« M » comme « Méchante » !
Installer un gros moteur dans une caisse légère n’est pas une idée nouvelle. Austin le fera avec sa Cooper, mais aussi Renault avec sa R8 Gordini, ou encore BMW au début des seventies… avec sa redoutable 2002 Turbo. Un coup d’essai qui a tout d’un coup de maître qui sera réitéré pourtant bien plus tard, avec la Série 3. Cela nous renvoie en 1986, année de lancement d’une certaine M3, première du nom, sur une base de Série 3 E30. A l’instar de la regrettée 2002, c’est Motorsport, le département sportif de la marque bavaroise depuis 1972, qui a revu et corrigé en profondeur la voiture. Pour BMW, l’objectif est double : produire à au moins 5000 exemplaires cette sportive afin de l’engager en Groupe A, et concurrencer une certaine Mercedes 190 2.3 16s. La cellule du coupé Série 3 est conservée, mais elle hérite d’appendices aérodynamiques modifiés ainsi que d’ailes sensiblement élargies, utiles pour accueillir des roues de taille majorée. Mais la pièce de choix reste le moteur, un 4 cylindres 2.3, plus léger et compact qu’un réputé « 6 en ligne » maison. Issu du groupe M10 monté sur la formule Brabham BMW, championne du monde 1983, ce bloc de compétition pouvant encaisser jusqu’à 1000 ch doit se contenter ici de « seulement » 200 ch. C’est plus qu’il n’en faut pour catapulter les 1 200 kg de cette authentique propulsion, toujours aussi vive à conduire ! Le 0 à 100 km/h est expédié en 6,7 sec, tandis que les 235 km/h sont à sa portée ! De quoi larguer toute la concurrence, Mercedes 2.3 comprise… et entrer dans la légende.
La « M »agie continue
Le succès des précédentes BMW M3 tient en une recette parfaitement éprouvée et dosée : des performances « canons », une réelle polyvalence en offrant de la place à bord et une puissance domestiquée, le tout à des prix serrés. Certes, tout est relatif, car jamais une BMW, qui plus est sportive, n’a été réputée « bon marché ». Mais rapporté à son niveau de performance, la BMW M3 est quasiment seule au monde. Enfin, ça, c’était avant la commercialisation de la dernière génération, dérivée de la Série 3 E92, facturée près de 80 000 €. Une génération apparue en septembre 2006 pour la variante coupé, la seule proposée à l’actuel dérivé M3, qui vit pourtant ses dernières heures, la nouvelle Série 3 berline prenant désormais la relève. Et il y a fort à parier que le gros V8 4.0 de 420 ch qui sommeille sous le capot, le premier du genre, soit aussi le dernier monté sur une M3. L’inflation ne gagne pas seulement la salle des machines, car cette M3 au confort toujours plus poussé, et à l’électronique devenue envahissante, pèse désormais 1 600 kg. Pourtant, rapporté à la première mouture, les performances s’envolent : comptez 4,8 secondes pour passer de 0 à 100 km/h, et sans bride électronique, cette M3 irait bien au-delà des 250 km/h ! Bien que très rapide, cette propulsion sait se montrer efficace, du moins si l’on prend soin d’éviter les gros freinages répétitifs, l’endurance des disques n’étant pas le point fort de cette voiture. C’est bien là la seule fausse note, car pour le reste, la magie Motorsport agit toujours…
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