Les chemins de Charles Rolls et de Henry Royce n’avaient, a priori, aucune bonne raison de se croiser. Le premier, personnage flamboyant de l’Angleterre victorienne, était jeune, noble, riche et déjà célèbre. Le second, austère, vieilli par les épreuves, se définissait lui-même comme un modeste mécanicien. De cette improbable rencontre allait naître la plus prestigieuse des marques britanniques.
L’aristo et le mécano
Nous sommes en 1903, Charles Rolls, vient de se lancer dans le commerce automobile. Le troisième fils de Lord Llanganock, n’a pourtant rien d’un garagiste, même s’il possède un sens aigu de la mécanique. Son magasin compte parmi les établissements les plus luxueux de Picadilly et sa clientèle se compose en grande majorité d’aristocrates.
Ses affaires sont vite florissantes mais en bon Britannique, il se désespère de ne vendre que des voitures importées, françaises pour la plupart (Mors, Peugeot, Panhard, etc.).
Rolls-Royce dès l’automne 1904
C’est par l’intermédiaire de Henry Edmunds, membre fondateur comme lui du Royal Automobile Club, qu’il va rencontrer Henry Royce. Après avoir vécu une jeunesse digne d’un roman de Dickens, ce dernier est devenu ingénieur électricien en parvenant à trouver la volonté de prendre des cours du soir. A 41 ans, cet autodidacte est à la tête d’une petite société de matériel électrique.
Il travaille toujours seize heures par jour et ne s’accorde, pour seul luxe, que quelques évasions au volant de son automobile. Lassé par les caprices de sa monture, il a décidé de fabriquer sa propre voiture, qui se distingue vite par la qualité de sa fabrication et son silence d’utilisation. Après un essai du prototype, Rolls, emballé, s’engage à vendre dans son magasin de Londres, toutes les voitures que Royce pourra produire.
Ce dernier lance aussitôt la fabrication de seize voitures qui seront produites sous le nom de Rolls-Royce dès l’automne 1904. La création de la société Rolls-Royce, fusion des deux firmes, n’intervient que deux ans plus tard, officialisant la remarquable association de deux hommes vraiment complémentaires : Rolls le vendeur qui use de toutes ses relations auprès des grands du Royaume et Royce, l’homme de l’ombre, obsédé par la qualité, metteur au point génial et maniaque, qui n’hésite jamais à travailler jusqu’à l’épuisement pour atteindre l’impossible perfection. Leur méthode de fabrication en fait les voitures les plus chères, mais aussi les meilleures du monde. Cette marque d’élite, qui ne ressemble à aucune autre, impose un respect universel dès 1910 et rachète Bentley en 1931.
Près d’un siècle plus tard, les Rolls-Royce imposent toujours le respect car elles ont su évoluer et se doter de tous les perfectionnements technologiques sans jamais perdre leur identité.
Reste simplement à souhaiter que BMW, le nouveau propriétaire à partir de 2002, ne cède pas à la tentation d’uniformiser son haut de gamme avec les prestigieuses "ladies".
Le logo
Un graphique avec un simple double R pour symboliser l’alliance des deux fondateurs Charles Rolls et Henry Royce. D’abord imprimé en rouge, il passa ensuite en noir après la disparition de Charles Rolls.
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