Volkswagen : la chute de son bénéfice trimestriel révèle l'ampleur de la crise
Le constructeur automobile a publié ce mercredi des résultats trimestriels plombés par les coûts élevés et la chute des ventes en Chine.
Le groupe a publié ce mercredi une chute de plus de 63,7 % de son bénéfice net au troisième trimestre 2024. Ce résultat tient compte " des charges exceptionnelles de restructuration " de 2,2 milliards sur neuf mois, dont celles liées à la fermeture annoncée pour 2025 de l’usine Audi de Bruxelles ainsi que la hausse des coûts fixes et " des coûts de lancement de nouveaux produits ", indique le groupe allemand.
La baisse du bénéfice s'explique par un recul de 7 % des ventes de voitures en volume. La croissance en Amérique du Nord (+6,4 %) n'a pas réussi à compenser la baisse des ventes (-15 %) en Chine.
Ces résultats « reflètent un environnement de marché difficile et soulignent l'importance de mettre en œuvre nos programmes de performance à l'échelle du Groupe », a déclaré Arno Antlitz, directeur financier du groupe.
Volkswagen, grand corps malade.
La marge opérationnelle du groupe (VW, Audi, Porsche…) a chuté. Passant de 6,9 % sur les neuf premiers mois de l’année 2023 à 5,4 % depuis janvier 2024. La raison vient des moindres performances des marques premium du groupe (Porsche et Audi) dont les ventes ont fondu depuis le début de l’année.
La marque Volkswagen fait pire. Le fleuron du groupe en termes de volume a réalisé une marge d’exploitation riquiqui de seulement 2 % au cours des neuf premiers mois de l’année. " Cela met en évidence le besoin urgent de réductions significatives des coûts et de gains d'efficacité ", affirme Arno Antlitz, directeur financier de Volkswagen, dans un communiqué publié mercredi. Selon Bloomberg, ce 3e trimestre est le moins rentable pour le groupe depuis la pandémie.
Négociations sociales tendues
Cette annonce intervient alors que le groupe a annoncé en septembre préparer un plan d'économies sans précédent. Outre la fermeture de trois usines allemandes, le plan social présenté par la direction prévoit la suppression de dizaines de milliers de suppressions d'emploi parmi les 120 000 employés de VW en Allemagne. Une première dans le pays. Jamais depuis la création de la marque en 1937 le constructeur n’avait fermé d’usine en Allemagne.
Alors que les contours exacts du plan de sauvetage n’ont pas encore été dévoilés, le dossier prend une tournure politique. Le ministre de l’Économie du land de Basse-Saxe Olaf Lies (détenteur de 20 % du capital de VU) s’est prononcé contre le plan de la direction. " Nous refusons la fermeture d’usines " a-t-il affirmé. Et de demander à la direction du groupe de trouver des solutions alternatives.
Ce mercredi, la direction de VW et le syndicat IG Metall se rencontrent à Wolfsburg pour une deuxième réunion de négociation. Volkswagen devrait annoncer des " propositions concrètes pour réduire les coûts du travail ". Le bras de fer ne fait que commencer.
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