Le pilote symbolisa le renouveau et retour au sommet du sport-automobile français. Une escalade qui commença à Reims.
Pour la toute jeune équipe Matra, le rendez-vous de Reims prend une signification particulière. Faute d'un bon résultat dans la course de formule 3, l'aventure pourrait bien s'achever avant la fin de l'été. Conscient des enjeux et assoiffé de compétition, Pierre Beltoise affiche une rare détermination avant l'épreuve. Qualifié en troisième ligne, il accroche le bon wagon dès le départ. Comme de coutume, tout va se jouer à l'aspiration sur les longues lignes droites de ce circuit. Il est à l'aise dans ce peloton bourdonnant où les capots et les roues se frôlent à plus de 200 km/h. Son expérience de la moto lui a donné le goût de la "promiscuité" et surtout une grande précision de pilotage. Après un freinage raté, suis une poussette de la part d'un concurrent en perdition, il croit avoir perdu la course. Beltoise réussit cependant à recoller aux hommes de tête au prix d'une remontée phénoménale pendant laquelle il pulvérise le record du tour de plus de trois secondes! Les Britanniques Piers Courage et John Fenning sont bientôt les seuls à tenir son rythme. En abordant, le dernier tour, les trois hommes savent que la victoire va se jouer au Thillois, le virage qui commande la ligne droite d'arrivée. Depuis toujours, il est admis que le pilote qui sort le premier de ce virage ne peut gagner. En effet, dans la ligne droite, celui-ci aspire ses suivants qui n'ont plus ensuite qu'à le déborder sous le drapeau à damiers. En vue du Thillois, les hommes de tête emploient toutes les ruses, un peu à la manière des cyclistes sur un vélodrome, pour ne pas franchir le virage en première position. Pendant que cette guerre des nerfs fait rage, Beltoise adopte soudain une nouvelle tactique en apercevant un concurrent sur le point de concéder un tour. Il reprend alors résolument le commandement et décide de freiner le plus tard possible pour dépasser cette voiture plus lente et compter ainsi un avantage décisif sur ses rivaux. Roues bloquées, à la limite du tête à queue, Beltoise réussi son coup de poker mais, Courage, tout aussi accrobatique, s'est également infiltré. Surveillant ses rétroviseurs, Beltoise tente alors une manoeuvre d'intimidation en ralentissant au milieu du virage, au moment même où habituellement, les pilotes reprennent leur accélération.
Déconcerté, Courage est contraint de freiner sèchement pour éviter la collision, tandis que Beltoise remet les gaz idéalement posé sur la meilleure trajectoire. Forte d'une dizaine de mètres d'avance, la Matra s'élance dans un ultime sprint. La ligne droite semble interminable d'autant que Courage s'est bien ressaisi. En captant un reliquat d'aspiration, sa Brabham remonte inexorablement sur la Matra. Mais Beltoise en "zig-zaguant" sur la piste parvient à le sortir de son sillage bénéfique pour gagner un précieux répit. La tête baissée dans son cockpit, le regard fixé sur la ligne blanche tracée sur le sol, Beltoise ne voit pas le drapeau à damiers s'abaisser au dessus de son capot, mais il sait qu'il a gagné. Avec seulement deux centièmes de secondes d'avance, il vient de remporter le Grand Prix de Reims, tout comme Jean Behra, son modèle, vainqueur ici même treize ans plus tôt. Ce 4 juillet 1965, qui voit le premier succès de portée internationale d'un pilote francais au volant d'une monoplace bleue fait llguie de date ni torique- bel Luise el. Hatra, dent !es deux destins vont rester liés pendant dix ans, sont devenus dans l'espace d'un simple après-midi. les symboles du renouveau du sport automobile français.
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