C’est un discours que l’on pensait remiser définitivement au rayon des souvenirs du siècle dernier que nous servent ces derniers temps les États-Unis. Son futur Président, Donald Trump, a dépoussiéré le protectionnisme, nous rappelle le refrain de la préférence nationale et prend l’automobile à témoin d’une mondialisation qui condamne le concitoyen au chômage. Tout n’est pourtant plus aussi simple. Mais dans une France qui entre en période électorale, le débat s’ouvre. Avec des ralliements étonnants.
Samsung a franchement besoin de redorer son blason après le retentissant échec de son téléphone Galaxy Note 7. Un appareil qui a une fâcheuse tendance à l’auto combustion, dans le meilleur des cas. Tout ça à cause de sa batterie. C’est pourtant encore sur ce thème que l’enseigne veut marquer les esprits, mais pour la voiture cette fois. C’est ce qui s’appelle avoir du courage.
L’annonce fait suite à l’arrestation hier d’un de ses dirigeants par le FBI. Lien de cause à effet ou nom, Volkswagen communique sa bonne composition à verser une pénalité supplémentaire de 4,3 milliards de dollars et à plaider coupable pour mettre un terme à l’enquête pénale sur les moteurs diesel truqués aux États-Unis.
Si le Salon de Las Vegas se veut la manifestation majeure de l'électronique grand public, il est devenu avec le temps le nouveau rendez-vous incontournable de l‘automobile. Ceci dit, sur ce plan, si les puces savantes ont été les vedettes de cette manifestation connue sous le trigramme CES, ce sont aussi les batteries qui ont tenu le haut de l’affiche lorsqu’il s’est agi de parler de voiture. Le tournant semble et bien pris. L’engin de demain ne sera pas seulement autonome. Il sera aussi électrique.
On va finir par croire que la bonne vieille méthode consistant à jouer le protectionnisme et la préférence nationale, que l’on s’était persuadés diluée dans la mondialisation des échanges, est toujours une recette efficace. Il aura suffi au futur Président des États-Unis Donald Trump d’envoyer 140 caractères sur tweeter au sujet des délocalisations des productions automobiles au Mexique pour faire revenir aux États-Unis des milliards d’investissements avec des emplois pour les Américains à la clé. Ford a inauguré le bal suivi par Fiat-Chrysler et voilà qu’a présent Toyota fait ses annonces.
Le constructeur Volkswagen n’en a décidément pas fini avec les États-Unis. Le scandale touchant ses moteurs diesels continue à le poursuivre alors qu’il a déjà bourses déliées dans un volet civil regroupant des plaintes qui vont lui coûter un premier plan d'indemnisation de près de 15 milliards de dollars. Ceci sans compter le milliard de dollars supplémentaire concernant ses moteurs trois litres qui s’ajoutent à ses deux litres originellement incriminés. Cette fois, on monte d’un cran avec des arrestations de dirigeants par le FBI.
L’effet de souffle des déclarations de Donald Trump sur l’industrie automobile continue à produire son effet. Cette dernière a beau dire qu’elle s’adaptera une fois que seront véritablement connues les exigences du futur Président des États-Unis qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, le coup de semonce a été entendu et les marques annoncent des créations d’emploi pour les Américains pour cacher cette délocalisation que l’on ne veut plus voir. Dernier signe d’allégeance en date : celui de Fiat Chrysler.
La voiture électrique a du mal avec son autonomie mais pourtant elle roule à marche forcée vers un caractère autonome. C’est du moins ce que Nissan veut démontrer en apportant quelques raffinements technologiques à son modèle à batteries Leaf. Le concubin de Renault annonce en effet que son opus pourra être autonome sur les autoroutes.
Donald Trump a donc sonné la charge contre les constructeurs automobiles et leur politique de délocalisation de leurs productions. Le message est clair : si vous voulez vendre des voitures aux États-Unis, il va falloir faire travailler des Américains. Un discours que l’on croyait remisé sur les étagères de l’Histoire et dilué dans les traités internationaux consacrant le libre-échange. Un revirement qui ne fait pourtant pas sourciller Carlos Ghosn.
C’est une nouvelle bataille judiciaire que vient de perdre Volkswagen dans sa guerre mondiale contre ses clients et ses investisseurs. Un conflit qui a éclaté depuis la révélation en septembre 2015 de l’existence d’un logiciel truqueur sur onze millions de ses véhicules permettant de tricher aux tests antipollution. Un scandale qui n’a pas seulement lésé les propriétaires desdites voitures, mais aussi les actionnaires en bourse.