Contrairement aux prévisions de certains, le rachat de la marque d’origine anglaise par le groupe indien Tata n’a pas changé grand-chose si ce n’est d’assainir les finances. Une bonne chose diront les puristes qui pourront être rassurés puisque l’avenir semble assuré et ce malgré des chiffres de vente forcément impactés par la crise. Jaguar propose aujourd’hui deux nouvelles motorisations (V8 5.0 et 3.0 diesel) en attendant la nouvelle génération de XJ qui devrait apparaître à la fin d’année.
Au premier abord, il est difficile de trouver des similitudes entre le coupé XK présent depuis de nombreuses années et la toute récente XF commercialisée en mars 2008 ; pourtant il en existe une flagrante depuis peu : un nouveau moteur V8 5.0 qui vient remplacer le 4.2.
Ce nouveau bloc dénommé en interne AJ-V8 est toujours bien entendu un V8 mais il se décline en 2 versions : une atmosphérique de 385 ch forte de 515 Nm (soit des valeurs en progression de 26 et 23% par rapport au V8 4.2) et une autre suralimentée de 510 ch et 625 Nm. Pour cet essai, nous avons eu entre les mains, le moins puissant comprenez par là, la version atmosphérique.
Dès la mise en route, ce 8 cylindres séduit par sa sonorité feutrée qui respire tout de même la puissance. Avec son couple, ce moteur semble encore plus à son aise sous le capot du XK et même sous celui de la XF. Il est plaisant à mener, vif et prend très facilement des tours. Ainsi, en dessous de 3500 tr/min, il se veut relativement discret et permet de conduire tout en douceur. Cela correspond d’ailleurs plutôt bien à la philosophie de Jaguar, constructeur de voitures statutaires et bourgeoises. Mais attention, au-delà de 3500 tr/min, le V8 nous gratifie d’une sonorité plus que charmeuse faîte de notes rauques et cela pousse fort. Même si l’insonorisation est très performante, on entend les vocalises du V8, plus d’ailleurs dans le XK que dans la XF. Les performances sont de tout premier plan. La vitesse maximale est de 250 km/h sur les deux XK et XF. Comptez 5,5 s pour le 0 à 100 km/h pour le XK (contre 6,2 s pour le 4.2) et 0,2 s supplémentaires pour la XF ; le tout pour une consommation mixte légèrement supérieure à 11 litres selon le constructeur. Notre moyenne durant notre essai où nous nous sommes faits plaisir était beaucoup plus élevée car nous avons atteint les 18 l/100 km. Avec ce moteur, Jaguar a réussi à diminuer les rejets de CO2 avec 264 g/km soit moins que certains concurrents directs comme une Mercedes SL500 par exemple.
Si ce moteur est si agréable, c’est dû en grande partie à la boite automatique à 6 rapports à laquelle il est couplé. Reprenant la commande cylindrique de la XF, cette boîte est un modèle de douceur en mode automatique. Les changements de rapports sont totalement imperceptibles et l’on ne peut qu’être admiratif de la gestion de cette boîte qui est même plus efficace qu’une transmission DSG. Très originale, la commande de boîte est très esthétique mais elle demande un peu d’adaptation et rend impossible la conduite au levier en mode manuel. Il est donc obligatoire de conduire aux palettes. Pour ceux que cette dernière solution dérange, ce XK est équipé d'un mode sport (touche drapeau) qui implique des passages de rapports optimisés mais aussi une gestion de la boîte plus sportive
En matière de comportement, autant le dire tout de suite, ce 5.0 l convient mieux au XK qu’à la XF. La berline pourtant bien née est indéniablement plus pataude et moins à l’aise sur route sinueuse. Même si le coupé est agile et se tient prêt à rugir au moindre virage, il ne faut pas oublier qu’il pèse tout de même 1700 kg, on est donc très loin de la ballerine. Même si cette Jaguar n’est pas une vraie sportive mais plutôt une GT, elle étonne par sa précision de conduite, sa direction facile et informative mais aussi par sa facilité de conduite. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que ce XK est une propulsion donc quelque peu piégeuse sur routes humides avec un comportement survireur naturel. Efficace et performante, le XK surprend aussi par son confort. En effet, malgré les performances, les passagers bénéficient d’une ambiance très haut de gamme avec des sièges fermes mais assurant un bon maintien et une position de conduite idéale grâce aux multiples possibilités de réglages du siège et du volant, tous électriques.
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