La berline française peine toujours à décoller dans un segment (M2) en constante érosion (-6% annuel). L’usine de Sandouville a même été contrainte de ralentir la production de la berline durant ces deux derniers mois. La demande sur ce segment se raréfie, tout du moins pour les généralistes, puisque BMW et Audi affichent une santé de fer.

Pour relancer son très bon produit qu’il compte « installer sur la durée », Renault propose aujourd’hui une version sportive baptisée GT. Présentée au salon de Genève aux côtés du très attendu coupé, ce modèle affiche une esthétique plus marquée mais tout en sobriété. On note la présence d’un bouclier plus imposant à la bouche d’aération béante façon Peugeot 407, habillé de fausses ouïes latérales. Les rétroviseurs noir brillant et les feux arrière fumés donnent un peu plus de relief au design alors que la partie arrière recouvre une double sortie d’échappement. Renault a souhaité rester sobre et ne pas choquer la clientèle traditionnelle. L’objectif étant de privilégier la partie dynamique et le plaisir de conduite. Et LA nouveauté se situe dans ce registre.

Système à 4 roues directrices

La Laguna 3 GT inaugure le système à 4 roues directrices développé en collaboration avec Renault Sport. Comme nous l’explique Didier Gouteron, chef de projet Laguna GT, ce système à 4 roues directrices n’a rien de commun avec celui de la Honda Prélude des années 90 (4WS). « La berline japonaise utilisait un système entièrement mécanique pas toujours précis. Ici Laguna utilise un calculateur électronique de haut niveau qui guide les roues arrière en fonction de la vitesse, de l’amplitude donnée sur le volant, etc. Plusieurs paramètres sont calculés pour donner à la voiture une trajectoire précise, un dynamisme plus prononcé. Le comportement s’en trouve amélioré. La voiture ne décroche pas et l’effet de ripage est quasi nul ».

Essai vidéo - Renault Laguna GT : dans la bonne direction ?

Le principe des 4 roues directrices réside plus sur l’art de la mise au point que sur le système technique en lui-même, plus « basique ». Le train arrière s’incline via un système de vérins sur le même principe qu’une direction avant. En revanche, le réglage final du calculateur a demandé des centaines d’heures de mise au point. Sur le même principe qu’un ESP.

Les Français prêts ?

Reste à savoir si cette technologie va trouver preneur dans un segment en déclin. En France par exemple, la clientèle est réputée conservatrice et l’arrivée d’un tel produit risque de provoquer quelques réticences. Confusion entre 4 roues directrices et 4 roues motrices, mise en avant du produit au niveau de la communication, briefing clientèle en concessions… Alors qu’étonnement le 4RD ne nécessite aucune formation préalable. A voir dans les prochains mois.