Nous avons souligné plusieurs points majeurs concernant les lacunes de la sécurité routière:
Le très grand nombre de tués la nuit (44%), alors que le trafic est le plus faible (10%.)
On rappelle également que les autoroutes ne comptent que 6% des tués mais que 76% des radars y sont placés.
Ensuite, l'alcoolémie semble être un facteur de plus en plus important dans le nombre de décès.
Enfin, 18% des motocyclistes sont tués sur route, un nombre lui aussi en hausse alors qu'ils ne représentent que 1.1% du trafic. Si l'on s'en réfère à l'étude du RIDER (Recherche sur les accidents Impliquant un DEux-Roues moteur) 56% des personnes tuées sur 2 roues roulaient à moins de 50 Km/h.
Que faut-il en déduire ?
D'une part, que la vitesse ne devrait pas être le cheval de bataille des autorités.
Les incivilités telles que l'oubli de clignotant, la non vérification de l'angle mort ou encore l'irrespect des distances de sécurité ne sont pas encore sanctionnées, alors qu'elles sont un facteur majeur de la mort sur nos routes. Les motocyclistes en sont certainement les premières victimes.
Que la lutte contre l'alcoolémie et la prise de stupéfiants doit se poursuivre (ce qui est le cas).
Mais même là, on sait que ces tests ne sont pas toujours fiables. Et quid des conducteurs roulant sous anti-dépresseurs et autres tranquilisants ?
Il serait intéressant de connaitre la proportion d'accidentés qui étaient sous traitement médical lourd.
En tout cas, rappelons que dès 1991, l’Europe demandait que le permis de conduire ne soit “ni delivré, ni renouvelé à un conducteur qui consomme régulièrement un médicament qui exerce une influence sur l’aptitude à conduire”
Voilà qui est inquiétant, quand on sait qu'une personne sur 5 en France consomme des tranquillisants !
La conduite des jeunes est souvent critiquée. Mais on s'aperçoit que la formation lors du passage du permis peut être améliorée.
De plus, il n'y a pas beaucoup d'infrastructures leur permettant d'apprendre à maitriser un véhicule dans des situations difficiles.
En somme, la "fougue" des jeunes pourrait être canalisée. Quand on sait que la tranche d'âge des 18-24 ans est la plus touchée, il y a là de réels efforts à faire.
Ajoutons à cela que les retraits de permis en masse engendrent des conduites... sans permis, donc sans assurance, et avec le stress de la conduite en plus.
Résumons globalement la situation:
La politique de sécurité routière ne cible pas les vraies causes de la mortalité. Elle joue souvent sur des facteurs "médiatiques" et la plupart du temps, très rentables pour l'état.
On peut aussi ajouter à cela que la baisse de la mortalité sur les routes s'explique aussi par l'amélioration des équipements de sécurité de nos voitures.
Nous allons maintenant passer la frontière, pour découvrir comment nos voisins traitent la sécurité routière.
Peut-être y trouverons nous des solutions inédites et efficaces.
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