Taxi: demain des scooters version Uber ?
Se déplacer dans une ville au trafic congestionné avec un véhicule motorisé relève de plus en plus de la gageure tandis que, d'un autre côté, le métier du transport à la personne connaît sa révolution avec des services qui font florès en même temps que des applications sur Smartphone. Une matière en mouvement qui est aussi un précipité instable puisque les professionnels qui ont pignon sur rue se trouvent poussés dans les cordes et craignent de ne plus avoir, à terme, droit de cité. L'actualité nous montre actuellement cette tension dans le milieu avec l'exaspération des taxis face à un concept UberPop qui fait du covoiturage un service certes payant mais au tarif défiant toute concurrence. Et si, demain, c'était le scooter qui entrait dans la danse ? Ne rigolez pas, ça marche très bien dans les pays émergents. Exemple avec la ville de Jakarta.
Le scooter, pour se déplacer en ville, ça reste assez pratique. D'ailleurs à Paris, il a intégré la politique du véhicule partagé avec le vélo et la voiture électriques. A Jakarta, on n'a pas Uber mais on a Go-Jek. Une enseigne qui met en relation des passagers et chauffeurs de motocyclettes à travers une application qui tire son nom du mot «ojek», appellation locale des motos taxi. En Indonésie, les «ojek» sont des particuliers omniprésents en ville, souvent regroupés à des intersections, avec lesquels les passagers doivent négocier le prix du transport.
Pour discipliner tout ça, un certain Nadiem Makarim pour le moins visionnaire s'est doté de troupes à l'uniforme composé de vestes et casques de couleur verte, proposant des prix au kilomètre et circulant sur des motocyclettes plus neuves et fiables que celles des «ojek» classiques. Une idée née en 2011 et qui connaît un certain succès : le service a connu une croissance exponentielle au cours des six derniers mois et compte désormais 10.000 chauffeurs. L'application a été téléchargée 400.000 fois, faisant de Go-Jek l'application la plus populaire en Indonésie, disponible sur les systèmes d'Apple et d'Android.
Une démarche à la Uber sous nos latitudes et qui connaît la même aversion de la part des professionnels qui ne peuvent aligner leur tarif. La semaine dernière, Go-Jek a ainsi été contraint de publier un communiqué condamnant les menaces de violences proférées contre ses chauffeurs, tandis que le gouverneur de Jakarta a été critiqué publiquement pour avoir apporté son soutien à la nouvelle application. Ceci dit, revenir en arrière ne semble plus possible, le concept étant non seulement ancré dans le paysage mais aussi promis à l'export. Selon les experts, ce modèle de services via application sur smartphone pourrait inspirer à l'avenir d'autres métropoles au trafic congestionné, comme New Dehli ou Le Caire.
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