Que penser de l'Audi R8 V10 quand on n'est pas encore un spécialiste de la supersportive ? D'une part, on comprend très vite les raisons de son succès. Comme nous le disait Horacio Pagani il y a quelques semaines, concevoir une supersportive impose de connaître la clientèle cible. Et cette R8 réussit la gageure de satisfaire une grande partie des attentes. L'habitacle est spacieux, l'auto est extrêmement facile à conduire, elle est étonnamment confortable en mode standard, très sécurisante avec ses garde-fous branchés, elle a un look qui plait et surtout, elle est capable de devenir sur piste un objet de pur jouisseur aimant les autos vivantes. Malgré sa transmission Quattro, la R8 (V10 ou V8) est superbement équilibrée et typée propulsion. Elle permet de maintenir des dérives assez facilement, son postérieur s'avère mobile mais jamais sauvage, elle pivote sur son train avant au freinage, bref, elle possède une tenue de route facile à appréhender, même pour l'amateur tout juste éclairé. Je n'ai pas dit pour autant qu'il est facile de péter un chrono avec mais elle ne tétanise pas le conducteur, et ce jusqu'à des seuils assez lointains.
Cet académisme se double d'un moteur en pleine santé qui sait se montrer civilisé tout en reléguant son homologue V8 à quelques longueurs. Son allonge est fantastique, il y a des paliers de puissance bien marqués et sa sonorité vous ferait presque revendre votre Tesla. En ce qui concerne la boîte, mes angoisses concernaient la version manuelle et sa grille métallique qui tinte comme dans les vidéos de la bête sur le Nürburgring. Finalement, mes doutes se sont vite dissipés et je réalise les meilleurs passages avec elle. La R-Tronic qui n'est pas une double embrayage garde cette violence dans le passage de rapports qui caractérise les boîtes robotisées et le petit temps de réaction au rétrogradage qui vous ferait presque croire qu'elle est plus lente qu'une boîte manuelle. Ce n'est bien évidemment pas le cas mais le système des palettes au volant pousse naturellement à rétrograder très tard, voire trop tard. C'est le syndrome console de jeu et paradoxalement, vous ratez plus souvent vos freinages avec la R-Tronic qu'avec la grille classique. Par contre, il y a fort à parier qu'après quelques semaines de pratique, on ne puisse plus s'en passer. Mais le stage ne dure qu'un jour ...
Pour résumer, l'Audi R8 V10 s'est d'emblée positionnée comme une valeur sûre du segment, c'est à dire qu'à un look indiscutablement expressif et démonstratif elle a su allier un comportement dynamique à 2 visages : sûr et confortable pour le quidam amateur de belles lignes mais aussi joueur et constant pour le pilote, amateur de conduite par la portière et de lignes pas vraiment droites.
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