Sur Internet les constructeurs choient les collectionneurs
Les constructeurs automobiles s’appuient de plus en plus sur Internet pour capter l’intérêt des aficionados de véhicules anciens et faciliter les démarches des collectionneurs.
En France, la FFVE (fédération française des véhicules d'époque) recense 800 000 voitures de collection (plus de trente ans). Les événements comme Le Mans Classic (195 000 visiteurs) ou le salon Rétromobile (100 000 visiteurs cette année) connaissent un succès grandissant. De quoi donner quelques idées aux constructeurs automobiles.
Les constructeurs automobiles capitalisent sur leurs anciens modèles et surfent sur la tendance néo-rétro jusque sur internet où les offres se multiplient. Bon, on ne va pas se mentir dans la plupart des cas l’offre se veut classique et très formelle. La majorité des propositions relèvent d’un simple coup d’œil dans le rétro via la consultation de photos, fiches techniques et autres documents d’archives sur leur site internet. Une hagiographie bien ordonnée dans le but de mettre en avant le savoir-faire et l’histoire maison. Une façon certes intéressante, mais statique et très bibliothécaire de présenter les choses qui donne à l’internaute une impression de potasser sa leçon façon manuel scolaire.
D’autres (Skoda, BMW, Mercedes…) proposent une visite virtuelle de leur musée, dans lequel on déambule façon Google Street (Le géant américain étant à l’origine de la modélisation) de voiture en voiture. D’un site à l’autre : même plans de caméras, même démarche et même frustration. On ne fait que survoler les modèles d’un coup d’œil, dans un contexte plus ou moins bien agencé et filmé. Au final, l’expérience génère davantage de frustration que de satisfaction.
Quelques rares constructeurs font, quant à eux, montre d’un peu plus d’ambition dans leur proposition. Le premier levier activé pour susciter l’intérêt : l’interactivité. Elle permet de plonger le visiteur au cœur de l’histoire. C’est notamment le cas de Citroën qui fut le premier constructeur français à proposer sur internet une immersion totale dans son univers vintage. Avec Citroën Origins la marque aux chevrons offre une expérience unique. Le site fonctionne comme un musée virtuel dans lequel l’internaute peut découvrir 63 modèles anciens à 360, mais aussi découvrir les spécifications techniques, la généalogie des modèles, les pubs, les photos, écouter les sons moteurs ou le claquement des portières. Avec la possibilité d’acheter le modèle miniature de la voiture.
Renault lui emboîtera le pas. Avec The Originals Renault la marque au losange propose exactement le même type d’expérience immersive avec modélisation en 3D des voitures, la sonorité du moteur, du klaxon ou des portières.
La venue chez Renault d’Arnaud Belloni, ancien directeur marketing Citroën, y est sans doute pour quelque chose. Le constructeur propose même aux visiteurs un service de merchandising on line. Mais depuis début septembre le constructeur propose d’aider et simplifier les démarches des collectionneurs pour obtenir tous les documents officiels concernant son véhicule.
Avec The Originals Services le propriétaire d’une voiture de collection Renault et/ou Alpine peut obtenir en quelques clics une attestation internationale et/ou française, permettant d’obtenir un certificat d’immatriculation avec la mention d’usage véhicule de collection auprès de l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS). Cela donne aussi la possibilité de présenter le véhicule au contrôle technique, même en l’absence de certificat d’immatriculation et un certificat de production et de datation. Renault explique son implication d’implication dans l’ancien par le fait que « l’univers de la voiture ancienne s’ouvre à une population moins experte mais trouvant là une façon de rouler autrement et le phénomène youngtimers en est une bonne illustration. À nous d’adapter nos services à cette nouvelle approche. » D’ici la fin de l’année et en 2023, le site s’enrichira de nouvelles rubriques et de nouveaux services. Comme celui d’obtenir un certificat de conformité (COC) ? Ou alors le regroupement des autres propositions jusque-là SRC Renault.
Pour la marque au losange c’est une évidence : « Prendre soin des véhicules de collection, c’est aussi prendre soin du patrimoine national, tout en préservant les ressources grâce au prolongement de la durée de vie de véhicules déjà existants. » C’est également un bon moyen de rattacher les futures R5 et R4 électriques à leur ADN.
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