Wörthersee 2017: au royaume de la Golf GTI (reportage vidéo)

Passionné, passionnant, étrange, telle est cette manifestation qui secoue nos habitudes. Alors que les grands salons comme Francfort sont devenus plus aseptisés, Wörthersee ramène à une époque rappelant le Paris Tuning Show avec ses excès stylistiques et ses hôtesses en tenues légères.

Pourtant tout commence plutôt traditionnellement avec le stand Volkswagen marquant l’entrée du rassemblement. On y trouve des Golfs bien sûr, mais surtout la présentation annuelle des concepts développés par les apprentis de la marque. Cette année c’est une Golf GTI hybride de 410ch, et une GTE disposant d’une capacité de batterie de 16,8kWh qui sont exposées. Si ces modèles sont uniquement des concepts, le groupe a aussi profité du Wörthersee pour dévoiler en première mondiale une up! GTI qui se veut la descendante directe de la première Golf GTI. Si le véhicule est encore annoncé comme un concept, c’est tout de même la version quasi définitive qui sera commercialisée début 2018 que nous avons sous les yeux.

Puis vient le temps de s’enfoncer plus dans les rues, encombrées de voitures. Il faut dire que 5000 véhicules sont attendus, et se suivent lentement. C’est un peu le spectacle du périphérique, les coups de klaxons en moins puisque tout le monde est plutôt heureux d’être là. On croise essentiellement des Golf de toutes générations, dans leur jus ou customisées avec plus ou moins de bon goût. Les visiteurs circulent librement, généralement une bière à la main. D’autres ont installé des chaises sur le bord des trottoirs et regardent le lent balais des véhicules. Voir une famille complète au moins une heure au même endroit n’a ici rien de surprenant.

Une sorte de « village » trouve sa place avec des animations à l’intérêt limité : un peu de tuning, des pneus, des hôtesses en tenues légères… selon l’horaire on pourra croiser un show de drift, ou du body painting. Le bar américain propose pour sa part l’ambiance la plus décalée possible avec un ring où se succèdent des hommes venant soulever des poids et montrer les muscles sous l’assistance de deux hôtesses dignes du Titty Twister.

En poursuivant la route au delà de cette zone officielle de la manifestation, on trouvera d’autres lieux cultes de l’événement, à l’image d’uns station service prise d’assaut non pas par des réservoirs vides, mais des visiteurs regardant les voitures rabaissées à l’extrême racler leur fond de caisse sur un modeste vibreur.

La route en lacets menant au Pyramidenkogel, une tour surplombant la vallée, est plus intéressante. On y trouve plus de calme, mais surtout des véhicules faisant l’aller-retour et permettant de faire entendre leur échappement bien loin de la musique techno-strange des bords du lac. Les visiteurs se retrouvent dans les virages, sur les chaises pliantes, et encouragent les conducteurs à « faire du bruit » à l’aide de pancartes : un peu basique, mais efficace.

Il est difficile de se faire une opinion sur le Wörthersee en 48h pour une première visite. C’est un événement étrange, mêlant belles mécaniques et mauvais goût, une rencontre entre la manifestation de fans et le burning man. Le manque de second degrés face à certaines réalisations déstabilise un peu. Il faut sans doute revenir pour découvrir de nouveaux lieux et mieux apprécier l’ambiance. En attendant le cadre étant charmant, un visiteur curieux pourra, sa journée terminée, aller sur l’autre rive du lac où l’ambiance devient bucolique. A n’en pas douter, Wörthersee est un grand écart permanent !