Votre navigateur ne supporte pas le code JavaScript.
Logo Caradisiac    
Publi info

Voitures-radar privatisées : 12 questions pour tout savoir

Dans Pratique / Radars

Florent Ferrière

Le projet date de fin 2015. Après une longue période pour définir les conditions, lancer l'appel d'offres et effectuer des tests, l'État vient de confier des voitures-radar à une société privée. Caradisiac vous dit tout ce qu'il faut savoir sur cette "externalisation".

Voitures-radar privatisées : 12 questions pour tout savoir
  • C'est où ?

La privatisation débute en Normandie. L'État indique qu'un deuxième marché "sera lancé prochainement pour l'équipement d'une ou plusieurs régions". L'objectif est d'externaliser la conduite pour toute la France d'ici 2020.

  • Cela commence quand ?

La circulation en Normandie avec envoi des contraventions commencera le lundi 23 avril 2018. Depuis plusieurs semaines, des tests étaient menés, sans PV à la clé. Le calendrier est bien vu, puisque la privatisation a lieu à l'occasion des vacances de printemps et juste avant les week-ends prolongés de mai. La Normandie est une destination très prisée à cette époque. Cela se fait aussi quelques semaines avant l'abaissement de la limitation de vitesse sur les routes départementales…

  • Quelles sont les voitures ?

Ce matin, Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, a remis symboliquement les clés de cinq Peugeot 308. Au total, en Normandie, 26 voitures seront externalisées. Celles-ci restent toutefois la propriété de l'État. Ainsi, lorsqu'elles ne seront pas en service, elles seront stationnées sur des sites de police ou de gendarmerie. Les véhicules sont banalisés, rien ne permet de les distinguer.

  • Qui est au volant ?

C'est un employé de la société Mobiom, qui a été choisie en Normandie à l'issue d'un appel d'offres régional. Ce n'est donc pas un fonctionnaire. Et il sera seul dans le véhicule, alors que les forces de l'ordre fonctionnaient par équipe de deux.

  • Qui décide des routes surveillées ?

Ce ne sont pas les sociétés privées. C'est la délégation à la sécurité routière qui choisit les itinéraires que les véhicules doivent emprunter chaque jour. Il y a un nombre précis de kilomètres à faire.

Voitures-radar privatisées : 12 questions pour tout savoir
  • Qui règle la vitesse de contrôle en marche ?

Avant, un policier ou gendarme conduisait, l'autre gérait le réglage de la vitesse maxi autorisée dans la zone concernée. Cette fois, tout est automatique. La vitesse maxi autorisée est communiquée par le positionnement GPS, le conducteur ne peut y toucher. De plus, pour une information au plus juste, des caméras de lecture des panneaux de signalisation sont placées à l'avant et à l'arrière de l'auto.

Voitures-radar privatisées : 12 questions pour tout savoir
  • Quelle est la marge d'erreur ?

Le radar embarqué contrôle la vitesse des véhicules qui doublent et croisent la voiture-radar. Comme c'était déjà le cas, les marges techniques pour les appareils en déplacement sont doublées par rapport aux radars fixes. Sous 100 km/h, la marge est de 10 km/h. Par exemple, pour un conducteur contrôlé à 95 km/h, la vitesse retenue sera 85 km/h. Au-dessus de 100 km/h, elle est de 10 %. Un conducteur flashé à 124 km/h aura une vitesse retenue de 111 km/h.

  • Qui envoie les PV ?

Là encore, les sociétés privées ne sont pas concernées. Les avis de contravention sont traités comme ceux constatés par les radars fixes, c’est-à-dire par le centre national de traitement (CNT) de Rennes. Les infractions constatées par la voiture-radar sont envoyées directement à Rennes, le conducteur et ses supérieurs hiérarchiques ne peuvent intervenir dans l'opération.

Voitures-radar privatisées : 12 questions pour tout savoir
  • Y'a-t-il des quotas ?

Non, l'État le rappelle à plusieurs reprises dans le dossier de présentation : les sociétés privées ne sont pas rémunérées en fonction du nombre de flashs. Elles le sont au nombre de kilomètres parcourus. Aucune personne de la société privée, des conducteurs aux dirigeants, ne connaîtra le nombre de flashs. Celui-ci est d'ailleurs infrarouge, et n'est donc pas visible à l'œil nu.

  • Quel effet sur le nombre de PV ?

Forcément, ils vont exploser ! Pour l'instant, les véhicules avec radar embarqué circulaient en moyenne 1h30 par jour. Avec cette externalisation, cela passera de 6 à 8 heures par jour ! Selon certaines estimations, le nombre de PV dressés par ces voitures va passer de 2 à 12 millions par an !

  • Quels sont les garde-fous ?

Les couacs de la privatisation du contrôle du stationnement à Paris peuvent laisser craindre le pire. Mais l'État l'assure, tout est fait pour éviter les dérives. Déjà, le conducteur doit pour démarrer souffler dans un éthylotest. Ensuite, il a un parcours précis à suivre, notifié par le GPS. Avec celui-ci, le trajet est surveillé : heure, position, arrêts… Si le conducteur s'écarte de la route prévue, il est alerté et son supérieur est immédiatement prévenu. Le conducteur a l'obligation d'être dans le flot de circulation, évitant ainsi les stationnements prolongés. Des pénalités sont prévues si les consignes ne sont pas respectées. Si la voiture roule moins que prévu, la rémunération de l'État sera baissée. Si plus de kilomètres sont faits, la rémunération ne sera pas augmentée et une pénalité sera appliquée.

  • Qu'est ce que cela change pour les automobilistes ?

Concrètement, rien. Les voitures vont certes beaucoup plus rouler, ce qui multiplie la possibilité d'en croiser une. Mais elles existaient déjà, vous pouviez donc déjà les croiser à n'importe quel endroit et n'importe quel moment. Le principe de contrôle permanent reste le même. Et côté PV, pareil, puisque c'est le CNT qui gère. Pour le payer ou le contester, les démarches sont inchangées.

Au final, le rôle de la société privée est de recruter et rémunérer les conducteurs. Le patron va gérer leur emploi du temps pour répondre aux exigences de contrôle formulées par l'État. L'avantage pour ce dernier est de libérer des policiers et gendarmes, qui seront affectés à d'autres missions où il faut intercepter les automobilistes (alcool par exemple). Même si l'État se défend de vouloir faire de l'argent, la mesure va forcément remplir les caisses, le nombre de PV devant s'envoler.

SPONSORISE

Toute l'actualité

Essais et comparatifs

Commentaires ()

Déposer un commentaire

Abonnez-vous à la newsletter de Caradisiac

Recevez toute l’actualité automobile

L’adresse email, renseignée dans ce formulaire, est traitée par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.

Cette donnée est utilisée pour vous adresser des informations sur nos offres, actualités et évènements (newsletters, alertes, invitations et autres publications).

Si vous l’avez accepté, cette donnée sera transmise à nos partenaires, en tant que responsables de traitement, pour vous permettre de recevoir leur communication par voie électronique.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL). Vous pouvez également retirer à tout moment votre consentement au traitement de vos données. Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : www.caradisiac.com/general/confidentialite/