Arriver le premier pour tout rafler ?
DriveClub édité par Sony, un poids lourd du marché, devrait donc logiquement tout rafler. On retrouve Evolution Studios à la réalisation, eux qui nous avaient gratifié d'une série de jeux de rallye réussie sur PS2 et des excellents Motorstorm sur PS3. Prévu pour la sortie de la console PS4, DriveClub a même eu le droit de redoubler une année pour mieux préparer l'examen, ici malheureusement suite à l'accueil glacial que lui ont réservé tous les journalistes qui ont essayé la version démo de l'époque.
Nous voici un peu plus d'un an après et si le jeu est sorti début octobre ce test publié tardivement ne l'est pas par hasard.
DriveClub est un bon jeu simulation (très ? trop ?) accessible
Les graphismes sont bons, les circuits vous baladent dans les quatre coins du monde, la logique de jeu très sociale vous pousse des mini défis ici et là comme battre la vmax d'un copain sur tel bout de circuit ou tout simplement exige de vous un rythme moyen élevé sur une portion sinueuse pour recevoir toutes les récompenses du niveau, du classique mais bien fait.
La conduite est accessible, relativement réaliste, mais frustrante aux limites. Aussi bien au volant qu'au pad DriveClub affiche clairement son orientation grand public au point de fruster les amateurs. On veut un minimum de finesse et de différence entre le sous virage d'une Koenigsegg dont on écraserait l'accélérateur avant le point de corde et celui d'une A45 AMG qu'on ne ralentit pas assez avant une courbe virulente.
Il n'en est rien, le moteur physique du jeu est quelconque, les chocs sont pénibles, les bas côtés hasardeux, la voiture se pilote comme un bourrin et les dépassements ne toléreront aucune finesse par moment. L'intelligence artificielle conduit comme dans du stock car en plus de rouler comme dans un rail quand vous n'êtes plus à proximité. Une IA aussi sexy qu'une macro excel donc...
On passera aussi sur les circuits qui peuvent afficher un mur de neige d'un mètre sur le côté, mais si le bitume est sec vous pouvez envoyer avec l'adhérence d'une piste située en plein sud de l'Europe au mois d'août. Dommage pour un jeu qui soigne autant l'esthétique des abords du circuit de ne pas en tirer profit au moins pour le coefficien d'adhérence, la base.
Et c'est là qu'on se rend compte d'une chose.
DriveClub : le test sur PS4
DriveClub a le cul entre deux chaises
Pardonnez la formule un peu légère mais c'est exactement le bilan de ce jeu. Arcade sur beaucoup de points, accessibilité / adversaires violents / conduite caricaturale / défis funky, il n'arrive pas non plus à se couper d'une imitation bas de gamme de simulation du fait de circuit très circuits auto classiques (même s'ils sont tous en extérieur et non sur des pistes) et exige un minimum de pilotage, de freiner pour de vrai, de chasser le chrono, de créer des clubs pour chasser la performance entre clubs.
On dirait un jeu qui tente de se faire passer pour un Gran Turismo du grand public, mais sans tenir aucune des promesses d'un classique jeu « arcade/simu » comme on les connait.
Dommage parce que le plaisir est là en solo, on peut enfin faire rugir du moteur sur PS4, même si en terme de rugissement je n'ai pas aimé les sons moteurs, trop artificiels et aigus.
A noter les défis drift totalement loupés tant ils sont peu maniables et imposent une gymnastique de points ridicules. J'ai rarement autant détesté une épreuve dans un jeu auto, je mets ce mode à égalité avec le pénible mode gymkhana du dernier Grid. Pourtant j'aime ce mode de jeu dans d'autres titres, mais là non, la maniabilité à la limite des autos propulsion rend cette épreuve pénible au dernier degré. Tant pis.
DriveClub est un bon jeu mais incomplet
La frénésie du testeur. Lors de son arrivée à la rédaction la version de test du jeu est royale avec trois blu-ray pour mieux prendre l'ampleur de l'aspect social du jeu.
Car c'est le meilleur atout du jeu et en filant le blu-ray à deux amis acharnés du pad la recette marche tout de suite. On voit le temps des amis à l'écran, on veut absolument battre leur vmax, les potes qui entre temps ont chargé la démo sur le PSN se rajoutent au trip, c'est le pied, j'adore ces modes rivaux, on crée notre club et là...
La catastrophe. Depuis la sortie de la démo et malgré la disponibilité du jeu dans le commerce depuis début octobre maintenant, l'expérience sociale / réseau / multi-joueur / club est loupée. Déconnexions, peu de gens en ligne (sans doute frustrés par les bugs), messages d'erreur à répétition, joueurs PSN+ qui n'ont toujours pas reçu leur version gratuite. Tout n'est pas toujours en panne, bien sûr, mais c'est trop aléatoire, lag des adversaires quand on arrive enfin à en profiter, c'est la douche froide.
Et d'autant plus une déception que tout le jeu s'apprécie clairement avec internet actif.
Tout l'expérience en ligne est complètement buggée
Du coup on s'ennuie sur le mode solo quand la partie multi plante, on valide les messages d'erreurs quand on tente du bout du doigt de remettre un pied sur l'aspect connecté de notre petit dernier et par moment on voit passer un message comme quoi votre pote a battu votre meilleur temps sur une piste alors que vous savez avoir fait mieux mais que votre meilleur temps à vous n'a pas été enregistré ce soir là, sans doute à cause d'un bug.
C'est à la fois très peu et beaucoup et moi ça m'a gâché tout mon plaisir. L'IA loupée ajoutée au mode online qui bug trop souvent rend bien vite la soupe peu appétissante.
Dommage, DriveClub était une pseudo simulation, relativement arcade, plutôt accessible et assez sympa. Ah ben oui maintenant c'est flagrant écrit comme ça, c'est un jeu honnête coulé par ses bugs. Il faudra revenir dessus dans un mois ou deux, des patchs sont annoncés sans cesse et il est prévu plein d'ajouts, certains gratuits et d'autres payants jusqu'en juin 2015 déjà !
Il va lui falloir nous re-séduire avant que le prochain rival ne sorte et ne pas l'acheter en attendant.
Mise à jour prévue pour le 26 novembre (Europe)
Petite précision de fin d'article. Une mise à jour lourde est prévue pour le 26 novembre en Europe. On peut déjà lire un peu partout qu'elle va corriger tous les soucis, ça semble un peu prématuré de l'affirmer dès aujourd'hui. Surtout que le jeu avait déjà été mis à jour, à priori pas à une telle échelle, mais sans succès. Attendez donc encore et espérons que la majorité des gros soucis soient résolus afin que l'on puisse enfin y jouer comme prévu.
Seul point positif, le premier DLC payant qui devient gratuit et pour les optimistes qui avaient acheté le Season Pass avant même d'avoir joué au jeu, sa validité est étendue pour tous les DLC payants jusqu'à juillet 2015.
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