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ZFE: les Français encore dans le brouillard (étude)

Dans Economie / Politique / Politique

Lionel Bret

Selon une étude rendue publique ce matin, près de la moitié des Français ignore encore à peu près tout des Zones à faibles émissions appelées à se multiplier dans les grandes agglomérations. Compte tenu des difficultés que pose le renouvellement du parc automobile, une adaptation du cadre légal paraît désormais souhaitable.

ZFE: les Français encore dans le brouillard (étude)

Alors que onze métropoles ont depuis début 2023 mis en place leur ZFE, trente-deux nouvelles agglomérations devront d’ici le premier janvier 2025 se mettre en conformité avec la loi de transition écologique et activer le périmètre d’une Zone à Faibles Emissions mobilité.

Afin de pouvoir circuler librement au sein de ces zones, 30% du parc automobile devra être renouvelé en moins de deux ans, les véhicules Crit’Air 3, 4, 5 ou non classés (voire les Crit’Air 2 pour le Grand Paris) ne pouvant plus y circuler. 
Une enquête menée à grande échelle auprès de plus de 10 000 Français (1), réalisée sur les ZFE par l’institut CSA avec Allianz assurance, dévoile ce jeudi matin la méconnaissance des Français sur le fonctionnement des ZFE.
Franck Cazenave, coordinateur de l’étude, nous détaille les enseignements à tirer de cette enquête et formule quelques propositions pour mieux appréhender l’adaptation des Français aux ZFE. 

Frabnk Cazenave: "avec les ZFE, la répression n’est pas la solution"
Frabnk Cazenave: "avec les ZFE, la répression n’est pas la solution"

Que retenir de cette étude sur les ZFE ?
Franck Cazenave : s’il apparaît de prime abord une progression du niveau de connaissance de la définition des ZFE-m, 51 % des Français en donnent la bonne définition (+14 points VS 2022) on se rend compte que près d’une personne interrogée sur deux ne sait toujours pas de quoi on parle alors même que 11 métropoles ont déjà mis en place leur ZFE et qu’au premier janvier 2025, l’ensemble des 42 ZFE nationales devront être effectives. 
Les personnes les mieux informées (60 %) sont celles qui sont directement concernées par les restrictions déjà en cours. Là encore, il apparaît que l’information n’est pas optimale. Si on fait un focus sur le Grand Paris, on s’aperçoit que 4 franciliens sur 10 ne savent pas qu’une Zone à Faibles Émissions est instaurée dans leur métropole. 
Si on creuse un peu plus, on s’aperçoit que la maîtrise du dispositif est loin d’être acquise. Seuls 36 % (+7 % VS 2022) savent attribuer le bon Crit’Air de leur véhicule. Et sur les 64 % qui n’ont pas su attribuer le bon Crit’Air, 5 % ne savent même pas de quoi on parle. Il y a là un réel déficit d’information et c’est très préjudiciable quand on sait la corrélation Crit’Air – ZFE.

