Lancement de la Mini Cooper en 1961
A l'instar d'Amédée Gordini qui a passé un accord avec Renault dès 1956 pour la fabrication d'une Dauphine sportive, Cooper souhaite poser sa griffe sur une voiture de grande série. Après avoir tenté sans succès de transformer lui aussi une Dauphine, il s'intéresse à la nouvelle Mini. John, qui connaît bien Alec Issigonis, le créateur de la Mini, parvient à se faire prêter l'un des premiers exemplaires en 1959. Il n'hésite pas à descendre à Monza à son volant et apprécie en connaisseur ses qualités. C'est une traction avant moderne, incroyablement stable avec un centre de gravité très bas et d'une stupéfiante agilité avec ses roues disposées aux quatre coins, handicapée seulement par un moteur anémique. Déjà lié avec BMC (le constructeur de la Mini), Cooper dispose de mécaniques semblables, mais nettement plus affûtées pour ses formules Junior et il songe à les greffer sous le capot de la Mini. Issigonis est plus que sceptique.
Cooper décide alors de convaincre directement George Harriman, le grand patron de BMC. Ce dernier trouve l'idée "amusante" et lui donne le feu vert. Croyant s'engager seulement pour quelques dizaines d'exemplaires et convaincu de faire une bonne affaire, il offre un contrat de dix ans et une royaltie de deux livres à Cooper. Lancée sur le marché en juillet 1961, la Mini Cooper entame immédiatement sa carrière sportive. Son engagement en course va créer un choc analogue à celui des Cooper F1 à moteur arrière. Sur les circuits d'abord, où elle devient la coqueluche du public anglais en triomphant des Jaguar ou des énormes Ford Galaxie, puis en rallyes, où elle trouve la consécration internationale avec, notamment trois victoires au Monte-Carlo. Des succès qui flattent l'image de la Mini et font de la Cooper une voiture phénomène. Il s'en vendra près de 150 000, mais Harriman ne reviendra pourtant pas sur ce contrat scellé par une simple poignée de main. Un joli coup qui consolera John Cooper de ses coûteux déboires en Formule 1 et de son retrait sans gloire en 1968. Lord Stokes, le président de British Leyland qui a repris BMC sera moins magnanime. Il ne renouvelle pas le contrat de Cooper sous le prétexte risible que le label générait des surprimes d'assurance ...
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