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Trump et l'automobile : la France n'est pas insensible

Dans Pratique / Autres actu pratique

André Lecondé

C’est un discours que l’on pensait remiser définitivement au rayon des souvenirs du siècle dernier que nous servent ces derniers temps les États-Unis. Son futur Président, Donald Trump, a dépoussiéré le protectionnisme, nous rappelle le refrain de la préférence nationale et prend l’automobile à témoin d’une mondialisation qui condamne le concitoyen au chômage. Tout n’est pourtant plus aussi simple. Mais dans une France qui entre en période électorale, le débat s’ouvre. Avec des ralliements étonnants.

Trump et l'automobile : la France n'est pas insensible

On ne sait trop ce que va donner la présidence de Donald Trump, mais ce qui se vérifie chaque jour, c’est qu’il bouge les lignes le bougre. Gouverner, ou presque, à coup de tweets, c‘est lui. Il aura suffi de 140 caractères fustigeant les constructeurs automobiles prompts à délocaliser pour vendre des automobiles aux Américains pour faire revenir des usines chez l’Oncle Sam au détriment du Mexique. Tout en provoquant des annonces d’investissements prometteurs d’emplois.

Inévitablement, un tel effet positif en si peu de temps avec si peu de formalisme pose question. En France, le premier à régir et à observer avec la plus grande indulgence est non pas de droite mais bien de gauche. Arnaud Montebourg, le candidat à la primaire de la gauche estime que le milliardaire américain "reprend ses thèmes" de son programme économique qui faisait de lui le champion du "Made in France". Il veut réindustrialiser, et se présente comme le candidat du travail. Alors pourquoi pas refaire la même de ce côté-ci de l’Atlantique en pointant du doigt Renault, Peugeot et Citroën ?

Une tentation réelle mais qui devrait être écartée. Car la France n’est pas tenue par des accords de libre-échange. C’est l'Union européenne qui est son espace, avec une politique douanière commune comme loi d’airain. Les marchés sont plus petits et interdépendants. Des menaces de rétorsions sur les importations ne sont pas crédibles. Il faudrait carrément casser l'Union pour en arriver là.

Maintenant, les faits sont là. Entre 2001 et 2014, le nombre de salariés employés dans le secteur automobile est passé de 200 000 à 125 000. Renault qui vend 3,04 millions de véhicules dans le monde, n'en produit que 20 % en France. Peugeot, qui vend 2,9 millions de véhicules, produit à 34 % en France, selon les chiffres de l’enseigne d’expertise IHS Markit pour 2015. Avec 1,2 million de véhicules produits en Europe, Renault est plus mondialisé que Peugeot, qui y produit 1,8 million de véhicules.

Dans son étude, l’Express constate qu’il est difficile de produire en France des petits véhicules de manière rentable. Un salarié slovène ne coûte que 19 000 euros par an, contre 38 000 pour un salarié de Dieppe, une des usines les plus compétitives du groupe Renault en France. "Notre Mexique à nous, c'est la Roumanie ou la Pologne. La France a perdu en dix ans un million de véhicules au profit des pays d'Europe centrale et orientale. C'est ce qui a coûté la vie à l'usine PSA d'Aulnay", rappelle à L'Express.

La Twingo III est produite en Slovénie, les Peugeot 108 et 208 sont produites en Slovaquie. La Turquie produit 70 % des Clio pour un coût annuel par salarié de 12 000 euros, grâce à un accord d'union douanière avec l'Union européenne depuis 1995. Donald Trump serait décidément inaudible de ce côté-ci de l’Atlantique.

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