FANGIO, et sa bonne étoile
"Pendant ma carrière, j'ai vu périr plus d'une trentaine de mes compagnons. J'ai perdu un ami, Peter Collins, mon jeune compatriote Onofre Marimon, mais aussi Ascari, Rosier, Wimille et bien d'autres. Moi, j'ai eu de la chance. Ma destinée était de vivre et curieusement, je n'ai jamais pensé mourir en course."
La légende veut qu'une bonne étoile veillait sur le champion argentin. C'est sans doute vrai, mais il ne faut pas oublier sa profonde intuition de la course, pas plus que son adresse phénoménale.
Ainsi, à Monaco en 1950, le virage du Bureau de Tabac est encombré par un énorme carambolage. Seul en tête, Fangio ignore tout du "bouchon" : "Le soir précédent, j'avais jeté un coup d'oeil sur l'album de photos des anciens GP. Certaines montraient une grosse collision au départ de l'épreuve de 1936. En arivant au Bureau de Tabac, j'ai été alerté par le fait que je ne voyais que le dos des spectateurs, comme sur la photo. J'ai pensé qu'il devait se passer quelque chose de plus important de l'autre côté du virage et j'ai réussi à m'arrêter à quelques centimètres seulement de la voiture accidentée la plus proche. Je l'ai poussée pour m'ouvrir un passage suffisant pour repartir et j'ai gagné mon premier GP du championnat du Monde..."
Aux 24 Heures du Mans 1955, il se trouve plongé au coeur du drame avec sa Mercedes 300 SLR mais parvient, à plus de 200 km/h, à se faufiler et à s'extirper du chaos : " Je me suis cramponné au volant en préparant au choc, et comme miracle un passage s'est ouvert devant moi. Je ne comprends pas comment j'ai évité d'être impliqué dans la catastrophe, car plus tard, je me suis aperçu que ma voiture portait des traces de peintures de la Jaguar de Hawthorn qui s'est rabattue devant moi."
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