2. Sur route : deux écoles

Sur route, deux écoles s’affrontent. D’un côté le dynamisme, l’efficience et la performance sont incarnés par le Peugeot 508 SW. De l’autre, le confort, la sécurité et la polyvalence symbolisent le V60.

Le poids est l’ennemie de la performance. A versions équivalentes, la française pèse 200 kg de moins sur la balance que la suédoise (Peugeot 508 SW :  1540 kg/ Volvo V60 : 1 729 kg). En prime son moteur présente davantage de couple (400 Nm contre 320 Nm), ce qui se traduit par des accélérations et des reprises plus véloces à bord de la 508 SW. La V60 n’est pas aidée non plus dans l’exercice par sa boîte de vitesses, Geartronic8, qui souffre de grosses lenteurs. Ce surpoids influe aussi sur les consommations moyennes des deux breaks. Sur un même parcours, la 508 SW aura réclamé 7,2 l/100 km contre 7,8 l/100km pour la V60. Pour ce qui est du bonus/malus, les deux breaks font quasiment jeu égal avec des taux respectifs de 118 g/km pour la 508 SW (malus de 40 €) et 120 g/km pour la V60 (malus de 50 €).

Pour le châssis, les deux modèles ont des qualités bien différentes à faire valoir. Les ingénieurs de Peugeot ont mis au point un break racé, sportif sans pour autant nuire au confort. En résultent d’excellentes prestations routières. Le train avant est incisif et l’amortissement exceptionnel (ici présence de suspensions pilotées). La 508 SW se rapproche des ténors allemands (BMS Série 3, Mercedes Classe C brek, etc.) en philosophie de comportement avec une pointe d’agilité supplémentaire. On pestera toutefois contre sa position de conduite, sa mauvaise visibilité périphérique et son niveau de sécurité active et passive en dessous de ce que propose la V60.

Chez Volvo aussi on sait fabriquer des voitures. La V60 a toujours joué une partition différente des autres marques. Les clients savent qu’ils ne prendront pas le volant d’une voiture sportive mais d’un vaisseau sécurisant et confortable. En effet, la suédoise domine la française sur ces deux thèmes. Le moelleux des sièges et l’amortissement souples combinés à une insonorisation plus poussée rendent les voyages plus agréables qu’à bord de la 508 SW. L’offre de sécurité (active et passive) et d’aides à la conduite est plus sophistiquée qu’au catalogue de Peugeot. On pense notamment au système d’évitement de voiture, d’anti-sortie de route, de détection des cyclistes, des animaux, etc. ou encore du système de pilote semi-autonome avec conduite dans les bouchons et prise en compte des changements de file. En revanche, il faudra systématiquement piocher dans le catalogue d’options. Enfin, précisons que la V60 est aussi disponible en version 4 roues motrices, ce qui renforce le périmètre d’action et la polyvalence, alors que la 508 reste une pure traction.

Abordons maintenant les défauts, car la V60 n’en est pas exempte. Impériale sur les grands axes, elle peine davantage lorsque la route sillonne. Sa direction est moins franche et le train avant moins accrocheur que celui de la française. L’amortissement est de haut volée mais calibré trop souple pour celui recherche la performance. Il existe bien un châssis actif avec suspension pilotée au catalogue pour bénéficier de plus de sportivité, mais ici encore il faudra piocher dans les options, ce qui au final fait s’envoler la facture.

Au final et selon nos grilles de notation, c’est la Peugeot 508 SW qui remporte cette partie dynamique. Premièrement pour son efficience (poids, consommation et émissions de CO2) et pour son plaisir de conduite. La V60 reste toutefois un morceau de choix sur l’asphalte. La suédoise délivre un niveau de confort supérieur qui sera plus apprécié sur les longs trajets. Malheureusement, son surpoids influe sur trop de paramètres (consommation, accélérations/reprises, émissions de CO2) pour parvenir à redresser la balance.