Un début triomphal
Pour respecter le règlement spécifique des 24 Heures du Mans qui exige quatre places pour les voitures d'une cylindrée supérieure à 1500 cm3, Alfa Romeo développe une version spéciale de sa 8C dotée d'un empattement allongé de plus de 35 cm. Carrossées par Touring, les versions "Le Mans" ne pèsent que 80 kg de plus que la "Monza" et affichent une meilleure stabilité que ces dernières à haute vitesse. A la suite d'un voyage chaotique entre Milan et la Sarthe, puis d'ennuis de moteur aux essais, l'équipe décide de faire partir seulement deux des trois voitures engagées. Après le retrait de Bentley, souveraine ces quatre dernières années, une page se tourne et débarrassées de la menace Bugatti , les Alfa Romeo contrôlent la course en souplesse. Howe-Birkin en tête depuis la 10e heure, triomphent avec une bonne marge de sécurité devant la Mercedes de Stoffel, offrant à l'Italie son premier succès au Mans et franchissant pour la première fois le cap des 3000 km en 24 heures.
L'année suivante, la Squadra Alfa Romeo revient avec trois voitures officielles et assure la préparation de deux autres 8C, celles des précédents vainqueurs et des Français Dreyfus/Schumann courant sous les pseudonymes "Ano" et "Nime"... La sixième Alfa, alignée par Luigi Chinetti a reçu une préparation spécifique de son propriétaire-pilote. Voiture de série, venue directement d'un show room, elle se distingue par sa carrosserie réalisée par Figoni, sa caisse allégée et ses ailes profilées.
Cette année encore, les Italiennes doivent faire face une opposition disparate et finalement peu menaçante. La lutte de prestige des pilotes officiels, l'inexpérience de "Nime" se chargeront d'éliminer la moitié des effectifs dès les premières heures de course. Cortese retardé par un changement de pare-brise, laisse le champ libre à Howe, mais le Britannique doit renoncer à son tour. Sommer qui est resté au volant pendant 20 heures passe la ligne en vainqueur avec la voiture "privée" de Chinetti. En 1933, l'équipe officiellement est absente, mais la marque est tout de même plus que bien représentée avec cinq voitures, dont une pour le "Grand" Tazio Nuvolari qui effectuera ici la seule sortie au Mans de sa longue carrière.
Dès le départ, les cinq Alfa s'emparent du commandement et la course prend des allures de Grand Prix. Sommer et Nuvolari sont les plus rapides mais une foule d'ennuis les obligent à multiplier les arrêts. Après des problèmes de carrosserie, c'est le réservoir qui est percé. Cheving gum, morceaux de savon servent à colmater la brèche et après avoir repris l'avantage sur Cortese-Chiron en début de matinée, Nuvolari ne peut empêcher le retour le Chinetti. Tout va se jouer dans le dernier tour. Chinetti loupe une vitesse et Nuvolari, bien que privé de freins, le dépasse à Maison Blanche et franchit la ligne avec 400 mètres d'avance !
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