Vente aux enchères Citroën : des prix qui ont largement dépassé les estimations

Si vous lisez parfois la presse automobile, vous connaissez alors probablement ces magazines d'anciennes où l'on peut avoir, dans les dernières pages, un récapitulatif des cotes des modèles, classés par marques. Vous pouvez désormais oublier ces chiffres et toute notion de cote pour un marché de la voiture de collection qui n'a plus de limite dans la folie et la démesure.

Dans une dimension certes moins grande que celle des plus prestigieuses ventes Sotheby's ou RM Auctions aux Etats-Unis, où le million de dollars n'est pas une chose qui choque, nous avons la fameuse vente aux enchères Citroën, qui se tenait ce week-end par Internet. Rappelons que la marque française se séparait de 65 véhicules qui trônaient dans les réserves de l'ancien conservatoire, le constructeur aux chevrons ayant profité du déménagement pour faire du tri.

Plus de 250 personnes (et près de 600 par téléphone, dont certains des Etats-Unis) ont participé à cette vente exceptionnelle mêlant concepts des années 2000 et voitures d'avant-guerre.  Le total des ventes a atteint 690 000 €. En sachant que dans les lots proposés, beaucoup étaient de simples affiches ou des objets (dont les estimations tournaient autour de la centaine d'euros), vous imaginez alors le prix des pièces automobiles.

Globalement, les prix de vente définitifs ont été deux fois supérieurs aux estimations, preuve s'il en fallait encore, que le monde de la collection automobile se rapproche toujours plus de celui de l'art, où les cotes, notamment sur les tableaux, n'existent plus et où les plafonds sautent mois après mois. 

Des maquettes 1/6 de C6 ou de C8 vendues 1000 et 4000 euros, la GS de 1973 échangée contre 10 000 € (estimation entre 2500 et 5000 €), une 5HP de 1924 partie à 13 000 € (estimation entre 3000 et 6000 €), et même de simples documents type "notice" vendus plus de 100 € alors qu'ils n'avaient rien de rare ni de spécifique (chiffres de mon confrère Matthieu Turel, journaliste au Parisien)... Cette vente a probablement écœuré certains acheteurs qui pensaient pouvoir repartir avec un morceau du passé de Citroën tout en restant raisonnable.