup, sont totalement inchangées. En entrant dans l’habitacle, on constate que, lui non plus, n’a subi aucune retouche et que notre modèle d’essai est équipé de la boîte robotisée e-Gear à 6 rapports. On apprend également qu’un Pack Style comprenant des éléments de carrosserie laqués noir est désormais proposé.

La Nova Gallardo est affichée au prix de base de 152 400 euros, auxquels il faut ajouter les taxes diverses, soit un ticket à plus de 190 000 euros.