On note également une plus grande défiance vis-à-vis des ZFE. Comment l’expliquez-vous ? 
Si la connaissance du dispositif ZFE-m augmente, on constate dans le même temps une défiance grandissante vis-à-vis de ce dispositif permettant de lutter contre la pollution atmosphérique. 51 % des personnes interrogées se disent favorables à la mise en place des ZFE. Soit une baisse de 6 % par rapport à 2022. Les plus réfractaires (62 %) étant les possesseurs de véhicules Crit’Air 4 et 5. Évidemment, leur véhicule ne peut entrer dans aucune des ZFE concernées. 36 % des Français impactés par les ZFE continueraient à utiliser leur véhicule même si celui-ci ne peut circuler dans les zones concernées. Quitte même à être verbalisé. Parmi eux, 20 % ne croient pas à la mise en place de l’ensemble des ZFE d’ici 2025 (Lyon a déjà annoncé un décalage de l’interdiction des véhicules Crit’Air 2 à 2028 contre 2026 initialement NDLR.). 
Une des explications tient peut-être au fait que 36 % des Français ont zéro euro pour changer de véhicule. Et ceux qui veulent changer leur voiture doivent faire face à une inflation des prix. Lors de la précédente enquête l’entrée de gamme d’une Dacia Sandero essence neuve (Crit’Air 1) coûtait 9 990 €, au moment de l’enquête son prix était de 11 490 €; soit une hausse de plus de 15 %. De même, si on estime le prix de base à débourser pour acheter un véhicule d’occasion Crit’Air 1, on constate une envolée des tarifs de près de 50 % (5 990 € contre 3 990 € en 2022). La problématique est l’adaptation aux ZFE. Et pour la première fois nous avons fait une projection à partir des chiffres officiels du ministère des Transports, sur 2025, date d’entrée en vigueur des 42 ZFE-m sur l’ensemble du territoire. Le constat est sidérant. Il resterait 9 millions de véhicules en Circulation de Crit’Air 3,4,5 et non classés. Selon notre projection, 6 millions d’entre eux devraient encore circuler régulièrement dans les ZFE en 2025, soit 15 % du parc national.

Quelles solutions proposez-vous ? 
D’une part, pour la plupart des gens, le véhicule reste un moyen de déplacement premier. D’autre part, avec les ZFE, la répression n’est pas la solution ! Faut-il punir, donc sanctionner financièrement, des gens qui n’ont tout simplement pas les moyens de s’adapter aux ZFE ? Ce serait à la fois injuste et socialement explosif. 
Il faut d’abord aider les Français impactés qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule. Et proposer des primes à la casse Dans le cas d’une détention de plusieurs années, une prime à la casse, sous condition de ressources, de 4 000 euros, pour se débarrasser d'un véhicule Crit’Air 4 ou 5, aiderait les ménages les plus fragiles en vue de l’acquisition d’un véhicule d’occasion Crit’Air 1.
Nous proposons également de décaler l’exclusion des ZFE-m des véhicules Crit’Air 3 à 2027. Ce qui laisse davantage le temps aux français pour s’équiper de véhicules en conformité avec les ZFE. 20 % des Français impactés par les ZFE se disent prêts à se passer de voiture. Il faut donc que l’offre de transport public soit satisfaisante en milieu urbain, mais également péri-urbain et rural. 
Enfin, on pourrait étendre les dérogations de circulation dans les ZFE en fonction de la qualité de l’air comme le prévoit d’ailleurs le décret d’Élisabeth Borne du 23 décembre 2022.

En dessous d’un seuil de 10 microgrammes de dioxyde d’azote (NO2) par m3 d’air , « Les autorités compétentes ne sont pas tenues d’instaurer une zone à faibles émissions mobilité ». Or, pour l’heure une seule future ZFE tient ce critère sur l’ensemble de son territoire, il s’agit de celle de Saint-Nazaire. Ensuite, les métropoles d’Angers, Brest, La Rochelle, Le Mans, Orléans, Pau, Poitiers et Tours ont une station sous le seuil, les autres légèrement au-dessus. Pour ces agglomérations, l’objectif semble atteignable avec un plan d’actions concret et validé par des simulations d’impact sur la qualité de l’air. Et donc leur permettre également une dérogation. 


1 Méthodologie : Questionnaire administré online sur la base d’une durée moyenne de 15 minutes sur les panels CSA Link, Dynata et Pure Spectrum du 9/1/2023 au 1/2/2023 auprès d’un échantillon national représentatif de 10 022 français de 18 ans et +. (quotas). Des boosts ont été réalisés auprès des détenteurs d’au moins un véhicule Crit’Air 3, 4, 5 ou Non classé (NC) dans certains départements d’habitation ou de déplacement dans le cadre du travail / les études, afin de disposer de bases suffisamment robustes. Soit un total de 10 370 répondants.

 

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