Stationnement à Paris : les gros mensonges d'Anne Hidalgo !
Selon la maire de Paris, les conducteurs ne seraient que 9 % à payer leur stationnement dans la Capitale. Une fraude généralisée qui justifierait de confier au 1er janvier 2018, date de l'entrée en vigueur de la réforme du stationnement payant, le contrôle des places en surface à une boîte privée. Et avec le PV qui pourrait passer dans le même temps de 17 à 44 euros, avoir l'assurance de pouvoir faire rentrer bien plus de cash ! Certes, la pilule paraissait un peu grosse à avaler. L'association 40 millions d'automobilistes a donc décidé d'aller vérifier ce qu'il en était. Selon ses investigations, à Paris, il y aurait au contraire une minorité de fraudeurs, avec un stationnement respecté à près de… 60 % !
On s'en doutait, ça se confirme : les chiffres avancés par la maire de Paris pour justifier sa décision de privatiser dans un an le contrôle du stationnement payant à Paris ne tiennent pas la route. À en croire en effet Anne Hidalgo, dans un entretien donné au Journal du Dimanche le 22 octobre dernier, ceux "qui paient le stationnement rotatif de surface ne sont que… 9 % ! Autrement dit, 91 % ne mettent pas d'argent dans le parcmètre. C'est de la fraude et c'est scandaleux !".
La Ville estime son manque à gagner à "300 millions d'euros" chaque année, et du coup, surtout, doit faire en sorte de mettre fin à de tels comportements. Sa solution : confier entièrement la gestion de ce stationnement payant en surface à une entreprise privée, qui à n'en pas douter saura faire preuve d'une plus belle efficacité que les agents municipaux à l'œuvre aujourd'hui.
En partant de ce constat accablant, l'association 40 millions d'automobilistes a donc décidé de mener sa propre enquête pour en avoir le cœur net. Et, sans grande surprise, ses résultats, révélés dans l'hebdomadaire Marianne ce vendredi, sont très différents de ceux annoncés par la maire de Paris. Selon le constat d'huissier réalisé par l'association, "sur un échantillon de 86 places situées dans le XVe et le VIIIe arrondissement", le taux de véhicules en règle avoisine plutôt les… 60 % ! On est loin des seuls 9 % brandis par Anne Hidalgo !
Mais d'où sortaient donc ses chiffres ? "Il ne s’agit pas d’une constatation du nombre réel d’usagers qui s’acquittent du paiement de leur stationnement, mais d’une estimation du manque à gagner pour la Municipalité en fonction de la rentabilité maximum du stationnement payant, partant de l’hypothèse que toutes les places sont occupées et que chaque automobiliste paie le tarif maximum pour son stationnement", croit savoir Daniel Quéro, le président de 40 millions… Et qu'a à répondre Anne Hidalgo ? Pour l'heure, son service de presse reste injoignable.
Cette bataille de chiffres entraînera-t-elle alors un nouveau tournant dans la mise en place de cette grosse réforme du stationnement à venir, et dont on entend si peu parler pour l'instant ? Elle concerne pourtant quelque 800 villes en France, et pas seulement Paris.
Après plusieurs reports, cette réforme qui mettra fin au PV à 17 euros est prévue pour le 1er janvier 2018. Rares sont les villes à se déclarer prêtes aujourd'hui. Rares sont même celles qui savent exactement où elles comptent aller. Chacune pourra confier le contrôle de son stationnement en voirie (comme à Paris) à des boîtes privées, ce qui n'est pas possible aujourd'hui. Chacune pourra aussi fixer le montant de son futur forfait de post-stationnement (FPS), une redevance qui remplacera le PV à 17 euros d'aujourd'hui.
À Paris, on parle d'un FPS à 44 euros, et donc d'un FPS majoré (celui que l'on ne paie pas dans les temps) à près de 100 euros ! Ailleurs, en province, on n'ose généralement pas trop s'avancer non plus. Mais à coup sûr, c'est un bouleversement qui est en train de se préparer.
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