2. Triumph Speed Triple 1050 : sous le soleil espagnol...
Le nouveau millésime franchit donc un cap avec le design. C'est un pari risqué de changer un modèle qui a eu autant de succès depuis 13 ans. Une double optique ronde qui était devenue la signature de ce modèle a disparu au profit de deux phares à l'aspect plus tranché (dommage que les chromes ont laissé place à du plastique d'ailleurs). Une décision qui n'a apparemment pas été facile à prendre d'après les responsables (cela ne vous rappelle pas une certaine marque italienne avec son Monster ?). De plus quand on sait que les motards sont souvent des puristes râleurs qui n'apprécient guère le changement sur un modèle phare, on peut comprendre la résistance des créateurs de ce nouveau Speed.
Mais les transformations ne se sont pas arrêtées aux optiques, c'est l'ensemble de la machine qui a évolué. Elle se démarque vraiment de ses grandes sœurs. La première chose qui choque tout de même est la disparition du saut de vent (en option) qui laisse apparaitre le dos des compteurs « plastique ». De plus il était non seulement harmonieux avec la ligne mais aussi utile contre le vent, ce qui n'est pas souvent le cas de ce genre d'élément, il manque souvent l'un ou l'autre. On retrouve en revanche le côté massif avec son cadre tubulaire dédoublé et son monobras oscillant, même si la partie cycle est entièrement nouvelle. Un derrière très court, les deux silencieux sous la selle et l'effet que le réservoir est suspendu jouent également à garder le charisme de la Speed. Elle gagne également un pneu arrière plus large avec un 190/55 (Metzeler K3 Interact ) contre 180/60 lors de la version précédente. On aura aimé le soin apporté aux finitions d'une manière générale, rien n'a été oublié. Enfin presque, juste quelques câbles apparents au niveau du moteur, pas top top.
A bord, on trouve de nouveaux compteurs mixés analogique/numérique. Sur le coup, nous avons eu peur que Triumph se laisse porter par la loi des séries en mettant celui de son Street Triple qui est particulièrement illisible et sans jauge d'essence. Au contraire, celui-ci possède le minimum requis voir un peu plus : conso instantanée, conso moyenne, vitesse, trip, témoin de révision … Et pour compléter la panoplie, on notera la mise en place d'une clé codée et d'un système un peu trop fastidieux pour enlever la selle. Sous cette dernière on pourra loger un U ou un vêtement de pluie.
Mise au régime vitaminé
Le renouveau du Speed Triple a surtout été basé sur son comportement, le rendre plus vif dans l'utilisation. Déjà en lui faisant perdre du poids : 3 kilos, ce qui le passe à 214 kilos (pleins faits) sur la balance. Ensuite, un basculement des masses plus dirigées vers l'avant. Même chose pour la position du pilote, des cale-pieds plus en arrière, et une réduction de la distance selle/guidon donne une position plus sportive. Pour ceux que la selle englobante avait marqués, ils seront déçus ou non d'apprendre que cette dernière a été élargie pour une plus grande liberté de mouvement. Et même si ce n'est que 5 mm de moins en hauteur, cela pourra être un précieux sésame pour ceux et celles qui ne pouvaient pas accéder à cette machine faute de grandes jambes. Mais hélas, Triumph ne pense toujours pas au passager éventuel avec des cale-pieds très hauts et aucune poignée de maintien à l'arrière.
Des petits désagréments que l'on peut vite oublier quand les 3 cylindres du moteur se mettent en route. Le 1050 a gardé une bonne partie de son architecture si ce n'est quelques améliorations comme le passage à 135 chevaux à 9400 tr/min (5 de plus que la version 2009-10) et le couple à 11,32mkg à 7750tr/min. Mais un trois cylindres, reste un trois cylindres, il répond d'entrée de jeu aux sollicitations et ce, même à bas régime sans donner d'à-coups violents comme un bi. Il se montrera même plus rageur dès que les 4000 tr/min sont passés. Et comme si cela ne suffisait pas, 6000 tr/min et c'est la bête qui se déchaîne jusqu'à 10 000 tr/min. Mais bon, tout cela est en version libre… On peu aisément deviner « la vieille coupure qui fâche » dans nos contrées françaises avec le bridage.
Et pour aller avec le bouilleur, la partie cycle a été revue et corrigée. Un mix, par exemple entre un pneu arrière plus large et une fourche inversée Showa entièrement ajustable de 43 mm de débattement. Les premiers kilomètres de l'essai sont là pour montrer qu'il ne faut pas beaucoup d'effort pour l'emmener. Une simple pression suffit pour la faire danser. Elle offre un très bon équilibre et suit les montées en régime du trois cylindres. Même du côté freinage, la partie cycle encaisse sans broncher et ne se tord pas quand l'on pousse plus loin. Le Speed Triple est équipé de double disque de 320 mm avec étriers radiaux Brembo qui se montre plus doux au dosage que l'ancienne version.
Et même si le Speed a un comportement sportif homogène, il ne faudra pas s'appeler Rossi pour le contrôler. Attention toutefois aux revêtements routiers dégradés où la moto se montrera plus capricieuse à conduire. Bref, on ne peut pas tout avoir…
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