Uber : après le piratage, des soupçons de corruption et d'espionnage
Uber, avec son nouveau président Dara Khosrowshahi qui a succédé au sulfureux Travis Kalanick, voulait se racheter une conduite. Le credo était de passer "d'une ère de croissance à tout prix à celle d'une croissance responsable". Un gros investisseur était intéressé par le challenge, si bien que l’enseigne pouvait espérer réussir dans son entreprise. Mais depuis, scandales et révélations s’accumulent, amenant enquêtes et suspicions. Un mauvais feuilleton qui pourrait coûter très cher à Uber.
Le spécialiste des véhicules de transport avec chauffeurs est dans la tourmente. Depuis la révélation d’un piratage informatique dissimulé depuis un an et qui concerne les données de 57 millions de ses utilisateurs, Uber va de Charybde en Scylla. Dans cette affaire, les autorités européennes de protection des données ont annoncé la mise en place d'un groupe de travail pour coordonner les enquêtes de leurs pays respectifs sur la faille informatique. Ce groupe de travail réunira la France, l'Italie, l'Espagne, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Allemagne et sera basé aux Pays-Bas, où se situe le siège européen d'Uber et n'aura pas le pouvoir d'imposer des sanctions.
Un moindre mal donc par rapport à ce qui suit… Car Uber est maintenant accusé d’avoir mis en place une stratégie sophistiquée pour détruire, cacher, camoufler et falsifier des dossiers ou des documents dans l'intention d'empêcher ou de gêner des enquêtes du gouvernement ou toute poursuite judiciaire en cours ou à venir. Le ministère américain de la Justice et un juge californien sont sur le coup. Et dans ce cas, les sanctions seront de mise si les faits sont avérés.
Globalement, la justice américaine enquête sur des soupçons de corruption à l'étranger ou l'utilisation d'autres logiciels illégaux pour espionner la concurrence ou échapper au contrôle des autorités. Une affaire qui tombe au moment où le groupe négocie un énorme investissement, de plusieurs milliards de dollars, mené par le japonais SoftBank. Le consortium d'investisseurs devrait injecter 1 milliard en cash et souhaite aussi prendre une participation pouvant aller jusqu'à 14 %.
On rappellera enfin que le groupe continue à perdre des centaines de millions de dollars. Selon la presse américaine, Uber, qui ne publie pas de comptes certifiés, a creusé sa perte au troisième trimestre, à 1,46 milliard de dollars…
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