Trois engins de mobilité électrique qui veulent utiliser le soleil pour s’alimenter
L’énergie solaire est un graal que l’industrie souhaite s’approprier. Si elle convient parfaitement à l’alimentation de montres ou de calculatrice, elle est insuffisante pour combler la demande nécessaire au déplacement d’un être humain. Souvent, le coût n’en vaut pas l’économie. Cela n’empêche pas l’industrie de tenter le coup. C’est le cas de la nouvelle Prius dont le toit est recouvert d’un panneau ou de ces trois engins de mobilité urbaine.
Parler d’énergie solaire semble avoir des effets politiques. Disons qu’il est simple d’associer le soleil (énergie gratuite) et le fait de l’utiliser. En occultant le fait que cette conversion nécessite des éléments payants. Avant d’attaquer ce petit dossier, un petit rappel est important.
Le rendement d’un panneau solaire dépend :
- De la surface du panneau en m2
- De la puissance crête Wc
La formule est alors :
Rendement = Puissance (Wc) / (Surface (m2) x 1000)
Solar Commuter : un vélo avec un porte-bagage occupé par le soleil
Entreprise française, Moving Power Lab vise le quadricycle léger entièrement alimenté par le soleil. Mais avant de parler d’engin à quatre roues, la société a proposé un prototype de vélo électrique appelé Solar Commuter.
L’idée est de placer un panneau solaire sur le porte-bagage, avec pour objectif une recharge journalière offrant 50 km. Trois ingénieurs et des élèves de Polytech Nice Sophia ont planché dessus.
Point de commercialisation pour le moment, d’autant que la solution de kit est envisagée.
Néanmoins, ce système condamne la place à l’arrière et mise sur le soleil, étoile que nous n’avons pas vue beaucoup briller ces 500 derniers jours…
Il faudra également considérer le prix de vente. Pour rappel, charger tous les deux jours un VAE de 500 Wh, en heures pleines, coûte 23 euros en France…
La trottinette S80 Solar Scooter
La marque chinoise Jiangsu Snail Zhiking Technology avait présenté à l’Eurobike 2023 une trottinette électrique dont la potence était affublée d’un énorme panneau solaire. Le deck en est lui aussi recouvert. Une démarche louable dans la mesure où cette trottinette se présenterait comme 100% autonome.
Depuis, c’est le silence radio. Nous serons curieux de voir si le projet a avancé lors de l’Eurobike 2024. Car les problèmes de conception sont nombreux :
- Placés comme un bouclier, le panneau et vulnérable aux chocs et aux éclats provoqués par des cailloux ou projectiles ;
- Il crée une résistance à l’air. Disons que ce n’est pas très aérodynamique ;
- La surface et sa position sur la potence ne semblent pas optimisées pour atteindre la puissance crête.
- La route solaire de Ségolène Royale a été un fiasco entre autres à cause de sa fragilité. Piétiner un panneau solaire n’est pas la meilleure des idées.
La vidéo essaie de nous convaincre, mais difficile de croire en un engin 100 % autonome. D’ailleurs, l’entreprise annonce que les panneaux délivrent entre 35 et 70 Wc. Il faut donc 7 à 14 heures d’exposition pour remplir les 468 Wh de capacité de la batterie. Pourquoi pas après tout.
Trois engins de mobilité électrique qui veulent utiliser le soleil pour s’alimenter
Inga, un cargo électrique recouvert de panneaux solaires
Inga est le nom du concept de la société norvégienne Infinite Mobility. Sur le papier, ce n’est pas idiot. Car un vélo-cargo un bac, souvent rectangulaire. Il a donc des surfaces inutilisées. Il est possible d’afficher de la publicité pour payer son électricité et son vélo. Mais l’entreprise Inifinite Mobility s’est dit qu’il était possible de faire mieux et utiliser le soleil comme énergie gratuite.
En dehors du papier, l’idée est plus compliquée. Entre le couvercle et les panneaux latéraux, la puissance crête monte à 163 Wc. En théorie. Car aucun des panneaux n’a de position permettant d’obtenir le rendement maximum. Il faut alors compter sur 4 heures d’exposition pour récupérer 50 km.
Le cargo est d’ailleurs alimenté par une batterie de 594 Wh (en 36V) pour alimenter un moteur délivrant 100 Nm.
La start-up est en phase de test et prévoit d’autres variantes dotées de panneaux solaires plus grands et plus performants. L’idée semble cohérente, surtout pour la livraison qui offre des poses permettant la recharge et donc de ne pas se retrouver en manque de batterie à la fin de la journée.
Un petit rappel sur la production d’électricité solaire
Un panneau solaire de 1,6 m2 et 335Wc produit entre 330 et 500 kWh/an.
Un vélo utilise 0,5 kWh pour effectuer 70 km en moyenne. Une trottinette électrique utilise la même énergie pour effectuer 35 km.
Avec une charge tous les deux jours pour le vélo, il faudra produire 91 kWh/an.
Avec une charge quotidienne pour une trottinette électrique, il en faudrait le double, soit 182 kWh/an.
L’idée d’associer le solaire à la recharge de ces engins n’est pas stupide. Mais cela implique une grande surface et du soleil en permanence.
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